Le chef Simon Rattle a toujours été fasciné par la musique de Bruckner. Il aborde cette fois la Quatrième Symphonie dont il donne, à la tête du LSO, la version révisée de 1881, dans une nouvelle édition due à Benjamin-Gunnar Cohrs. Une première au disque. Il propose en outre les mouvements écartés par Bruckner lors des divers remaniements de l’œuvre, originellement conçue en 1874. Un album où la composante didactique rejoint le soin apporté à l'exécution.
On doit à Sir Simon Rattle d'avoir concocté ce programme aux allures jazzy qui associe l'Ebony concertode Stravinsky, Prelude, Fugue & Riffs de Bernstein et Nazareno de Golijov. Trois partitions aux rythmes endiablés, aux relents jazzy plus que prononcés, aux tunes souvent envoûtants. Le LSO répond avec brio comme son clarinettiste principal Chris Richards, et bien sûr le duo des Sœurs Labèque, à l'origine de l'arrangement de l’œuvre de Golijov. Un disque attractif.
La gageure, le challenge aussi, de réunir les trois ballets emblématiques de Stravinsky en un seul concert, Simon Rattle les a tenus lors des soirées inaugurales de son mandat de Music director du LSO en septembre 2017. Ces disques en sont le reflet. Des œuvres que trois ans séparent, créées à chaque fois à Paris, si différentes pourtant. Magistralement jouées par un orchestre virtuose, galvanisé par son nouveau patron.
À la fin de l'année 2020, millésime du 250ème anniversaire, Krystian Zimerman et Simon Rattle enregistraient les cinq concertos de piano de Beethoven pour donner leur vision de ces œuvres célèbres, tant visitées au disque. Même par chacun d'eux puisque le pianiste polonais en est à sa seconde intégrale et que le chef anglais en a accompagné deux, celles d'Alfred Brendel et de Mitsuko Uchida. Alors que saisies dans des conditions particulières d'enregistrement dues à la crise sanitaire, leurs interprétations sont tout sauf routine : un partenariat qui fait sens. S'immerger à nouveau dans cette musique avec ces deux géants est effectivement une expérience passionnante qui enrichit encore notre connaissance de ces chefs-d’œuvre.
- Leos Janáček : La Petite Renarde rusée. Opéra en trois actes. Livret du compositeur à partir d'un texte de Rudolf Těsnohlidek.
- Sinfonietta op.60
- Lucie Crowe (Bystrouška, la Renarde Fine-Oreille), Sophia Burgos (Le Renard), Gerald Finley (Le Garde-chasse), Paulina Malefane (La femme du Garde-chasse), Peter Hoare (Le Maître d'école), Jan Martinik (Le curé), Hanno Müller-Brachmann (Harašta), Jonah Halton (Pàsek, aubergiste), Anna Lapkovskaja (sa femme), Poppy David (petit-fils du Garde-chasse), Inji Galliet-Jakoby (Frantik), Saoirse Exelby (la Jeune Renarde), Maeve MacAllister (La Sauterelle - ou le grillon), Eben Watson (Le Criquet), Olivia Solomou (La petite Grenouille), Theo Smith (Une toute petite Renarde), Peter Hoare (Le Moustique/ Le Coq), Anna Lapkovskaja (le chien Lapak), Sophia Burgos (la Poule huppée), Jan Martinik (Le Blaireau), Paulina Malefane (le Pic-vert/La Chouette), Irene Hoogveld (Le Geai)
- London Symphony Chorus, LSO Discovery Voices, Simon Halsey, directeur de chœur, David Lawrence, Lucy Griffiths, maîtres de chœur
- London Symphony Orchestra, dir. Sir Simon Rattle
- Régie semi-staged : Peter Sellars
- 2 CDs LSOLive : LSO0850 (distribution : PIAS)
- Durée des CDs : 63 min 09 s + 56 min 28 s
- Note technique :




(5/5)
Sir Simon Rattle visite de nouveauLa Petite Renarde ruséede Janáček. « L’œuvre qui m'a donné envie de diriger de l'opéra », confesse-t-il. Après une première intégrale au disque, naguère chez EMI, voici le CD de la captation de concerts semi-staged donnés au Barbican de Londres avec l'orchestre dont il est Music Director, le London Symphony Orchestra. Des retrouvailles aussi émues que fécondes. Car voilà une exécution en tous points remarquable d'un des opéras les plus étonnants du répertoire.