Test écouteurs Devialet Gemini II : premium, technologiques, audiophiles… élitistes
Les écouteurs true wireless Gemini II du fabricant français Devialet ont la lourde tâche de succéder à des références de haut niveau : les très réussis Gemini. Seule contre des géants comme Apple ou Sony, la marque française est parvenue à proposer une véritable alternative très performante et efficace en matière de réduction du bruit (ANC) avec ses Gemini de première génération. Encore plus performants, les Gemini II affichent malheureusement un tarif très élevé (à partir de 400 euros). Voyons s'il est justifié.
Devialet Gemini II
Type : écouteurs true wireless
L’avis d’ON-mag : (4,5/5)
Prix : à partir de 400 euros
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Du premium qui fonctionne
Les premiers Gemini avaient posé de bonnes bases, mais n'échappaient pas à quelques défauts de jeunesse, comme une boîte de charge particulièrement imposante. C’est de l'histoire ancienne, puisque les Gemini II embrassent pleinement la philosophie du constructeur, avec un bel équilibre entre construction premium et design.
Les écouteurs adoptent le même dessin général qu'auparavant, mais deviennent plus compacts et sensiblement plus élégants. Ils marient ainsi très bien les différents tons et détails entre eux, tout en étant servis par un boîtier plus noble. Ce dernier, proche de celui des AirPods Pro 2 (en plus épais), mise sur une courbure façon pyramide à degrés et sur un cerclage en métal poli. Il existe une déclinaison "Opéra de Paris" de ces écouteurs, dont les éléments métalliques sont revêtus d'or 24 carats, cette édition coûtant la modique somme de 600 euros.
La forme très soignée de l’ensemble s'accompagne d'une construction irréprochable. Les tons mats apportent un côté moins salissant que la moyenne, la densité des matériaux est là et la charnière du boîtier ne souffre d’aucun jeu. Dommage de ne proposer qu'une certification IPX4, dans la moyenne du marché.
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Contrairement à ce que l'amincissement général pourrait laisser penser, le confort n'est pas drastiquement meilleur qu'auparavant. En misant sur une forme intra-auriculaire et une certaine épaisseur des écouteurs, Devialet ne s'adresse pas à tout le monde. Les Gemini II ne sont pas trop intrusifs (moins que les Sony WF-1000XM5) mais tout de même plus que la moyenne. De même, en dépit d'une bonne tenue dans les oreilles, facilitée par les embouts en silicone de quatre tailles différentes fournis, les écouteurs se font un peu trop sentir dans le creux de l'oreille lors des longues sessions d'utilisation.
Clés en mains mais pas simplistes
Dans la continuité de la première version, les Gemini II disposent de commandes tactiles, placées au niveau des logos des deux écouteurs. Il est possible, via un jeu d'appuis longs et courts, de naviguer entre les pistes, modifier le volume et basculer entre les différents modes. Ajoutons à cela un capteur de présence et nous avons ce qui se fait de mieux en la matière ?
Pas tout à fait, puisque les Devialet Gemini II n'offrent pas une expérience complète si un seul écouteur est utilisé. Surtout, l'appui d'un doigt sur les écouteurs a tendance à créer un effet de ventouse sur les embouts, ce qui engendre un petit "pop" dans les oreilles.
L'application dédiée sur smartphone, sobrement nommée Devialet Gemini, montre un assez bel équilibre entre simplicité et réglages. Ces derniers sont peu nombreux, mais se concentrent sur l'essentiel. Il est ainsi possible d'ajuster les commandes, de désactiver le capteur de port, mais surtout d’utiliser un égaliseur graphique à six bandes (personnalisable). Si nous sommes très loin d'approcher la richesse de l'appli Sony Headphones Connect, le côté clés en mains des écouteurs Devialet est néanmoins rassurant.
Un silence de cathédrale, une endurance de sprinteurs
Véritable surprise à l'époque, la réduction de bruit active (ANC) des premiers Gemini tenait la dragée haute aux écouteurs de Sony et d'Apple de 2021. Même bonne surprise avec les Gemini II ? Globalement oui, puisque le constructeur accentue l'atténuation dans les basses et médiums.
Dans le registre des graves, les écouteurs parviennent à faire à peu près aussi bien que les Sony WF-1000XM5, ce qui les place au firmament du genre. Ce très beau duel prend malheureusement fin une fois atteints les hauts-médiums, mais surtout les aigus, puisque dans ce registre, les Devialet Gemini II sont assez moyens pour des écouteurs intra-auriculaires. Bien sûr, cette dernière remarque reste à relativiser. Prise dans son ensemble, l'isolation phonique est exceptionnelle.
