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Pour son nouveau récital, la soprano star Anna Netrebko joue l'éclectisme en alignant une dizaine de personnages, empruntés à sept compositeurs qu'elle chante dans quatre langues. Elle créé la surprise avec une tétralogie de figures du répertoire allemand, une première dans son catalogue de disques solos. Nul doute que l'évolution considérable actuelle de sa voix et les moyens techniques phénoménaux qui sont les siens lui permettent d'en endosser le challenge. Mais au-delà de son formidable achèvement, cette collection laisse perplexe eu égard à son schéma même : un assemblage disparate de rôles dont on peut penser que certains ne seront pas abordés à la scène, nonobstant l'aura prestigieuse de la direction d'orchestre de Riccardo Chailly.
Voici une proposition aussi insolite qu'enrichissante : unir la voix de contre- ténor à un accompagnement de guitare. Philippe Jaroussky et Thibaut Garcia nous invitent à un voyage inattendu, traversant les pays, les langues, les genres musicaux. Et surtout les époques : « un chemin qui irait du baroque à nos jours », propose le chanteur, pour nous immerger dans « un paysage sonore sculpté avec le désir un peu fou que tout cela semble naturel, car tissé par le pur plaisir de la musique », répond le guitariste. Et cela fonctionne à merveille.
Ce disque balaie quelque 350 ans de tradition chorale anglaise, de Purcell à Britten, de Stanford à MacMillan, dans des interprétations on ne peut plus soignées, par le chœur d'une grande institution britannique, la Schola Cantorum of the Cardinal Vaughan Memorial School. Des morceaux étonnants où l'on croise des harmonies souvent séraphiques, grandioses ou feutrées. Une excellente introduction à un genre trop peu connu en France.
L'attrait de cet album est la mise en miroir de compositions de l'anglais Jonathan Harvey avec des pièces des grands maîtres baroques du chant a cappella. Comparaison fascinante qui, à travers le croisement des époques et des styles, révèle d'inattendues correspondances et montre en tout cas la vitalité du chant choral outre-Manche.
Ce CD porte un projet audacieux : une glose musicale sur l’œuvre de l'américain George CrumbBlack Angels, remontant auQuatuor Rosamundede Schubert. Le chiffre XIII en est le révélateur, puisque le quatuor de Schubert est le treizième et la pièce de Crumb est faite de 13 parties. Les jeunes femmes du Quatuor Ardeo mènent à bien l'entreprise qui révèle d'étranges correspondances.
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