Ce DVD est la captation de la magistrale production d'Ercole amante de Cavalli, donnée avec grand succès à l'Opéra Comique à l'automne 2019 dans une mise en scène spectaculaire et une direction musicale de haute tenue rehaussée par une distribution sans faille. Une réalisation qui rejoint celle, légendaire, deLa Calistodu même Cavalli, naguère donnée à La Monnaie de Bruxelles, signée Herbert Wernicke et René Jacobs. Cet album est indispensable à qui veut éprouver les frissons de l'opéra baroque dans ce qu'il a de plus exaltant, lorsque comme ici, tous les arts sont rassemblés pour nous émerveiller.
N'est-il pas tout simplement merveilleux, et combien révélateur d'une vraie humilité, que la grande dame du piano russe livre au disque, à ce stade de sa prestigieuse et longue carrière, sa vision des sonates de piano de Mozart. La somme de musique que le compositeur a laissée à l'instrument cher entre tous, n'a pas fini de livrer tous ses secrets, même après bien des interprétations légendaires. Elisabeth Leonskaja nous convie à un passionnant cheminement à travers la pensée mozartienne par la magie d'une rencontre vraiment au sommet.
Voici réunis les deux Sextuors à cordes de Brahms, fruits de sa période de jeunesse, qui placent d'emblée leur auteur au summum de l'inspiration. C'est que ce type de formation, qui élargit les voix graves du quatuor à cordes, enrichit singulièrement le langage musical chambriste. Les exécutions des présents interprètes s'inscrivent haut la main dans la lignée des grandes versions que connaît le catalogue. Une expérience rare de musique de chambre entre amis.
Quelle magnifique idée d'enregistrer les trois partitions de Debussy orchestrées par ses amis et disciples Henri Büsser et André Caplet. Pensées pour le piano, la Petite Suite, La Boîte à joujoux et Children's Corner voient leur suprême concision comme leur élégance gallique démultipliées dans l'écriture orchestrale combien limpide des transcripteurs. On y savoure aussi combien Claude de France aimait évoquer le monde de l'enfance et partageait un sens revendiqué de la simplicité, lui qui professait que « l'extrême complication est le contraire de l'art ». Ce que les interprétations de l'Orchestre des Pays de la Loire et de Pascal Rophé démontrent à la perfection.
Ce CD entend réunir trois virtuoses du violon du début du XVIIIème siècle si prolixe, Vivaldi, Leclair et Locatelli. En offrant quelques concertos emblématiques de la manière de chacun de leur auteur. Ils sont joués par le jeune talent récemment révélé sur la scène musicale Théotime Langlois de Swarte d'une si exceptionnelle façon qu'on en éprouve un ravissement de la première à la dernière note.
Cet album offre sans doute une forme de couplage idéal de deux œuvres orchestrales phares de Béla Bartók, laMusique pour cordes, percussion et célesta et le Concerto pour orchestre. Les interprétations qu'en donne la cheffe finlandaise Susanna Mälkki à la tête de l'Orchestre Philharmonique d'Helsinki sont tout simplement magistrales. Rarement les a-t-on entendues sonner avec autant d'acuité depuis celles légendaires de Sir Georg Solti avec le LSO dans les années 1960.
À la fin de l'année 2020, millésime du 250ème anniversaire, Krystian Zimerman et Simon Rattle enregistraient les cinq concertos de piano de Beethoven pour donner leur vision de ces œuvres célèbres, tant visitées au disque. Même par chacun d'eux puisque le pianiste polonais en est à sa seconde intégrale et que le chef anglais en a accompagné deux, celles d'Alfred Brendel et de Mitsuko Uchida. Alors que saisies dans des conditions particulières d'enregistrement dues à la crise sanitaire, leurs interprétations sont tout sauf routine : un partenariat qui fait sens. S'immerger à nouveau dans cette musique avec ces deux géants est effectivement une expérience passionnante qui enrichit encore notre connaissance de ces chefs-d’œuvre.
