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  • Guillaume Fourcadier
  • Audio

Comparatif : 6 microphones XLR et USB audiophiles, pour gamers, streamers et plus

Objet incontournable pour toute captation vocale de qualité sur PC, le microphone dédié est de plus en plus populaire. Disponible pour tous les budgets ou presque, cet appareil en apparence simple se décline pourtant en plusieurs familles et plusieurs types de transducteurs. Nous vous proposons ici une sélection de six microphones adaptés à un usage gaming/streaming, ainsi qu'un récapitulatif de tous les points à prendre en compte pour faire un tel achat.

Les compétiteurs

Microphone USB ou XLR ? Deux grandes familles, un choix

Sans même parler de technologie de captation du son, nous pouvons scinder le marché du microphone PC en deux grandes catégories : le microphone USB et le microphone XLR.

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Microphone XLR : le plus durable, mais le plus exigeant

Le microphone XLR est le genre le plus "simple". Il s'appuie sur un fonctionnement entièrement analogique. Si une électronique interne est bien présente en son sein, avec divers circuits composés de transistors et petits transformateurs, la sortie de ces microphones, en XLR 3 broches, délivre un signal analogique.

Audio Technica AT2020 3
Le XLR reste la connectique la plus utilisée de l'industrie, que ce soit pour les microphones pro ou les modèles grand public.

De fait, pour être utilisé sur PC, ce signal doit d'abord être traité (compression, préamplification, etc…), puis converti en signal numérique avant d'être envoyé sur ledit PC via une liaison de type USB. C'est le rôle de ce que l'on appelle les interfaces XLR (ou XLR vers USB). Ces appareils, dont le tarif peut aller de quelques dizaines d'euros à plusieurs dizaines de milliers d'euros, intègrent au moins une entrée XLR et un circuit interne capable de transformer le signal analogique en numérique (ADC). Ces interfaces comprennent également un étage d'amplification/préamplification, un ajustement du niveau d'entrée et divers traitements sonores plus ou moins avancés. Certains modèles réputés, comme le GoXLR de TC-Helicon, sont ouvertement dédiés aux joueurs/streamers, car ils disposent de nombreux effets pour modifier le son de la voix.

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Plus complet et créatif que la plupart des autres interfaces XLR, le GoXLR s'est imposé comme un classique pour les gamers et streamers.

Les microphones XLR sont généralement plus durables, puisqu'ils intègrent moins de composants, ne risquent pas de devenir obsolètes (pas de pilotes pour PC) et sont souvent moins chers que les modèles USB à qualité de captation équivalente. À partir d'un certain tarif, dans le haut de gamme, on ne retrouve plus que des microphones XLR. Mais la qualité de captation dépend forcément de la qualité de l'interface, ce qui ajoute un coût non négligeable à l'achat, en plus d’occuper plus de place sur un bureau. Il existe heureusement des interfaces relativement abordables et d'excellente qualité, comme la Focusrite Scarlett 2i2

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Véritable légende du microphone XLR, le SM7B de Shure est loin d'être totalement clés en mains.

Notons que certains microphones dynamiques, comme le légendaire Shure SM7B, affichent une sensibilité particulièrement faible, ce qui nécessite des interfaces avec une préamplification très puissante, ou l'ajout d'un préamplificateur dédié entre l'interface et le microphone. Les modèles XLR sont ainsi plus exigeants sur le papier.

Microphone USB : clés en mains et polyvalent, parfait pour débuter

Seconde grande famille, le microphone USB est généralement le plus abordable, mais également le plus simple d'usage. Si la chaîne du son reste la même qu'avec un microphone XLR, le modèle USB intègre directement les traitements sonores, la conversion analogique-numérique et l'interface USB. En d'autres termes, il ne nécessite aucun ajout pour être branché sur PC/Mac ou sur smartphone et tablette. On comprend que le microphone USB est le choix le plus logique pour les budgets serrés et pour les amoureux de compacité.

