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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert : Myung-Whun Chung dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France

Myung Whun Chung

Au programme de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, dirigé par Myung-Whun Chung : Mozart et Beethoven.

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Le Concerto pour piano N°23 de Mozart tient une place exceptionnelle parmi les 27 Concertos pour piano du compositeur. Il sera créé par Mozart à Vienne en 1786 et se distingue par l’instrumentation, en particulier par la présence de deux clarinettes qui remplacent les hautbois, donnant ainsi une couleur déjà préromantique à l’orchestration de ce Concerto. Débutant par une longue introduction orchestrale il va laisser au piano une large place, instaurant ainsi un dialogue permanent entre les différents pupitres de l’orchestre et le soliste. Le second mouvement de ce Concerto N°23, un Adagio frisant la nostalgie et la confession, va lui aussi entretenir de subtils échanges avec les bois. Quant au finale, il va au contraire laisser éclater une joie que l’on pourrait aisément qualifier de débordante, même si le discours musical effréné subit parfois quelques altérations imprévues.

La dernière œuvre de ce concert concernait une Symphonie aux caractéristiques révolutionnaires puisqu’il s’agissait de la Symphonie N°3 "Héroïque" de Ludwig van Beethoven. C’est le compositeur lui-même qui dirigera la première exécution au Théâtre an der Wien à Vienne, le 7 avril 1805. Elle débute par un Allegro con brio aux dimensions colossales approchant les vingt minutes. On ne peut s’empêcher de déceler dans ce premier mouvement les combats et le tumulte vertigineux d’armées tentant de vaincre par tous les moyens les combattants qui lui font face. Le second mouvement, Marche funèbre, dépeint les funérailles d’un héros tombé au combat. L’émotion avec laquelle Beethoven décrit musicalement ces funérailles grandioses confine à la douleur, à la tristesse poignante face à cette disparition brutale d’un tel héros fauché en pleine ascension. Le Scherzo qui suit cet immense Adagio constitue presque une détente par ses appels de cors. Malgré l’évocation lointaine de l’écho des combats encore relativement proches, ce Scherzo nous délivre de toute tension. Le dernier mouvement, un Allegro molto, semble en revanche s’éloigner considérablement du ton oppressant, douloureux de la Marche funèbre de cette Troisième Symphonie. En effet, il permet à Beethoven d’effectuer une sorte de retour vers une certaine forme d’optimisme qui apparaîtra de manière indiscutable dans ses dernières Symphonies (N°4, N°5 et N°9).

Myung-Whun Chung, qui occupe les fonctions de chef et de soliste dans le Concerto pour piano N°23 de Mozart, séduit le public de l’Auditorium de Radio France par sa musicalité et son approche de l’univers mozartien. Ovationné chaleureusement, il offre au public en guise de bis un extrait des Scènes d’enfants de Robert Schumann. Son interprétation de la Symphonie N°3 "Héroïque" de Beethoven, véritablement magnétique, vibrante, emporte tous les suffrages, déclenchant l’enthousiasme de l’auditoire, grâce à un Orchestre Philharmonique de Radio France exemplaire dans toutes les sections.

Mozart et Beethoven portés au sommet par un chef qui présida aux destinées de l’Orchestre Philharmonique de Radio France jusqu’en 2015.   

Texte de Michel Jakubowicz

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Plus d’infos

  • Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano et orchestre N°23 en la majeur, K.488
  • Ludwig van Beethoven : Symphonie N°3 en mi bémol majeur opus 55 "Héroïque"
  • Orchestre Philharmonique de Radio France
  • Myung-Whun Chung, piano et direction
  • Vendredi 25 mars 2022, à 20 h
  • Auditorium de Radio France
    www.maisondelaradioetdelamusique.fr



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Auditorium de Radio France, Mozart, Orchestre Philharmonique de Radio France, Ludwig van Beethoven, Myung-Whun Chung

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