Concert : Pahud, Lenaerts et Leleux célèbrent Paris à la Cité de la Musique
Emmanuel Pahud.
Saint-Saëns, Mozart, Chaminade et Stravinski au programme de l’Orchestre de chambre de Paris.
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C’est avec l’Odelette op.162 de Camille Saint-Saëns que débutait ce concert de l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par François Leleux. Œuvre tardive dans l’imposant catalogue de Saint-Saëns, puisqu’elle date de 1920, précédant ainsi la disparition du compositeur l’année suivante, en 1921. Celui-ci avait déjà abordé le genre flûte et orchestre dès 1871 avec une Romance pour flûte et orchestre. Bien que relativement courte, cette Odelette op.162 n’en réclame pas moins de la part du soliste une virtuosité à toute épreuve liée à une grande musicalité.
Le Concerto pour flûte et harpe de Mozart, qui constituait la seconde œuvre de ce concert, s’avérait une composition beaucoup plus ambitieuse, associant à l’Orchestre deux instruments solistes rarement présents ensemble dans le genre Concerto. Bien que peu séduit par la flûte, dans l’écriture de ce Concerto pour flûte, harpe et orchestre, Mozart fait pourtant preuve d’une imagination sans bornes, accumulant comme par jeu inventions mélodiques de toutes sortes et style fortement « galant ».
C’était ensuite à une compositrice de grand talent, Cécile Chaminade, de faire son entrée dans ce concert. Le programme nous permettait de découvrir son Concertino pour flûte et orchestre op.107, résultant d’une commande du Conservatoire de Paris dont elle s’acquitte en 1902. Bien que ce Concertino soit de dimensions réduites (8 min), la compositrice y fait pourtant appel à un orchestre très fourni, n’hésitant pas à mobiliser outre les cordes et timbales, la présence de 4 cors et de 3 trombones. Nimbé de fraîcheur et joliment orchestré, ce Concertino n’en emporte pas moins l’adhésion du public.
La fin de ce concert était consacrée à la Suite N°2 tirée du ballet L’Oiseau de feu d’Igor Stravinski. Cette œuvre avoue sans ambages ce qu’elle doit à Rimski-Korsakov dont Stravinski fut l’élève et qui charrie à profusion les images colorées et enchanteresses des contes russes. Gabriel Pierné, l’auteur lui-même d’un ballet assez célèbre, Cydalise et le Chèvre-pied, créera le ballet L’Oiseau de feu dans son intégralité en 1910. C’est aussi à ce chef d’orchestre et grand compositeur que l’on devra de nombreuses créations dont celles d’Ibéria et Khamma de Claude Debussy.
Interprétation éblouissante d'Emmanuel Pahud (flûte) et Anneleen Lenaerts (harpe) dans le double Concerto de Mozart, Emmanuel Pahud imposant aussi avec maestria deux œuvres plutôt ignorées pour flûte et orchestre de Saint-Saëns et Chaminade. Quant au chef d’orchestre de ce concert, François Leleux, il obtient un réel triomphe en dirigeant par cœur la Deuxième Suite de ballet L’Oiseau de feu de Stravinski, dont il révèle avec une rare subtilité tous les chatoiements d’une orchestration rutilante, étincelante et superbement colorée. Un concert superbe, dédié à la flûte, aux contes de fées issus de la Russie ancienne, porté par un Orchestre de chambre de Paris au meilleur de sa forme.
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Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Camille Saint-Saëns : Odelette op.162
- Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte et harpe K.299
- Cécile Chaminade : Concertino pour flûte op.107
- Igor Stravinski : L’Oiseau de feu, Suite N°2 (1919)
- Orchestre de chambre de Paris
- François Leleux, direction
- Emmanuel Pahud, flûte
- Anneleen Lenaerts, harpe
- Mardi 29 mars 2022, à 20 h 30
- Salle des Concerts - Cité de la Musique
www.orchestredechambredeparis.com
www.philharmoniedeparis.fr
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