Elgato Wave3 3
Plus simples d'usage, les modèles USB ne nécessitent qu'un port suffisamment puissant pour fonctionner.

Toutefois, il existe de grandes disparités entre les modèles, du fait justement de ce côté tout-en-un. Les réglages intégrés peuvent difficilement être plus poussés qu'avec un duo microphone XLR + interface, mais certaines références sont bien plus complètes que d'autres. Certains microphones USB ne disposent d'aucun réglage (l'ajustement du gain se fait sur le PC), quand d'autres autorisent un réglage du gain directement depuis l'appareil, intègrent une prise casque jack 3,5 mm, proposent un bouton Mute, voire quelques fonctions plus avancées. Certaines marques de microphones USB jouent parfois sur le concept de logiciel dédié ou même d'écosystème. Bien conçu, un logiciel spécifique dédié au microphone peut littéralement transcender l'expérience. Que ce soit en proposant de nombreux effets audio, un mixage des entrées et des sorties, voire des traitements sonores supplémentaires : filtre passe-haut, noise gate, égalisation du microphone, etc…

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Dynamique, condensateur, les différents types de capsule

Indépendamment du genre USB ou XLR, la captation du son en elle-même passe par une capsule, ou transducteur. Son rôle est d'effectuer l'exact inverse d'un haut-parleur de casque ou d'enceinte : la pression des vibrations de l'air générées par la voix et le son en général fait bouger la membrane de la capsule. Le mouvement de cette dernière est converti en signal électrique analogique par le circuit magnétique de la capsule et exploitable par une interface XLR, ou par les circuits internes d'un modèle USB.
À l'image des casques et enceintes, il n'existe pas une seule technologie de capsule et de captation, mais plus d'une dizaine. Beaucoup sont de l'ordre de l'étrangeté (plasma), obsolètes (charbon), réservées à des modèles professionnels très haut de gamme (ruban), ou tout simplement pensées pour des usages très spécifiques (MEMS). Les microphones adaptés aux streamers/joueurs vont au plus simple, au plus fiable et ne retiennent que deux technologies : celle des capsules à condensateur, et celle des capsules électrodynamiques.

Capsule électrodynamique : parfaite pour hurler

Équivalent du haut-parleur électrodynamique présent sur l'immense majorité des enceintes et casques, ce genre n'est paradoxalement pas le plus populaire sur les microphones.
Cette technologie présente de nombreux avantages, notamment une certaine robustesse (aux chocs), ainsi qu'une grande tolérance aux très hauts niveaux acoustiques (le microphone sature difficilement) et phénomènes associés (résistance aux plosives, vent, etc). Ce type de microphone est particulièrement bien adapté aux voix, car il est très efficace dans les basses et les médiums. Des références électrodynamiques sont devenues célèbres, comme le SM7B de Shure, utilisé sur l'album Thriller de Michael Jackson (ou plutôt sa première version, le SM7).

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Exemple de capsule électrodynamique (Shure MV7), ici placée sur un système de suspension pneumatique.

Le microphone électrodynamique n'est toutefois pas parfait. Pour commencer, cette technologie perd en linéarité dans les hautes fréquences, notamment à partir des 15 kHz, tout en étant moins efficace que les capsules à condensateur dans la gestion des transitoires. Enfin, et cela peut constituer un frein (en XLR) : les microphones électrodynamiques ont une sensibilité plus faible que les microphones à condensateur. En d'autres termes, il faut préamplifier plus fort le signal, ce dont toutes les interfaces ne sont pas capables.

Capsule à condensateur : la plus polyvalente

Le microphone à condensateur est ni plus ni moins qu'un équivalent de la technologie électrostatique, utilisée sur quelques casques très haut de gamme comme les Stax SR-009S et Warwick Bravura.
Cette technologie repose sur l'utilisation d'une membrane polarisée, placée entre deux électrodes métalliques. L'avantage de cette technologie est de présenter une excellente extension dans les aigus et d'afficher un bon comportement dans les transitoires. Les modèles à condensateur sont, de par ces caractéristiques, davantage utilisés pour la captation d'instruments et pour l'enregistrement des très hautes fréquences.

