Coffret Universal Monsters 4K : les chefs-d’œuvre classiques du studio restaurés (en UHD)

Note artistique : (5/5).

Synopsis :

La Momie : momifié vivant pour avoir tenté de ramener à la vie la vestale sacrifiée dont il était épris, le grand prêtre Imhotep est ressuscité par accident par des archéologues britanniques, en 1921, 3700 ans après sa mort…

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La Fiancée de Frankenstein : le Dr. Frankenstein et sa créature s'avèrent être vivants malgré les événements récents. Frankenstein renonce désormais à ses expériences. Mais un savant fou kidnappe sa femme et l'oblige à créer une compagne pour le monstre…

Le Fantôme de l'opéra : Claudin, violoniste, aime Christine Dubois, une jeune chanteuse d'opéra et l'aide secrètement dans sa carrière. Mais après avoir perdu son talent et son travail, il assassine un éditeur dans un accès de rage et son visage est à moitié brûlé par de l'acide…

L'Étrange créature du lac noir : une équipe de scientifiques, partie en expédition en Amazonie, capture et drogue une étrange "créature" amphibie. Celle-ci s'éprend de leur assistante et la kidnappe. Le chef d'équipe entreprend alors une véritable croisade pour secourir la jeune femme et renvoyer la créature dans les profondeurs abyssales du lac…

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Titre français : La Momie - La Fiancée de Frankenstein - Le Fantôme de l'Opéra - L'Étrange créature du lac noir
Titre original : The Mummy - Bride of Frankenstein - Phantom of the Opera - Creature from the Black Lagoon
Support testé : UHD
Genre : horreur
Année : 1932, 1935, 1943, 1954
Réalisation : Karl Freund, James Whale, Arthur Lubin, Jack Arnold
Casting : (1) Boris Karloff, Zita Johann, David Manners, Arthur Byron, Edward Van Sloan, Bramwell Fletcher (2) Boris Karloff, Colin Clive, Valerie Hobson, Elsa Lanchester, Ernest Thesiger, Gavin Gordon (3) Nelson Eddy, Susanna Foster, Claude Rains, Edgar Barrier, Leo Carrillo, Jane Farrar (4) Richard Carlson, Julie Adams, Richard Denning, Antonio Moreno, Nestor Paiva, Whit Bissell, Ricou Browning
Durée : 1 h 13 mn 08 - 1 h 14 mn 45 - 1 h 32 mn 28 - 1 h 19 mn 14
Format vidéo : 16/9
Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc (1, 2) - 1,37/1 Couleur (3) - 1,85/1 Noir et Blanc (4) - tous en HDR10
Sous-titrage : français, espagnol, japonais, allemand, italien, danois, finlandais, norvégien, suédois, anglais
Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français, allemand, italien - DTS-HD MA 5.1 anglais (3)
Bonus VOST sur l’UHD de La Momie: commentaire audio de Rick Baker, Scott Essman, Steve Haberman, Bob Burns et Brent Armstrong - commentaire audio de Paul M.Jenson, historien de cinéma - Très chère momie : exploration d'un classique de l'horreur (Mummy Dearest, 1999, 30 mn 10) - Le Créateur de monstres : La Vie et l'art de Jack Pierce (2008, 25 mn 00) - Démêlage : L'héritage de La Momie (2008, 8 mn 06) - Les archives de La Momie, diaporama d'affiches et photos (9 mn 44) - Les 100 ans d'Universal : l'époque Carl Laemmle (2011, 8 mn 42) - bande annonce (1 mn 34) - 4 bandes annonces de la saga La Momie (1 mn 36, 1 mn 06, 1 mn 07, 1 mn 06)
Bonus VOST sur l’UHD de La Fiancée de Frankenstein: commentaire audio de Scott MacQueen, historien du cinéma - Elle est en vie ! Création de La Fiancée de Frankenstein (She's Alive!: Creating The Bride of Frankenstein, 1999, 38 mn 52) - Les archives de La Fiancée de Frankenstein, diaporama d'affiches et photos (13 mn 11) - Les 100 ans d'Universal : Restaurer les classiques (2011, 9 mn 13) - 4 bandes annonces de la saga Frankenstein (6 mn 50)
Bonus VOST sur l’UHD de Le Fantôme de l'opéra : commentaire audio de Scott MacQueen, historien de cinéma - Le Fantôme de l'Opéra démasqué (The Opera Ghost: A Phantom Unmasked, 2000, 51 mn 15) - Photos du tournage, diaporama d'affiches et photos (5 mn 46) - Les 100 ans d'Universal : Le Studio (2011, 9 mn 27) - bande annonce (2 mn 11)
Bonus VOST sur l’UHD de L'Étrange créature du lac noir: commentaire audio de Tom Weaver, historien de cinéma - Retour vers le lac noir (Back to the Black Lagoon: A Creature Chronicle, 2000, 39 mn 37) - Photos du tournage, diaporama d'affiches et photos (11 mn 29) - Les 100 ans d'Universal : Le Studio (2011, 9 mn 27) - 3 bandes annonces de la saga L'Étrange créature du lac noir (7 mn 22)
Éditeur : Universal Pictures France

