Il est peu d’œuvres aussi séduisantes, même à la première écoute, que l'Octuor de Schubert. La richesse thématique, la diversité des combinaisons entre instruments sont au service d'une écriture foisonnante, presque orchestrale. Cette nouvelle version, due à l'un des ensembles chambristes de l'Orchestre Philharmonique de Berlin, se distingue par sa spontanéité et sa suprême élégance.
Dans son exploration des œuvres lyriques de Lully, qui monopolise pas moins de deux labels, Aparté, avec en dernier lieu Thésée et CVS, Christophe Rousset présente enfin Atys. Dont on sait la retentissante résurrection en 1987 à l'Opéra Comique grâce au tandem Christie-Villégier. Fruit de sa longue expérience de l'idiome lullyste, son interprétation en propose une vision renouvelée. Le résultat frôle la perfection aussi bien par des choix musicologiques pertinents que par l'engagement d'une distribution vocale prestigieuse.
En associant la Quatrième sonate et la Huitième, le pianiste russe Nikita Mndoyants met l'accent sur deux pôles de l'œuvre de Serge Prokofiev : l'audace de la première manière et la suprême maîtrise de la maturité. Dans des exécutions de haute tenue de la part de ce jeune et talentueux interprète lauréat de plusieurs concours internationaux et par ailleurs compositeur.
La musique de Marin Marais semble ne pas avoir livré tous ses secrets. Quelque 45 pièces de viole inédites, contenues dans deux manuscrits conservés à Édimbourg, sont remises en lumière par la gambiste Noémie Lenhof, dans de soigneuses restitutions enrichies de la basse continue.
Poursuivant son exploration du répertoire de l'Académie Royale de Musique sous le règne de Louis XIV, et après Ariane et Bacchus de Marin Marais, Hervé Niquet se tourne vers la Médée de Marc-Antoine Charpentier. Une distribution de haut vol et un irrésistible investissement de son ensemble du Concert Spirituel font de cette nouvelle version une incontestable réussite.
Ce triple album marque l'ultime étape de l'intégrale des symphonies de Chostakovitch dirigées à Boston par Andris Nelsons. Il réunit quatre opus écrits sur une période de 35 ans, témoignage de l'évolution d'un musicien qui n'a jamais renoncé à une certaine idée de sa liberté créatrice. Les interprétations du chef letton restent à la hauteur des précédentes parutions : puissamment engagées, techniquement accomplies grâce au poli instrumental d'une phalange d'exception.
Les six pièces de la suite pour piano Goyescas d'Enrique Granados sont inspirées plus ou moins librement de toiles et cartons de Francisco de Goya. C'est tout un condensé d'Espagne que révèle cette musique colorée et généreuse, aux mille facettes. Le pianiste espagnol Javier Perianes en livre des exécutions flamboyantes, dans la lignée de l'illustre Alicia de Larrocha.
Pour son premier disque sous étiquette Aparté, le Trio Ernest rend hommage à Joseph Haydn à travers quelques-uns de ses trios avec clavier, qu'il associe à des compositions de trois musiciens qui s'en sont inspirés. Un coup de maître que ce « ping-pong joyeux de styles et d'époques différentes, vivifiant par ses surprises et ses contrastes », souligne l'ensemble franco-suisse.
Avec Le Crépuscule des dieux, l'aventure du Ring touche à sa fin, tragique après d'ultimes péripéties. La saga de cette nouvelle et magistrale réédition également, glorieusement. Avant-dernier opéra à être enregistré, en 1964, pour une publication l'année suivante, l’événement ne passa alors pas inaperçu, tant l'attente était grande. Car ce premier enregistrement intégral en studio marquait un jalon dans l'histoire du disque, qui n'allait peut-être pas être égalé de sitôt. La distribution assemblée pour cette captation viennoise reste un modèle d'intelligence de casting, réunissant les interprètes les plus éminents, dans la grande tradition du nouveau Bayreuth. Elle est adornée par la prestation on ne peut plus phonogénique des Wiener Philharmoniker. Enfin et surtout, cette version bénéficie d'une technique de prise de son déjà à la pointe du progrès, dont cette nouvelle remastérisation décuple les vertus, comme déjà souligné pour les trois précédents volumes, L'Or du Rhin, La Walkyrie et Siegfried.
Toutes composées en 1849, les pièces de musique de chambre de cet album montrent combien les deux faces contrastées de l'homme et du musicien Schumann, le fougueux Florestan, l'introverti Eusebius, sont intimement liées. Le hautboïste Philippe Tondre s'en fait l'ambassadeur.