Concert : François-Frédéric Guy et Clémence de Forceville dirigent l’Orchestre de chambre de Paris
Trois compositeurs au programme de l’Orchestre de chambre de Paris : Mozart, Dumont et Beethoven.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Ce Concerto pour piano et orchestre N°12 K.414 de Mozart, joué ce soir par François-Frédéric Guy, est loin d’être la seule œuvre du compositeur autrichien composée cette année 1782 puisqu’il faut aussi y ajouter les Concertos pour piano N°11 K.413, ainsi que le N°13 K.415. Mais Mozart n’est pas non plus inactif sur le plan du théâtre lyrique puisque cette même année 1782, il compose également L’Enlèvement au Sérail, qui sera donné à Vienne. Bien que brillant et d’une extrême volubilité, ce Concerto pour piano et orchestre N°12 n’est pas fait pour toutes les mains, bien que Mozart suggère à son père qu’un simple cocher, après avoir entendu ce Concerto, soit capable de le siffler… Le premier mouvement de l’œuvre débute par un Allegro d’une vivacité redoutable, se constituant d’un dialogue mouvementé entre piano et orchestre. Le second mouvement, un Andante d’une grande expressivité, rend hommage à un des fils de Johann Sebastian Bach, Johann Christian Bach, avec lequel Mozart a tissé des liens d’amitié dès 1778. Enfin, le troisième mouvement, un Rondo, s’avère chargé d’une joie communicative où le piano et l’orchestre se livrent sans retenue à d’incroyables joutes qui semblent ne jamais prendre fin.
La seconde œuvre de ce concert est profondément ancrée dans le XXIème siècle puisque sa création aura lieu le 11 octobre 2019 à Limoges, avec François-Frédéric Guy comme soliste dirigeant du piano l’Orchestre de l’Opéra de Limoges. Il s’agit d’Ecoumène, concerto pour piano et orchestre N°1 d’Aurélien Dumont, une œuvre d’un seul mouvement, composée expressément pour François-Frédéric Guy, nullement effrayé par l’écriture contrastée et inventive d’Aurélien Dumont. L’orchestration très imaginative de ce Concerto fait appel à quelques instruments insolites, intégrant au cours de son déroulement quelques éléments en provenance du 12ème Concerto de Mozart. Si on peut noter çà et là quelques influences évoquant parfois Ligeti, l’œuvre révèle pourtant chez Aurélien Dumont un fort penchant pour l’originalité.
Dernière œuvre inscrite au programme de ce concert : la Symphonie N°4 op.60 de Beethoven. Une Symphonie contemporaine du Concerto pour violon opus 61, datant de la même période (1806). Dans cette Symphonie N°4, Beethoven déploie une sérénité radieuse peu commune chez ce compositeur s’exprimant parfois avec rudesse, tant dans le domaine symphonique que chambriste.
On ne peut que cautionner la conception de François-Frédéric Guy déployée aussi bien dans Mozart que dans le Concerto N°1 d’Aurélien Dumont. Quant à la Symphonie N°4 de Beethoven, dirigée du violon par la violoniste Clémence de Forceville, elle nous indique assez clairement que son interprétation nerveuse, prenante, électrisante, se situe sans conteste dans la lignée d’un Nikolaus Harnoncourt.
François-Frédéric Guy et Clémence de Forceville forcent l’admiration, emmenant tous deux l’Orchestre de chambre de Paris vers de fabuleux sommets.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Texte de Michel Jakubowicz
Plus d’infos
- Filiation et exploration
- Mozart : Concerto pour piano et orchestre N°12 en la majeur, K.414
- Aurélien Dumont : Ecoumène, concerto pour piano et orchestre N°1 (création à Paris)
- Beethoven : Symphonie N°4 en si bémol majeur, opus 60
- François-Frédéric Guy : direction et piano
- Clémence de Forceville : direction du violon
- Orchestre de chambre de Paris
- Mercredi 8 juin 2022, à 20 h
- Théâtre des Champs-Elysées
www.orchestredechambredeparis.com
Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser
Mozart, Orchestre de Chambre de Paris, Beethoven, Théâtre des Champs-Elysées, François-Frédéric Guy, Aurélien Dumont, Clémence de Forceville