Commentaire artistique

Suite à la sortie en 2022 d’un premier coffret Universal Monsters, le volume 2 poursuit l’édition des monstres classiques du Studio en version très haute définition avec de nouveaux Masters restaurés en 2022. Cette nouvelle sélection réunit quatre fameux « Universal Monsters » cultes produits par le studio sous la direction de Carl Laemmle Jr. : la Momie, Frankenstein, le Fantôme de l’opéra et la créature du lac noir. Bien connus des cinéphiles et des amateurs du genre, toutes ces créatures auront des descendants : la momie connaitra cinq suites (La Main de la momie, 1940, La Tombe de la momie, 1942, Le Fantôme de la momie, 1944, La Malédiction de la momie, 1944, Deux Nigauds et la momie, 1955), Frankenstein, ici avec sa fiancée, aura cinq suites (Le Fils de Frankenstein, 1939, Le Fantôme de Frankenstein, 1942, Frankenstein rencontre le loup-garou, 1943, La Maison de Frankenstein, 1944, Deux Nigauds contre Frankenstein, 1948), le Fantôme, version 1943 sonore et couleur, engendrera un remake de la Hammer en 1962 et la créature du lac noir reviendra dans deux suites (La Revanche de la créature, 1955, La Créature est parmi nous, 1956).

La Momie est réalisé par Karl Freund en 1932 sur un scénario de John L. Balderston, qui reprend le script de Nina Wilcox Putnam et Richard Schayer pour le projet d’un film sur un égyptien immortel, Cagliostro. Il y mêle une histoire de malédiction des pharaons, tout droit inspirée par la fouille du tombeau de Toutânkhamon (1922-1932), à la structure du scénario qu’il avait écrit pour le film Dracula avec Béla Lugosi (1931). Tout naturellement, suite au succès de Frankenstein, le studio choisit Boris Karloff pour incarner Imhotep/Ardath Bey et confie le rôle de la belle Ank-Souh-Namun/Helen à Zita Johann, actrice américaine d’origine hongroise. Si le réalisateur est un novice, c’est un brillant directeur de la photographie (d’abord en Allemagne à l’époque du muet, puis aux USA sur Dracula) qui saura éclairer et mettre en valeur ses interprètes : les scènes dans l’Égypte ancienne et au musée du Caire, toutes filmées en Californie, sont mémorables. Personne n’a oublié la très brève séquence d’ouverture dans laquelle d’Imhotep la momie reprend vie, un chef-d’œuvre de maquillage signé John Pierce (huit heures de maquillage pour quelques secondes à l’écran). Contrairement aux nombreuses momies cinématographiques, La Momie n’étale aucune scène gore ou franchement horrifique mais on se souviendra toujours de la stature imposante de Boris Karloff au visage émacié et aux yeux hypnotiques. Le film est aussi un bel hommage esthétique au courant de l’Art Déco qui envahit le cinéma hollywoodien dans les années 30. À sa sortie le film sera un succès qui engendrera bien des suites…