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Exemple de capsule à condensateur (ici de grande taille, type Neumann).

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Mais tout n'est pas parfait. Ce type de transducteur est plus fragile que le genre électrodynamique, moins bien armé contre la saturation (haut volume sonore) et généralement moins efficace dans les basses fréquences (sauf si la capsule est de grande taille).
De plus, les capsules à condensateur, tout comme les haut-parleurs électrostatiques, nécessitent une tension de polarisation continue. Dans l'immense majorité des microphones grand public modernes, cette tension est de 48 V. Si cela peut ressembler à une contrainte, toutes les interfaces XLR ou presque peuvent fournir cette tension de polarisation, via une alimentation dite fantôme. Dans le cas d'un modèle USB, cette tension de polarisation est automatiquement gérée par le circuit interne du microphone.
Il faut également préciser qu'il n'y a pas un mais plusieurs types de capsules à condensateur. En effet, certains microphones sont dits à "électret". Dans un tel cas, la membrane est polarisée en permanence, elle ne nécessite pas l'apport d'une alimentation fantôme. Il y a toutefois un petit piège, puisque certains microphones à électret, comme l'AT2020 d'Audio-Technica, vont tout de même puiser de l’énergie dans une alimentation fantôme, pour leur circuit d'adaptation d'impédance.

Les accessoires : des indispensables pour une bonne qualité

Oui, un bon microphone est une obligation, mais il ne constitue qu'une partie du problème. S'il n’est pas épaulé par des accessoires décents, le meilleur microphone du monde ne peut pas faire de miracles. Si celui-ci est placé trop loin de la bouche, trop près d'un clavier, n'est pas assez protégé du moindre choc, il ne délivrera pas son plein potentiel. La grande majorité des microphones vendus à un prix correct (pas trop cheap) peuvent largement suffire pour reproduire la voix en jeu ou en stream, mais ce sont souvent les petits à-côtés qui pèchent.

Pied de microphone : une base plus abordable, pas la meilleure solution

Pour être utilisé, un microphone doit être placé sur un support. Il en existe deux grands types : le pied (aussi appelé trépied ou socle) et le bras. Le pied est la solution la plus simple, puisqu’elle nécessite peu de place et reste peu coûteuse. La plupart des microphones USB sont livrés avec ce type d'accessoire.

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Si les bases classiques sont rarement conseillées, des modèles un tant soit peu haut de gamme (fonte et système de découplage) peuvent faire des miracles.

Très pratique, le pied peut s'avérer une solution satisfaisante, mais présente généralement quelques limitations. Avec un bureau réglé à la bonne hauteur, un microphone sur pied standard ne peut pas être placé à moins de 30 à 40 cm de la bouche. Cette distance entraîne une déperdition dans les basses fréquences et oblige l'utilisateur à augmenter le gain, ce qui implique alors de capter davantage les bruits environnants, comme le souffle du microphone, ou la frappe des doigts sur le clavier. Il existe des méthodes pour contourner ce problème, comme les algorithmes de réduction de bruit, mais rien ne remplace totalement un bon placement.
Enfin, le plateau du bureau sur lequel est placé le pied du microphone a tendance à transmettre toutes les vibrations au microphone. Là encore, il est possible de limiter ce phénomène, en appliquant un filtrage coupe-bas.
Il existe des socles plus haut de gamme, qui atténuent grandement les problèmes cités. Ceux-ci disposent d'une base antivibratoire (découplée) et permettent de régler la hauteur de leur axe, afin de placer le microphone à hauteur de bouche. Ce simple changement permet déjà d’améliorer nettement la qualité de captation sans entraîner un surcoût trop élevé puisque le prix de ces accessoires n'excède généralement pas 25 à 30 euros.

