Christophe Rousset conclut l'exploration des œuvres pour clavier de Bach par les peu connues Toccatas. Une réussite comme il se doit de la part de ce passionné qui ne cesse de remettre sur le métier l'incontournable. Car Bach n'est-il pas « pour le claveciniste un fond de répertoire qu'on n'a jamais fini de travailler ».
Pour son premier récital avec piano, Benjamin Bernheim choisit naturellement le répertoire français, associant mélodies et chansons. Une audace qui en cache une autre : des versions chambristes de deux piliers du répertoire de la mélodie avec orchestre, puisés chez Berlioz et Chausson. Le tout avec l'immense talent qu'on lui connaît à l'opéra.
Belle idée de regrouper les fantaisies et rondos de Mozart. Cette facette peu connue du corpus pour piano seul, Ismaël Margain la révèle avec un art consommé, y voyant « un kaléidoscope fascinant des humeurs mozartiennes ». Un magistral récital !
Lumineuse idée de rapprocher les concertos pour violoncelle d'Elgar et de Walton, deux musiciens anglais d'envergure, deux œuvres d'atmosphère et une même qualité d'écriture pour l'instrument soliste. Gautier Capuçon en livre des exécutions parfaitement abouties, accompagné par le LSO, dirigé par son nouveau Chief Conductor Antonio Pappano.
Dans la voie ouverte par les Suites pour violoncelle seul de Bach, les onze Capricci de Joseph Dall'Abaco démontrent combien l'instrument assume désormais au milieu du XVIIIème siècle sa vraie place de soliste. Curieuse de rareté, la celliste suisse Estelle Revaz en livre une interprétation de haute tenue.
C'est à un captivant voyage au sein de facettes méconnues du répertoire de la mélodie slave avec orchestre que nous convie Magdalena Kožená. Des trésors à découvrir, puisés chez des musiciens comme Dvořák, Martinů et Krása. Et un réel enchantement à travers le sensible accompagnement de l'Orchestre Philharmonique Tchèque dirigé par Sir Simon Rattle.
Nul doute pour commémorer les 150 ans de la naissance de Schoenberg, cette nouvelle version de son Pelleas und Melisande vient étoffer une discographie peu abondante. En complément, la Suite que Fauré a conçue à partir de la même source littéraire.
Pour son premier disque sous label DG, la cheffe Joana Mallwitz dirigeant l'Orchestre du Konzerthaus de Berlin ose les deux symphonies de Kurt Weill, si peu jouées. Elle les associe au célèbre Ballet-chanté Les Sept Péchés capitaux. Des interprétations top class et de sérieuses découvertes.
« Vivo per cantare », le toujours jeune Roberto Alagna défie les ans et les répertoires. Pour fêter 40 ans de carrière, débutée à vingt ans, il nous offre un magistral et généreux album associant airs d'opéra et chansons. Du plaisir communicatif comme sait en distiller notre ténor national.
Cette nouvelle version de la tragédie en musique Les Boréades est un double événement. Elle a été enregistrée à partir de la nouvelle édition réalisée par Sylvie Bouissou dans le cadre de Rameau Opera Omnia, fruit des dernières recherches musicologiques réinterrogeant les pratiques d'interprétation. Elle s'inscrit dans le cadre du vaste projet Rameau mené depuis dix ans par le CMBV avec, entre autres, le chef György Vashegyi. Tutoyant l'idéal, l'album se place au sommet de la discographie.