Ce CD est une sorte de proposition rêvée d'écoute des mélodies de Grieg, puisque réunissant ''la'' soprano norvégienne du moment et son compatriote Leif Ove Andsnes, sans doute le pianiste le plus à même de restituer l'enchantement du piano du compositeur. Qui d'autre que ces deux-là pouvaient mieux nous faire toucher du doigt les immenses beautés de cette musique.
Le pianiste islandais VíkingurÓlafsson (*1984) a déjà derrière lui une carrière d'une étonnante diversité. Ne serait-ce qu'à l'aune des compositeurs joués : de Bach à Debussy, de Rameau à Philip Glass. Cette culture de l'éclectisme lui a valu de signer en 2016 un contrat avec le label DG dont le présent CD est le quatrième opus. Il aborde cette fois Mozart, avec un choix de pièces tout personnel, qu'il adosse à d'autres empruntées à quelques contemporains, dans un programme d'une réelle originalité concrétisant un certain goût du défi.
Quel plaisir de retrouver une intégrale d'opéra enregistrée en studio ! Et dans des conditions optimales grâce à une équipe de production qui connaît son affaire, une distribution pour le moins exceptionnelle réunissant le nec plus ultra des chanteurs du roster Erato, et un chef dont la maîtrise de ce répertoire n'est plus à démontrer. Pour donner du premier opera seria de Mozart une interprétation éblouissante.
Voici la captation de l'Elektra de Richard Strauss dans la production donnée au Festival de Salzbourg à l'été 2020, un des rares opéras présentés en raison de la crise sanitaire. Et une réalisation en tous points exceptionnelle d'une œuvre réputée difficile à représenter. C'est que la mise en scène en décortique la trame au plus profond et qu'a été réunie une distribution exemplaire dirigée par un des meilleurs chefs straussiens du moment. Le DVD porte haut la force inouïe de ce spectacle, autre grande réussite du festival autrichien. Indispensable.
Voici, en première au disque, la version originale de laPetite messe solennelle de Rossini, savoir avec accompagnement de deux pianos et d'harmonium, issue de la nouvelle édition critique de la Fondation Rossini de Pesaro (2013). L'ultime chef-d’œuvre de l'auteur duBarbier de Séville, son dernier ''péché de vieillesse'', retrouve un climat chambriste et de ferveur que ne dispense pas toujours la version orchestrale pourtant conçue par lui. D'autant qu'interprété avec l'immense talent des présents interprètes. Une découverte majeure.
- ''Baritenor''
- Airs extraits de :
- Wolfgang Amadé Mozart : Idomeneo (rôle-titre). Le Nozze di Figaro (Il Conte Almaviva), Don Giovanni (rôle-titre)
- Étienne Nicolas Méhul : Ariodant (Edgard)
- Gaspare Spontini : La Vestale (Licinius)
- Gioachino Rossini : Il Barbiere di Siviglia (Figaro). Otello (rôle-titre)
- Adolphe Adam : Le Postillon de Lonjumeau (Chapelou)
- Gaetano Donizetti : La Fille du régiment (Tonio)
- Giuseppe Verdi : ll Trovatore (Il Conte di Luna)
- Ambroise Thomas : Hamlet (rôle-titre – version pour ténor)
- Jacques Offenbach : Les contes d'Hoffmann (rôle-titre)
- Richard Wagner : Lohengrin (rôle-titre - version en français)
- Ruggero Leoncavallo : Pagliacci (Tonio)
- Franz Lehar : Die lustige Witwe (Danilo)
- Maurice Ravel : L'Heure espagnole (Ramiro)
- Carl Orff : Carmina Burana
- Erich Wolfgang Korngold : Die tote Stadt (Paul)
- Michael Spyres, baryténor
- Avec : Sangbae Choï, Nicolas Kuhn, Mario Montalbano, ténors, Fabien Gaschy, baryton
- Chœur de l'Opéra national du Rhin, Alessandro Zuppardo, maître de chœur
- Orchestre Philharmonique de Strasbourg, dir.Marko Letonja
- 1 CD Erato : 0190295156664 (Distribution : Warner Classics)
- Durée du CD : 84 min 30 s
- Note technique :




(5/5)
On savait l'américain Michael Spyres posséder une voix de ténor hors norme dans un déjà vaste répertoire belcantiste et romantique. Mais avec ce nouvel album il nous bluffe en abordant des emplois de ténor nettement plus corsés et au-delà, en flirtant avec le registre du baryton. Ténor barytonant, baryton ténorisant, les catégories vocales prétendument établies sont mises au défi de cet emploi au nom bicéphale, le baritenor. Au fil de 18 morceaux et autant de rôles, puisés chez 15 compositeurs différents et en trois langues, le chanteur ne cesse de nous épater avec une aisance confondante, passant en un tournemain du plus aigu au plus grave, mais aussi en acteur consommé au charme irrésistible. Voilà bien un des disques d'airs d'opéras les plus captivants de ces dernières années !
