Casque audio Erzetich Charybdis : un ovni stylistique planaire de 740 g, pour une belle odyssée sonore ?
La marque slovène Erzetich nous a habitués aux excès stylistiques. Les casques Phobos et Mania, ou encore l'amplificateur à lampes Medusa, sont des exemples d'étrangetés à la limite du Do It Yourself (voire qui y sautent à pieds joints). Avec son nouveau vaisseau amiral, le casque de salon planaire Charybdis, le constructeur vient peut-être de franchir une nouvelle étape.
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Matériaux modernes, design et poids d'un autre monde
On ne discute pas les goûts et les couleurs. Cela dit, il sera difficile ici de trouver beaucoup de monde pour défendre les choix esthétiques d'Erzetich. On peut au moins reconnaître au fabricant sa constance, celui-ci s'entêtant sur le design hexagonal atypique des coques. L'idée d'une conception des coques tout en aluminium usiné montre également un certain soin de la part du constructeur. Cela est d'autant plus beau que le cadre accueillant les transducteurs est lui aussi intégralement taillé dans de l'aluminium.
L'autre bon point est l'utilisation d'un arceau intégralement en fibre de carbone, ce qui est plutôt rare, même sur des casques très haut de gamme.
En revanche, il est difficile d'être emballé sur la quasi-totalité des autres points. Le casque Charybdis paraît démesurément grand et pas spécialement élégant, plutôt épais (de face), avec une disposition du réglage de tête qui ne s'adressera visiblement pas à toutes les morphologies. Mais un point nous semble presque aberrant pour un modèle aussi cher : l'utilisation de petites excroissances filaires de chaque côté, portant chacune le connecteur mono du canal (visiblement en mini XLR ou HR10) Difficile de comprendre et d'accepter un tel choix, bien que le constructeur évoque la trop faible épaisseur des coques en aluminium.
Le câble livré, qui semble de très bonne qualité, est à terminaison XLR 4 broches (symétrique) ; un adaptateur XLR vers jack 6,35 mm vient s'y ajouter.
Mais le plus gros défaut formel de ce casque risque très clairement d'être son poids : 740 g sur la balance. C'est simple, nous sommes peut-être face à un record absolu, mis à part si l'on parle de quelques prototypes ou petites séries. Même le poids du HEDDPhone (718 g) ou de l'Audeze LCD-4 (690 g) ne sont pas aussi excessifs. À l'heure où les constructeurs affinent enfin les structures des casques planaires, un modèle comme le Yamaha YH-5000SE ne pesant pas plus de 320 g ou l'Audeze LCD-5 s'allégeant à seulement 420 g, les casques de plus de 500 g ou 600 g deviennent des reliques du passé.
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En revanche, Erzetich propose quelque chose d'assez sérieux sur le système de rangement, puisqu'il livre l'ensemble dans une belle mallette en aluminium, avec calages en mousse. De plus, les épais coussinets en similicuir sont facilement remplaçables, de même que l'arceau. En effet, le système de réglage ne possède pas de butée, si bien que la tige se désolidarise assez facilement de son logement si besoin. On retrouve ainsi tous les éléments d'un casque à la limite du modding, imaginé par une seule personne.
Passer de Charybdis au panthéon sonore ?
Si la forme est si particulière et discutable, Erzetich n'en a pas moins une bonne réputation dans le milieu du casque Hifi. Ici, nous pouvons donc espérer une excellente qualité sonore, puisque la marque se repose sur un transducteur planaire haut de gamme.
Malheureusement, le créateur du casque est particulièrement avare en détails, ce qui est un comble pour un appareil aussi haut de gamme. Si l'on en croit les premiers testeurs, ce transducteur planaire est un colossal modèle rectangulaire d'environ 105 mm sur 115 mm. Il affiche une impédance de 43 ohms - l'unique mesure communiquée par Erzetich.
Blaz Erzetic, le fondateur de la marque, décrit le son comme "ayant une scène sonore très large, des basses profondes et maîtrisées, des aigus détaillés et absolument pas fatigants, et une signature générale sans creux ni pics marqués". Celui-ci indique également que le Charybdis est le seul casque du catalogue vraiment doué pour tous les styles.
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Un casque qui, malgré sa trogne étrange, cache un son divin ? Peut-être. Reste qu'à 3 000 euros et en accusant un poids de 740 g, l'Erzetich Charybdis n'a pas le droit à l'erreur.