Après l’immense succès de son Frankenstein (1931), James Whale s’attelle à la réalisation de La Fiancée de Frankenstein (1935) en obtenant du studio (Carl Laemmle Jr.) une entière liberté artistique. Le scénario résulte de nombreux rédacteurs mais l’idée du prologue et de la création d’une créature féminine revient à John L. Balderston. Pour cette suite, meilleure que l’original de l’avis général, le réalisateur peut à nouveau compter sur Colin Clive (Henry Frankenstein) et Boris Karloff (la créature... qui parle dans ce film comme un gamin de dix ans) tandis que Valerie Hobson, 18 ans, remplace Mea Clarke dans le rôle d’Elizabeth, épouse d’Henry. Le double rôle de la créature féminine (non crédité au générique) et de Mary Shelley dans le prologue est confié à Elsa Lanchester (jeune épouse de Charles Laughton). C’est Ernest Thesiger qui incarne avec intensité le terrifiant Dr. Pretorius, nouvel acolyte du Dr. Frankenstein, et Dwight Fry rempile comme assistant. C’est toujours avec talent que Jack Pierce réalise le maquillage fameux de la créature et aussi celui plus élégant de la mariée de la créature, avec une coiffe en forme de couronne de Néfertiti et des mèches «électriques». Les décors de Kenneth Strickfaden et les effets spéciaux de John P. Fulton vont rendre mémorables les scènes de laboratoire. Si le film subit des modifications de la censure (décolleté de Mary Shelley, allusion divine), il laisse passer la caractérisation gay du Dr. Pretorius et le symbolisme cruciforme. L’aspect du film, homosexuel pour les uns et christique pour les autres, est encore discuté entre spécialistes. La Fiancée de Frankenstein, à sa sortie, sera un triomphe public et critique et sera qualifié de plus beau film d’horreur gothique. La puissance de l’interprétation, la splendeur des éclairages contrastés de John J. Mescall et le mélange réussi de poésie, d’horreur et d’humour, de la réalisation très personnelle de James Whale hissent le film au rang de chef-d’œuvre du genre.

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Le Fantôme de l'Opéra, réalisé en 1943 par Arthur Lubin, est la troisième version au cinéma du célèbre roman publié par Gaston Leroux en 1910. En 1925, Universal avait déjà produit une version muette, ensuite sonorisée en 1929, avec Lon Chaney dans le rôle d’Erik (vrai nom dans le roman), le prestidigitateur devenu le Fantôme : pour ce film ambitieux le studio n’avait pas hésité à faire construire au studio 28 une réplique en dur de l’Opéra Garnier (avec des sous-sols totalement imaginaires). C’est ce même décor qui est réutilisé en 1943 dans la version sonore tournée cette fois-ci avec le procédé Technicolor trichome aux somptueuses couleurs. Le scénario donne au Fantôme une nouvelle identité, ce sera un violoncelliste, Erique Claudin, joué par Claude Rains, avec un maquillage minimaliste. La jeune cantatrice Christine Daaé, renommée DuBois, est incarnée par Susanna Foster, actrice aussi jolie que musicalement talentueuse : sa voix cristalline fait merveille. Elle aura un rôle proche l’année suivante dans La Passion du docteur Hohner (The Climax, 1944), avec Boris Karloff, qui avait été envisagé comme une suite avant d’être totalement réécrit. Arthur Lubin rythme son film de scènes comiques opposant les deux soupirants de Christine, Anatole Garron, joué par le chanteur Nelson Eddy, et Raoul d’Aubert, interprété par Edgar Barrier. Le Fantôme de l'Opéra de 1943 n’enthousiasmera pas la critique : une intrigue trop musicale et pas aussi horrifique et fantastique que dans le roman. Ce qui ne l’empêchera pas d’attirer la foule des spectateurs et le film récoltera deux Oscar justifiés pour son esthétisme (direction artistique et photographie).

