Peu honoré au disque, l'opéra de jeunesse de Mozart Lucio Silla nous est proposé dans une version sur instruments d'époque que Laurence Equilbey pare d'un dynamisme et de nuances insoupçonnés. Son autre originalité est qu'au sein d'une équipe de jeunes chanteurs rompus à un style combien exigeant, le rôle clé de Cecilio, dévolu à l'origine à un castrat, est confié pour la première fois à un contre-ténor.
N'est-il pas tout simplement merveilleux, et combien révélateur d'une vraie humilité, que la grande dame du piano russe livre au disque, à ce stade de sa prestigieuse et longue carrière, sa vision des sonates de piano de Mozart. La somme de musique que le compositeur a laissée à l'instrument cher entre tous, n'a pas fini de livrer tous ses secrets, même après bien des interprétations légendaires. Elisabeth Leonskaja nous convie à un passionnant cheminement à travers la pensée mozartienne par la magie d'une rencontre vraiment au sommet.
Ce généreux double album offre un florilège de concertos pour instruments à vent de Mozart, dont la moins jouée Symphonie concertante. Belle manière de célébrer un domaine important de ce répertoire, alors que, cerise sur le gâteau, est également donnée la grande Sérénade pour ventsK 361. Une occasion aussi de distinguer la formidable habileté des instrumentistes britanniques, ici les premiers pupitres du LSO.
Cet album est le premier d'une série conçue autour des dernières symphonies de Mozart et de ses concertos de violon par le Concert de la Loge, dans le cadre de sa nouvelle signature chez Alpha. Selon une recette qui a fait ses preuves, il assemble ouverture (des Noces), concerto (le 3ème pour violon) et symphonie (la ''Jupiter''). Et pourvoit des interprétations qui sonnent comme d'évidence dans leur grande lisibilité.
Le pianiste islandais VíkingurÓlafsson (*1984) a déjà derrière lui une carrière d'une étonnante diversité. Ne serait-ce qu'à l'aune des compositeurs joués : de Bach à Debussy, de Rameau à Philip Glass. Cette culture de l'éclectisme lui a valu de signer en 2016 un contrat avec le label DG dont le présent CD est le quatrième opus. Il aborde cette fois Mozart, avec un choix de pièces tout personnel, qu'il adosse à d'autres empruntées à quelques contemporains, dans un programme d'une réelle originalité concrétisant un certain goût du défi.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existait des prises non publiées de Cecilia Bartoli. Celle-ci explique que, pandémie obligeant, elle a redécouvert dans ses tiroirs quelques joyaux enregistrés en 2013, qu'elle se fait une joie de nous révéler. La découverte est de taille, car ces sept airs ou scènes de Beethoven, Mozart, Mysliveček et Haydn méritent le détour, interprétés avec la passion qu'insuffle la diva romaine.
Quel plaisir de retrouver une intégrale d'opéra enregistrée en studio ! Et dans des conditions optimales grâce à une équipe de production qui connaît son affaire, une distribution pour le moins exceptionnelle réunissant le nec plus ultra des chanteurs du roster Erato, et un chef dont la maîtrise de ce répertoire n'est plus à démontrer. Pour donner du premier opera seria de Mozart une interprétation éblouissante.
Voici une proposition aussi insolite qu'enrichissante : unir la voix de contre- ténor à un accompagnement de guitare. Philippe Jaroussky et Thibaut Garcia nous invitent à un voyage inattendu, traversant les pays, les langues, les genres musicaux. Et surtout les époques : « un chemin qui irait du baroque à nos jours », propose le chanteur, pour nous immerger dans « un paysage sonore sculpté avec le désir un peu fou que tout cela semble naturel, car tissé par le pur plaisir de la musique », répond le guitariste. Et cela fonctionne à merveille.
Contrairement aux précédents, le 10ème volume de l'intégrale Haydn 2032 présente trois symphonies contemporaines les unes des autres. Giovanni Antonini a en effet choisi la trilogie des symphonies dites ''Le Matin'', ''Le Midi'' et ''Le Soir''. En miroir, il donne la Serenata Notturna de Mozart. Un clin d’œil à ce qui pourrait constituer un quatrième épisode, nocturne celui-ci, des « heures du jour », thème de ce nouvel album. Ses interprétations, basées sur une approche historiquement informée poussée très loin, sont d'une souveraine maîtrise instrumentale.
Voici le troisième volume de l'intégrale en cours des sonates pour pianoforte et violon de Mozart sur instruments anciens, interprétée par le tandem Isabelle Faust-Alexander Melnikov. Et présentant les mêmes caractéristiques d'excellence que les précédents.
Il est bien agréable d'entendre de nouveau deux des grandes sérénades pour vents de Mozart, où là encore s'exprime son génie à la rencontre d'un genre alors en vogue, celui de la musique dite d'harmonie. Car au-delà de l'idée de divertissement qu'implique l’appellation de Sérénade, la combinaison de rusticité et de raffinement comblera les esprits les plus exigeants. Surtout dans l'interprétation qu'en livrent les vents de l'Akamus de Berlin.
C'est une idée originale de rapprocher ces concertos de violon et de piano écrits par Mozart, l'un à l'orée de ses vingt ans, l'autre tout juste après. Deux partitions emblématiques dans leur genre, rarement associées au disque, qui n'ont finalement que peu de choses en commun si ce n'est la fraîcheur d'inspiration du jeune Mozart. Aussi la démarche vaut-elle surtout pour la qualité des interprétations où transparaît le plaisir évident ressenti à les jouer.
Pour audacieux que ce soit, il n'est sans doute pas si improbable de construire un programme d'airs d'opéra qui voit la partie vocale transposée au violoncelle, conduisant celui-ci à se faire tour à tour soprano, ténor ou baryton. Le violoncelle n'est-il pas l'instrument le plus proche de la voix humaine. Ophélie Gaillard réalise un rêve mûri de longue date, se souvenant aussi des moments bénis où elle a accompagné telle ou telle star de la scène lyrique. De Mozart à Verdi, de Bellini à Tchaïkovski, ou chez Offenbach, ce florilège ne pourra que ravir l'oreille du lyricomane apte à se remémorer quelques morceaux de choix en fredonnant les paroles.
Le titre prosaïque de ce disque cache un propos programmatique plus ambitieux : la célébration d'une amitié musicale entre le compositeur d'origine autrichienne Eric Zeisl et le français Darius Milhaud qui tous deux émigreront aux USA, en Californie, en raison de leurs convictions juives. Et la découverte d'une musique pour le moins passionnante de Zeisl. À travers une judicieuse sélection de pièces pour violon et piano, jouées par deux interprètes convaincus.
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