|
Le dernier cycle de Lieder de Schubert,Chant du cygne, est souvent interprété par une voix de ténor. Ian Bostridge le pratique de longue date. Pour cette nouvelle version au disque, le chanteur britannique fait équipe avec le pianiste et chef d'orchestre Lars Vogt, récemment disparu. Cette exécution prend de ce fait un relief particulier, alors que nimbé d'un tragique assumé. Le CD est complété par une rareté, le vaste Lied strophiqueEinsamkeitD 620.
Un nouvel album de Grigory Sokolov est toujours un événement. Celui-ci l'est à un double titre, non seulement par la qualité exceptionnelle des interprétations des pièces jouées de Haydn et de Schubert, mais aussi parce qu'il a été saisi live dans la salle même de musique du château d'Esterházy, là où Haydn officia comme Kapellmeister. Un disque indispensable.
Voici une proposition aussi insolite qu'enrichissante : unir la voix de contre- ténor à un accompagnement de guitare. Philippe Jaroussky et Thibaut Garcia nous invitent à un voyage inattendu, traversant les pays, les langues, les genres musicaux. Et surtout les époques : « un chemin qui irait du baroque à nos jours », propose le chanteur, pour nous immerger dans « un paysage sonore sculpté avec le désir un peu fou que tout cela semble naturel, car tissé par le pur plaisir de la musique », répond le guitariste. Et cela fonctionne à merveille.
Beethoven et Franz Schubert (revisité par Franz Liszt et Brian Newbould) interprétés par l’Orchestre Symphonique de la Garde Républicaine, placé sous la direction de Sébastien Billard.
Les deux Trios pour piano de Schubert, morceaux de choix de la musique de chambre romantique, reçoivent une nouvelle interprétation due à un groupe familial, les Pascal, père et fils. Ou l'art de faire de la musique pour le pur plaisir, de la schubertiade disait-on à l'époque. Le raffinement sonore comme le poli instrumental dont font montre les trois instrumentistes confèrent à ces lectures une saveur particulière.
Pour leur seconde publication sous le nouveau label maison, l'Orchestre de Cleveland et son chef Franz Welser-Möst proposent un couplage inattendu puisqu'il associe Schubert et Křenek. Témoin de la politique audacieuse de programmation menée par le Music Director autrichien, visant à confronter répertoires classique et moderne. Et voilà bien des interprétations à marquer d'une pierre blanche, et pour ce qui est de la symphonie de Schubert, se mesurant sans pâlir aux grandes lectures du catalogue.
Voici une nouvelle version du célèbre Quatuor ''La Jeune Fille et la Mort'' de Schubert due à un jeune quatuor français, le Quatuor Arod. Dont la qualité technique d'exécution est au service d'une vision pour le moins décapante. L’œuvre est couplée avec deux autres dont le peu joué quatuor de jeunesse D 46. Une proposition alléchante même si pas toujours de tout repos.
Après''Enfers'', voici ''Epic'' : Stéphane Degout aime à se confronter aux états paroxystiques tant à l'opéra qu'au concert. Sous ce titre évocateur, il rassemble une poignée de Lieder appartenant essentiellement au genre de la Ballade, une des catégories du ''Kunstlied'', ou chant d'art, inauguré par Schubert et développé par maints compositeurs du XIXème, de Loewe à Wolf. Un itinéraire passionnant qui côtoie le tragique assumé et la haute voltige vocale.
Chaque nouvel album de Grigory Sokolov crée l’événement. Celui-ci offre deux récitals en un, car un DVD présente live un de ses concerts, donné à Turin en 2017. Les CD sont le mix de trois autres captés en 2019. Le grand pianiste russe explore aussi bien Beethoven que Brahms et Mozart, outre une foison de musiciens tout aussi chers à son cœur, le temps des bis qui dépassent de loin ce statut de réjouissances de fin de concert et ouvrent la boîte de Pandore de vraies pépites. Une proposition toute aussi indispensable que celle titrée''Schubert Beethoven'', saluée récemment au titre de nos ''Essentiels''.
Ce CD porte un projet audacieux : une glose musicale sur l’œuvre de l'américain George CrumbBlack Angels, remontant auQuatuor Rosamundede Schubert. Le chiffre XIII en est le révélateur, puisque le quatuor de Schubert est le treizième et la pièce de Crumb est faite de 13 parties. Les jeunes femmes du Quatuor Ardeo mènent à bien l'entreprise qui révèle d'étranges correspondances.
Chaque vendredi, durant le confinement, la rubrique CD s’ouvrira à des disques déjà parus que la revue considère comme indispensables pour leur qualité musicale et technique.
Les prestations de Grigory Sokolov sont rares au concert et au disque. Mais ce perfectionniste fait enregistrer pour lui tous ses récitals. Le label DG a réussi à se procurer les bandes de ces deux concerts Schubert et Beethoven, donnés au Festival de Salzbourg et à Varsovie en 2013. Chance, car voilà de l'immense piano par un géant du clavier. Un disque must !
Abonnez-vous à notre newsletter
ON-mag fait partie de Coopetic Medias SIC-SA à capital variable, immatriculée au RC Paris, n° 80457246900018
Informations légales, contacts, rédaction, publicité, cookies, signaler un abus