L'Étrange créature du lac noir, réalisé en 1954 par Jack Arnold, est un autre classique culte qui ne devrait être vu qu’en 3D (restaurée en 2012 et disponible dans le coffret Blu-ray «cercueil»). Cependant le substantiel gain de qualité visuelle en UHD 4K mérite la vision. L’idée de la créature amphibie a été donnée au producteur Wiilam Alland lors d’une conversation avec le directeur de la photographie mexicain Gabriel Figureoa sur un mythe du fleuve Amazone. Brodant sur le thème de la Belle et la Bête, Maurice Zimm l’a ensuite développé en une histoire qui sera scénarisée pour le film par Harry Essex et Arthur A . Ross. Le design de la créature est dû à Millicent Patrick et la fabrication des costumes par l’équipe de Bud Westmore. En effet deux interprètes ont tenu le rôle du monstre, le cascadeur Ricou Browning pour les scènes sous-marines en apnée tournées en Floride (Walkulla Springs) et l’acteur Ben Chapman pour les scènes terrestres filmées dans un bassin du studio Universal. Le film a été réalisé en relief avec la méthode de la lumière polarisée mais en France, on se souvient de l’émission « La Dernière séance » du 19 octobre 1982 durant laquelle le film, diffusé en anaglyphes (bleu/rouge), n’a pas convaincu le public. L'Étrange créature du lac noir est devenu une des références du genre, avec sa créature impressionnante et la belle efficacité de sa réalisation à traduire les angoisses du danger qui se cache sous l’eau. En 2017, Guillermo del Toro lui rendra un bel hommage indirect dans La Forme de l’eau (2017).

À noter que l’édition américaine du même coffret inclue la version Blu-ray et la copie digitale étrangement « oubliés » par Universal France alors que les Blu-rays étaient bien présents dans le premier coffret sorti en 2022 !

Commentaire technique

La Momie

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Image : copie UHD, bonne définition, ponctuellement excellente et piqué variable (dégradés sur les stock-shots), texture argentique forte mais homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2022 restauré), copie propre et stable, très bon contraste en HDR10 qui renforce les éclairages tranchés et les noirs profonds, blancs lumineux, échelle de gris très harmonieuse

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs légèrement affectés par un bruit de fond continu, bonne dynamique sur les ambiances et sur la musique de James Dietrich et sur les morceaux classiques d’emprunt, spectre sonore limité dans les aigus ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, moins de souffle mais doublage décollé des ambiances

La Fiancée de Frankenstein

Image : copie UHD, bonne définition et piqué variable sur les détails (masque de la créature, chevelure, costumes, décors) en raison d’une texture argentique épaisse mais organique (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2022 restauré), copie stable et propre, bon contraste HDR qui assombrit légèrement l’image mais renforce les éclairages quasi expressionnistes, blancs clairs, noirs francs, gris bien étagés

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, pas de saturation, bonne dynamique sur les ambiances (foudre, foule, incendie, hurlements) et sur la musique suggestive de Franz Waxman, léger souffle, spectre limité dans les aigus ; VF 2.0 monophonique, claire, doublage daté et artificiel trop détaché des ambiances

Le Fantôme de l'Opéra

Image : copie UHD, splendide définition et piqué remarquable compte tenu de la date du film, texture argentique solide et homogène (tournage en 35 mm, Master Format 4K 2022 restauré), copie stable et presque totalement débarrassée de ses défauts, contraste superbement maitrisé et nuancé en HDR10 pour les éclats lumineux, éclairages tranchés bien restitués, noirs profonds sans contamination de lumière, étalonnage somptueux restituant toute les saturations du Technicolor Trichrome, colorimétrie chatoyante aux teintes vives et éclatantes (rouge, mauve, vert)

Son : mixage anglais 5.1 (mais la piste originale 2.0 monophonique est aussi présente), dialogues clairs et équilibrés, sans distorsion, excellente dynamique sur les ambiances et les opéras écrits par Edward Ward (à partir de Piotr Illich Tchaïkovski et Frédéric Chopin), spatialisation (remix) mesurée aux effets surrounds très limités, pas de souffle ou de saturation ; VF 2.0 monophonique claire, ancienne, artificielle

L'Étrange créature du lac noir (2D)

Image : copie UHD, définition et piqué de qualité très variable d’un plan à l’autre, parfois extrêmement nets, parfois trop doux (usage possible de la technique DNR) , texture argentique homogène (tournage en 35 mm avec caméra Universal 3-D, Master Format 4K 2022 restauré), image stable et quasi sans défaut, superbe contraste en HDR10 allant des scènes très lumineuses en extérieurs aux images sous-marines plus sombres, noirs denses, gris harmonieux

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs, presque pas de distorsion et de saturation, excellente dynamique qui profite à la musique stridente d’Herman Stein soulignant les apparitions du monstre, pas de souffle ; VF 2.0 monophonique claire et dynamique, doublage ancien assez artificiel