Concert : Trevor Pinnock dirige l’Orchestre de chambre de Paris au Théâtre des Champs-Elysées

Cimarosa, Mozart et Danzi au programme de l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Trevor Pinnock.

C’est avec la Sinfonia concertante pour flûte, hautbois et orchestre de Cimarosa que débutait ce concert. Auteur d’opéras qui lui valurent une célébrité certaine (Le Mariage secret et Le Maître de Chapelle), Cimarosa a aussi laissé dans le domaine instrumental un Concerto pour hautbois et cordes ainsi qu’une Symphonie concertante pour deux flûtes et orchestre datant de 1793. Dans le domaine religieux, Cimarosa nous a également légué un Requiem.

La seconde œuvre de ce concert était consacrée à une partition célèbre de Mozart : sa Symphonie concertante K.297b pour hautbois, flûte, cor, basson et orchestre en mi bémol majeur. À cette Symphonie K.297b il faut aussi ajouter une autre Symphonie concertante : sa fameuse Symphonie concertante K.364, opposant à l’orchestre le violon et l’alto. Ajoutons qu’un illustre compositeur et ami de Mozart, Joseph Haydn, a lui aussi composé une Symphonie concertante pour violon, violoncelle, hautbois, basson et orchestre d’une qualité égale à celles de Mozart. Pour en revenir à cette Symphonie Concertante K.297b, elle exige une virtuosité et une musicalité sans faille de la part des musiciens chargés de l’interpréter.

Mozart constituait la troisième œuvre inscrite à ce concert avec sa 31ème Symphonie dite « Paris ». Bien que dépourvue d’un quatrième mouvement, elle surprend par sa vivacité expressive et son orchestration fournie comprenant dans l’effectif des vents, la clarinette.

Franz Danzi, avec sa Symphonie concertante pour flûte, clarinette et orchestre terminait ce concert consacré aux instruments à vent. Danzi aurait composé cette œuvre entre 1807 et 1812 ; quant à la date de sa création, elle reste inconnue. Bien que se consacrant principalement à l’opéra et à la musique religieuse, Franz Danzi laisse également huit Symphonies et plusieurs Concertos pour différents instruments. Sa Symphonie concertante parfaitement écrite permet d’étonnants dialogues virtuoses entre la flûte et la clarinette, soutenus tous deux par un orchestre très étoffé, anticipant parfois le futur romantisme.

Très belle prestation de Trevor Pinnock à la direction, un pilier du baroque britannique. Quant aux cinq instrumentistes requis pour ce concert, ils sont tout simplement prestigieux puisque qu’il s’agit d’Emmanuel Pahud (flûte), François Leleux (hautbois), Paul Meyer (clarinette), Gilbert Audin (basson) et Radovan Vlatković (cor). Très acclamés à l’issue de ce concert, ces cinq solistes prodigieux proposent en guise de bis un extrait des Trois pièces brèves de Jacques Ibert.

Un concert rendant hommage aux vents avec force, soutenus avec énergie et conviction par Trevor Pinnock à la tête d’un Orchestre de chambre de Paris très inspiré.

Texte de Michel Jakubowicz 

Plus d’infos

• Vents debout
• Cimarosa : Sinfonia concertante pour flûte, hautbois et orchestre en sol majeur
• Mozart : Symphonie concertante pour flûte, hautbois, cor, basson et orchestre en mi bémol majeur
• Symphonie N°31 en ré majeur « Paris »
• Danzi : Symphonie concertante pour flûte, clarinette et orchestreTrevor Pinnock, direction
• Les Vents Français : Emmanuel Pahud (flûte), François Leleux (hautbois), Paul Meyer (clarinette), Gilbert Audin (basson), Radovan Vlatković (cor)
• Orchestre de chambre de Paris
• Jeudi 15 décembre 2022, à 20 h
• Théâtre des Champs-Elysées
  www.orchestredechambredeparis.com
  www.theatrechampselysees.fr

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