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Celle-ci s'accompagne d'un mode transparence (retour sonore) plutôt convaincant, puisque naturel dans les basses et les médiums. Sans surprise, les aigus sont rapidement en retrait. Enfin, la qualité des microphones en appel, suffisamment bonne en milieu bruyant, permet aux Gemini II de se distinguer des écouteurs de Sony. Très étrangement, Devialet ne propose pas de mode passif (ANC désactivé).
S'il ne fallait retenir qu'un véritable reproche technologique, ce serait immanquablement l'autonomie. Celle-ci ne dépasse pas 5 h 20 en pratique, très loin de l’endurance de 9 h des écouteurs de Sony, donc. Heureusement, avec les trois recharges supplémentaires permises par le boîtier de rangement, l'autonomie totale reste très satisfaisante.
À l'Opéra… avec un ghetto-blaster
Très ambitieuse, l'architecture sonore des Gemini II mise sur un large transducteur dynamique de 10 mm à membrane en titane. Le son reprend les grandes lignes des Gemini 1, dans une version plus raffinée, plus détaillée dans les aigus.
Son Devialet = basses Devialet. Le constructeur met assez nettement en avant ce registre, sans exubérance non plus, ce qui donne un résultat proche des WF-1000XM5. Les basses Devialet sont encore plus amples et viscérales, les basses Sony un peu plus détaillées. À l'inverse, le registre aigu est légèrement plus riche du côté français, surtout après 8 kHz, tout en étant là aussi mis sensiblement en avant.
Les Gemini II sont donc très expressifs, mais pas déséquilibrés ; ils jouissent d'une signature sonore énergique et polyvalente. Si un petit tour par la case égaliseur (pour baisser légèrement les 4 – 6 kHz) peut s'avérer utile, nous avons affaire une fois encore à une certaine excellence technique, qui permet, sauf sur quelques genres musicaux très agressifs, de ne pas sentir de débordements.
De plus ces écouteurs offrent un excellent niveau de détails, une scène sonore large et profonde, et une séparation des instruments digne des meilleurs. Sorte de faux frères des Sony WF-1000XM5, les Devialet Gemini II les rejoignent sur bien des aspects, sans non plus les surpasser.
En résumé
Belle itération des premiers écouteurs true wireless de la marque, les Devialet Gemini II démontrent une fois encore l'impressionnante maîtrise technologique du constructeur hexagonal, même face à des acteurs internationaux majeurs. Premium, dotés d'un ANC royal et d'une excellente qualité sonore, ces nouveaux écouteurs n'ont pas grand-chose à envier à leurs concurrents les plus haut de gamme. Leur seul défaut est donc leur tarif particulièrement élevé, mais celui-ci est en grande partie mérité.
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Les Devialet Gemini II sur le banc de mesure
Mesure de la réponse en fréquences (non compensée). Les écouteurs mettent une fois encore les basses en avant et affichent une bonne extension dans les aigus. La pointe des 1,5 kHz est en revanche un peu étrange (peut-être un artefact), puisqu'elle n'est pas vraiment audible.
Mesure de la réduction de bruit active. En rouge, le signal témoin. En violet, l'ANC, en vert, le mode Transparence. Les Gemini II sont particulièrement performants dans les basses et les médiums, mais restent moins impressionnants que les Sony WF-1000XM5.
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Spécifications
- Type : écouteurs true wireless
- IPX4
- Puce Bluetooth 5.2 avec connexion multipoint
- Codecs supportés : SBC, AAC, AptX
- Transducteurs dynamiques de 10 mm avec membrane titane
- Réponse en fréquences : 5 Hz – 20 kHz
- SPL Max : 120 dB
- Distorsion harmonique + bruit : <0,1% (mesuré à 100 dB, à 1 kHz)
- Autonomie : 5 h (avec ANC) en simple charge, 22 h avec le boîtier
- Recharge USB-C et induction
- Dimensions : 16 x 23 x 26 mm (écouteurs) ; 65 x 39 x 27 mm (boîtier)
- Poids : 6 g (par écouteur) ; 49 g (boîte)
- 4 tailles d'embouts en silicone
- Finitions : noir mat ; blanc iconique ; blanc et or 24 carats (Opéra de Paris)
- Prix : 400 euros (version classique) ; 600 euros (édition Opéra de Paris)
Notre avis
- Construction : (4,5/5)
- Confort : (4/5)
- Ergonomique : (4,5/5)
- Isolation phonique : (5/5)
- Autonomie : (3,5/5)
- Qualité sonore : (5/5)
- Musicalité : (5/5)
- Intérêt : (4,5/5)