Andris Nelsons en arrive au quatrième album de son intégrale des symphonies d'Anton Bruckner, à la tête de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig dont il est le Kapellmeister. Il associe la Première symphonie et la Cinquième, toutes deux placées dans le sillage plus ou moins direct de Wagner, dont il donne en ouverture de programme, Prélude et mort d'Isolde. Une belle proposition, magistralement interprétée par une phalange à la patine légendaire.
Cet album arrive à point nommé pour l'année du centenaire de la disparition de Marcel Proust. Il reconstitue le programme du fameux concert donné le 1er juillet 1907 au Ritz à Paris par l'auteur de A la recherche du temps perdu, autour de la Première sonate pour violon et piano de Fauré. Théotime Langlois de Swarte et Tanguy de Williencourt nous font savourer l'éclectisme de ce concert, dont par un habile jeu de mots, on peut dire qu'il est ''retrouvé''.
Pour son nouveau récital, la soprano star Anna Netrebko joue l'éclectisme en alignant une dizaine de personnages, empruntés à sept compositeurs qu'elle chante dans quatre langues. Elle créé la surprise avec une tétralogie de figures du répertoire allemand, une première dans son catalogue de disques solos. Nul doute que l'évolution considérable actuelle de sa voix et les moyens techniques phénoménaux qui sont les siens lui permettent d'en endosser le challenge. Mais au-delà de son formidable achèvement, cette collection laisse perplexe eu égard à son schéma même : un assemblage disparate de rôles dont on peut penser que certains ne seront pas abordés à la scène, nonobstant l'aura prestigieuse de la direction d'orchestre de Riccardo Chailly.

©Kaupo Kikkas
- Johannes Brahms : Ouverture tragique en ré mineur, op.80
- Camille Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle et orchestre N°1 en la mineur, op.33
- Richard Wagner : Siegfried-Idyll
- Camille Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle et orchestre N°2 en ré mineur, op.119
- Lars Vogt, direction
- Alban Gerhardt, violoncelle
- Orchestre de chambre de Paris
- Samedi 16 octobre 2021, à 20 h
- Théâtre des Champs-Elysées
www.orchestredechambredeparis.com
Lars Vogt, à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, réunit trois compositeurs qui marquent fortement par leur personnalité la fin du XIXème siècle en Europe.
- ''Lise Davidsen chante Beethoven, Wagner et Verdi''
- Ludwig van Beethoven : récitatif et aria ''Abscheulicher Wo eilst du hin ?'', extr. de Fidelio. Scène et air ''Ah ! Perfido'', op.68 pour soprano et orchestre
- Luigi Cherubini : aria ''Dei tuoi figli la madre'', extr. de Medea
- Pietro Mascagni : romance et scène ''Voi lo sapete'' extr. de Cavalleria rusticana
- Guiseppe Verdi : aria ''Pace, pace mio Dio !'', extr. de La Forza del destino. Aria ''Ave Maria, piena di grazia'', extr. d'Otello
- Richard Wagner : Wesendonck-Lieder, cinq poèmes pour voix de femme
- Lise Davidsen, soprano
- London Philharmonic Orchestra, dir. Sir Mark Elder
- 1 CD Decca : 485 1507 (Distribution : Universal Music)
- Durée du CD : 63 min 28 s
- Note technique :




(5/5)
Pour son second récital au disque, la soprano norvégienne Lise Davidsen, dont les prestations affolent depuis trois ans la planète lyrique, propose un programme qui de Beethoven à Wagner en passant par Cherubini, Verdi et même Mascagni, démontre une volonté assumée d’éclectisme que ses larges moyens vocaux permettent d'assumer crânement. Le label Decca, qui naguère lança tant de grandes pointures, tient là un pur joyau, pour notre bonheur.