- Johannes Brahms : Concerto pour piano et orchestre N°1 en Ré mineur, op.15.Concerto pour piano N°2 en Si bémol majeur, op.83
- Orchestra of the Age of Enlightenment, András Schiff, piano & direction
- 2 CDs EM New Series : 2690/91 485 5770 (Distribution : Universal Music)
- Durée des CDs : 46 min 58 s + 47 min 35 s
- Note technique :




(5/5)
András Schiff propose une approche renouvelée des deux concertos de piano de Brahms. Plusieurs facteurs y contribuent. Il les joue tout en dirigeant l'orchestre, ce qui est loin d'une coquetterie d'interprète non plus qu'une marque de défiance vis-à-vis des pratiques habituelles. Il choisit un piano d'époque, un Blüthner de 1859, et un orchestre jouant sur instruments anciens, l'Orchestra of the Age of Enlightenment, procurant une sonorité étonnamment transparente, comme dégraissée, et en parfaite symbiose stylistique avec celle d'une rare clarté du piano. Aussi ses interprétations sont-elles d'une remarquable authenticité, où l'on s'approche sans doute du dire d'origine. Des versions combien révélatrices, à placer aux côtés des références que sont Guilels/Jochum (DG), Freire/Chailly (Decca) ou Pollini/Thielemann (DG), mais cette fois dans une toute autre perspective.
- ''Lamenti & Sospiri''
- Sigismondo D'India : Madrigaux à une et deux voix sur des poèmes de Giovanni Battista Marino, Ottavio Rinuccini, Gabriello Chiabrera, Francesco Petrarca, Sigismondo D'India, Francesco Braccioloni, Francesco Ferranti
- Mariana Flores, Julie Roset, sopranos
- Cappella Mediterranea, clavecin/orgue & dir. Leonardo García Alarcón
- 2 CDs Ricercar : RIC 429 (Distribution : Outhere Music)
- Durée des CDs : 1 h 32 min
- Note technique :




(5/5)
L'infatigable dénicheur de raretés qu'est Leonardo García Alarcón nous emmène dans une contrée inédite à l'orée du baroque, celle des madrigaux de Sigismondo D'India, un musicien peut-être plus ''moderne'' encore que Monteverdi. Cinq instrumentistes et deux chanteuses d'exception nous transportent sur les ailes du chant profane en un festin de pages envoûtantes.
- George Friedrich Haendel : Saul. Oratorio dramatique en trois actes. Livret de Charles Jennens
- Christopher Purves (Saul), Iestyn Davies (David), Paul Appleby (Jonathan), Sophie Bevan (Michal), Lucy Crowe (Merab), Benjamin Hulett (Abner, Le Grand Prêtre/Doeg/un Amalécite), John Graham-Hall (La sorcière d'Endor)
- Otis-Cameron Carr, Robin Gladwin, Ellyn Hebron, Thomas Herron, Merry Holden, Edwin Ray, danseurs
- The Glyndebourne Chorus, Jeremy Bines, chef des chœurs
- Orchestra of the Age of Enlightenment, dir.Ivor Bolton
- James McVinnie, orgue solo
- Mise en scène : Barrie Kosky
- Chorégraphie : Otto Pichler
- Costumes et décors : Katrin Lea Tag
- Lumières : Joachim Klein
- Production du Glyndebourne Opera Festival, enregistré live en août 2015
- Video Director : François Rousillon
- Sound Supervisor : Jean Chantauret
- 1 DVD Opus Arte : OA 1216 D (Distribution : Distrart)
- Durée du DVD : 185 min
- Note technique :




(5/5)
La production de l'oratorio Saul de Haendel, dans la mise en scène de Barrie Kosky, que Paris a pu voir au Théâtre du Châtelet début 2020, a été créée pour le Glyndebourne Opera Festival lors de son édition de 2015. Elle avait alors été saluée unanimement comme un succès majeur. Le présent DVD en est la captation. Qui réussit le tour de force de magnifier presque chaque trait d'une mise en scène audacieuse et d'un esthétisme à couper le souffle. Tandis que la partition de Haendel est servie avec une rare efficience.
