« Le temps qui passe me convainc chaque jour davantage que nous devons rendre à Claudio Monteverdi un culte encore plus grand que celui dont il est l'objet », soulignait il y a peu Rinaldo Alessandrini. Et pourtant s'il est un chef qui s'y est employé, c'est bien lui ! Avec ces deux CD, il donne du Septième Livre des Madrigaux une interprétation éblouissante.
L'ensemble baroque La Palatine nous convie à un parcours tout en clair-obscur autour de la musique italienne du XVIIème, sur le thème des affres du désenchantement amoureux. À partir de lamentos, airs et cantates de Monteverdi et de quelques contemporains, mis en regard, non sans audace, avec la célèbre chanson de Brassens ''Il n'y a pas d'amour heureux''. Une proposition aussi bien conçue que mise en œuvre.
Deuxième opus d'une série regroupant les grands moments liturgiques à Notre-Dame de Paris, cet album est consacré au thème de la solennité pascale. Couvrant six siècles de musique sacrée, du baroque au XXème siècle, il propose un florilège des pièces pour chœur mixte qui sont mises en regard avec d'autres de compositeurs actuels associés à cette institution. Ce disque est aussi un vibrant hommage à la cathédrale meurtrie de Notre-Dame de Paris.
Le nouveau projet montéverdien de Rinaldo Alessandrini se concentre sur le thème du triomphe de l'Amour au sortir de la nuit, lorsque revivifié par la lumière du jour. Ce qui s'analyse sur le papier en une sorte de best of des Livres de madrigaux et d'arias tirées des opéras, nous emmène bien au-delà d'un catalogue : dans une représentation théâtrale imaginaire.
Il ne faut pas s'y tromper, ce CD ne focalise pas sur l'âge d'or de Vivaldi, mais bien de Venise. Là où à la période baroque se produit une effervescence musicale inouïe, à l'aune de celle de la vie sociale où tout un chacun aspire à se divertir quel que soit son rang. Pour l'illustrer, Marianne Piketty a composé un portrait tout en contrastes des musiques qui fleurissent alors dans la Sérénissime. De Vivaldi bien sûr - avec des inédits au disque ! – sans doute le plus illustre de ses enfants, mais aussi de ses contemporains, Strozzi, Turini, Albinoni, jusqu'à Monteverdi.