Cet album marque l'opus N°1 du nouveau label Présence Compositrices, qui se propose de faire découvrir des œuvres connues ou inédites, écrites par des femmes. Les Pièces pour piano d'après une lecture de Dante de Marie Jaëll ouvrent donc le bal. Et de manière prestigieuse. « D'entrée de jeu, j'ai compris que je me trouvais devant un monument ! », souligne Célia Oneto Bensaid, leur présente interprète.
Seule femme du Groupe des Six, Germaine Tailleferre est une compositrice prolixe, injustement négligée au concert comme au disque. Au sein d'une production importante, la musique de piano occupe une place essentielle. Nicolas Horvath s'est lancé le défi de remettre ces œuvres en lumière, en les enregistrant. Ce premier CD présente un habile florilège de pièces écrites entre 1913 et 1937. À découvrir.
Claveciniste de talent, Élisabeth Jacquet de la Guerre est une des plus célèbres compositrices de l'Ancien régime, admirée par Louis XIV auquel elle dédiera plusieurs pièces. Pour rendre hommage à la diversité de sa production chambriste mais aussi vocale, l'Ensemble Amarillis a réuni sur cet album deux de ses cantates, mettant en miroir les figures féminines de Sémélé et de Judith, que complètent des morceaux instrumentaux.
Cet album est l'occasion d'une étonnante découverte. La compositrice Rita Strohl n'achève-t-elle pas sesDouze Chants de Bilitis un an avant la parution desTrois Chansons de Bilitis de Debussy ! « Ces œuvres écrites en 1895 et 1898, au fond de ma vieille Bretagne, ne doivent rien qu'à la pensée qu'elles traduisent ; elles ignoraient tout du Debussysme naissant », dira-t-elle. En tout cas les deux musiciens puisent à la même source, les poèmes éponymes de Pierre Louÿs. On doit à Marianne Croux et à Anne Bertin-Hugault de révéler cette œuvre de Strohl et de nous faire toucher du doigt une fascinante coïncidence.
La diversité dans les genres musicaux abordés comme l'intense créativité de la compositrice Kaija Saarihao, entre abstraction et descriptif, confèrent à son œuvre une aura singulière, qui la distingue parmi ses pairs. Le présent CD propose trois aspects de sa musique pour orchestre, symphonique pur,Ciel d'hiver, concertante,Transpour harpe et orchestre, et vocal avec un cycle de mélodies,True Fire. Partout s'y révèlent la richesse sonore et un étonnant traitement des couleurs, par ailleurs tant perceptibles dans ses opéras. Voici une parfaite introduction à l'univers de Kaija Saarihao et à son credo artistique.
La compositrice américaine Florence Price (1887- 1953) est la première femme à avoir vu saPremière Symphoniejouée par un orchestre de renom, le Chicago Symphony, à l'orée des années 1930. Le monde musical outre-Atlantique découvrait alors combien une des leurs, de sang noir, avait à dire. Yannick Nézet-Séguin présente cette Première ainsi que la Troisième, à la tête du Philadelphia Orchestra. Pour faire revivre, souligne-t-il, « des voix historiquement sous-représentées » et « construire un plus équitable futur de la musique classique, celui dans lequel toutes les voix sont entendues, et où des artistes comme Florence Price ne doivent pas sombrer dans l'obscurité ». Le langage de cette compositrice, consonant et profondément ancré dans la culture nord-américaine, nous permet de découvrir un rare talent.
Après Lili et Nadia Boulanger, Anne-Louise Brion de Jouy, Hélène de Montgeroult et Louise Farrenc, notre série des ''Femmes compositrices'' s'arrête sur Rebecca Clarke. Le présent CD est centré sur son œuvre pour l'alto, son instrument de prédilection. Une immersion dans un monde sonore fascinant qui puise ses racines dans la musique britannique et est influencée par les impressionnistes français. À découvrir.
Après avoir tiré de l'oubli la musique de piano d'Anne-Louise Brillon de Jouy, Nicolas Horvath se lance le défi de présenter celle de sa contemporaine Hélène de Montgeroult. L'intégrale de ses neuf sonates est réunie pour la première fois au disque, dont certaines inédites. On découvre l'univers foisonnant, visionnaire pour l'époque, de pièces requérant une exécution souvent presque athlétique. À écouter... avec modération.
Le propos de ce disque est d'illustrer la musique française de danse à travers les époques, du baroque à nos jours, comme l'ont imaginé quelques figures de femmes, par des pièces écrites pour le piano. La pianiste franco-roumaine Axia Marinescu rend ainsi hommage à des collègues compositrices, Marie, Pauline, Germaine, Cécile et les autres, au fil d'un original voyage musical traçant la naissance comme l'évolution d'un style musical attachant.