- Giuseppe Verdi : Airs et scènes pour baryton extraits de La forza del destino (Carlo di Vargas), Don Carlos (Rodrigue) et Don Carlo (Rodrigo), Ernani (Carlo), Falstaff (Ford), Il Trovatore (Conte de Luna), La Traviata (Giorgio Germont), Macbeth, Otello (Iago), Rigoletto, Un Ballo in maschera (Renato)
- Ludovic Tézier, baryton
- Orchestra del Teatro communale di Bologna, dir. Frédéric Chaslin
- 1 CD Sony : 19439753632 (Distribution : Sony Music Entertainment)
- Durée du CD : 81 min 50 s
- Note technique :




(5/5)
Renouant avec une tradition réservée ces temps aux seules stars sopranos et ténors ténorissimes, la pratique du disque récital d'airs d'opéras en vient à s'intéresser au glorieux baryton, le primo baritono. On attendait celui de Ludovic Tézier et on est comblé. Pour son premier album, il se devait de chanter Verdi, le compositeur qui a déterminé son parcours de chanteur. Plus qu'une succession de morceaux de choix, ces quelques airs et scènes sont un concentré de dramaturgie verdienne. Incarné par une des plus somptueuses voix du moment, dans sa glorieuse maturité. Voilà une étourdissante leçon de chant et une somme interprétative d'une rare pertinence.
- Hector Berlioz : Benvenuto Cellini. Opéra-comique en deux actes et quatre tableaux. Livret de Léon de Wailly et Auguste Barbier
- Michael Spyres (Benvenuto Cellini), Sophia Burgos (Teresa), Lionel Lhote (Fieramosca), Maurizio Muraro (Balducci), Tareq Nazmi (Le Pape Clément VII), Adèle Charvet (Ascanio), Vincent Delhoume (Francesco), Ashley Riches (Bernardino)
- Monteverdi Choir
- Orchestre Révolutionnaire et Romantique, dir. Sir John Eliot Gardiner
- Mise en espace : Noa Naamat
- Créations lumières : Rick Fisher
- Créations costumes : Sarah Denise Cordery
- Assistant chef d'orchestre : Dinis Sousa
- Coach linguistique : Nicole Tibbels
- Enregistré live à l'Opéra Royal de Versailles, le 8 septembre 2019, en coproduction avec Ozango, Mezzo, Château de Versailles Spectacles
- Réalisation vidéo : Sébastien Glas / Ozango
- 1 DVD Château de Versailles Spectacles : CVS020 (Distribution : Outhere Music)
- Durée du DVD : 2 h 53 min
- Note technique :




(5/5)
Cette nouvelle version de Benvenuto Cellinidevrait satisfaire les esprits chagrins. On sait que l'opéra de Berlioz a toujours attiré à lui les critiques de procureurs zélés. Qui s'en prennent au caractère hybride de l’œuvre et surtout à l'entreprise, il est vrai périlleuse, de sa restitution scénique. La qualité de la musique échappe toutefois à ces acerbes remarques. Et, cette fois, elle est l'objet de toutes les attentions puisque que John Eliot Gardiner a pris le parti d'une exécution semi staged, fort habile au demeurant, qui laisse à l'orchestre une place essentielle. À la tête d'une distribution jeune et valeureuse, le chef est bien le héros de ce spectacle.