Bras de microphone : plus cher, mais bien plus efficace

Le second type de support, le bras de microphone, est également le plus efficace. Il se présente comme une perche réglable sur plusieurs axes, dont la base se fixe à l'extrémité du bureau. Son système à trois voire quatre pivots permet de placer le microphone dans n'importe quelle position dans l'espace, tout en le découplant davantage du bureau.

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Les bras dédiés, qui éloignent le microphone du clavier et le placent plus facilement près de la bouche, restent la meilleure solution.

Si cet accessoire a énormément d'avantages, il est également plus encombrant, difficile à transporter et évidemment plus cher. Les bras de bonne qualité sont généralement vendus entre 50 et 100 euros, parfois bien plus.

Filtre anti-pop, pour parler sans saturer

Pas forcément indispensable mais très important, le filtre anti-pop évite à la capsule du microphone de saturer à cause des sons en P ou B. Ces consonnes ont en effet tendance à avoir un niveau d'énergie bien plus élevé que les autres phonèmes.

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En canalisant le son, les filtres anti-pop évitent la saturation, très fréquente sur certains phonèmes.

Un filtre anti-pop réduit en quelque sorte ces pics, en cassant en partie cette énergie excessive. Les filtres se présentent sous la forme de cercles remplis de tissu semi-opaque, à placer devant le microphone, ou sous la forme de bonnettes. Un certain nombre de microphones sont équipés d'anti-pop intégrés dans leur structure.

Shock mount : frapper et parler

Le shock mount (structure antichoc), qui vient se placer entre le microphone et son support, est également un accessoire conseillé mais pas vital. Grâce à une construction flottante à base de cordes élastiques, il permet de découpler le microphone de son bras ou de son pied.

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Système de montage qui découple le microphone de son socle ou de son bras, le shock mount permet d'éliminer les bruits liés aux chocs.

Dans le cas d’un choc soudain, comme un coup sur le bureau, l'onde mécanique ne se transmet donc que très partiellement jusqu'au microphone : le montage élastique agit comme une suspension. Cela permet de préserver la capsule, tout en évitant que cette vibration ne soit captée à l'enregistrement. Là encore, certains modèles plutôt haut de gamme, comme le Shure MV7, disposent déjà d'une structure interne avec montage en piston, afin de protéger leur transducteur. Les shock mount ne sont pas forcément très dispendieux, mais sont bien souvent associés à un modèle précis de microphone, leur structure étant pensée pour des dimensions et un poids précis.

Convertisseur XLR-USB : l'arme secrète de poche

Assez peu répandus, les convertisseurs XLR vers USB se présentent sous la forme de petits modules ou de câbles qui accueillent d'un côté une entrée XLR et de l'autre une sortie USB (A ou C).

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Sorte de mini interface XLR, les convertisseurs XLR vers USB permettent d'utiliser des microphones XLR (y compris à condensateur) très simplement.

Un tel objet exploite l'alimentation du port USB du PC (ou du smartphone) afin d'alimenter le microphone, d’assurer la polarisation (dans le cas du microphone à condensateur) et la préamplification, ainsi que de convertir le signal analogique en numérique. Son rôle est ainsi le même qu'une interface XLR-USB classique, mais dans un format miniature et portable/nomade.

Quelles caractéristiques techniques prendre en compte ?

Comme pour un casque audio, une fiche technique de microphone ne présente qu'un intérêt limité pour la plupart des utilisateurs. Toutefois, celle-ci nous renseigne sur certains points.
Le premier d'entre eux est le profil du microphone, c’est-à-dire son angle de captation. Il existe quatre grandes familles.

  • Omnidirectionnel : le microphone capte le son à 360°, de manière à peu près égale. Ce type de modèle est efficace pour capter les voix d'un ensemble de personnes, ou pour capturer un environnement.
  • Bidirectionnel : ici, seuls les sons venant de l'avant et de l'arrière de la capsule sont captés, avec un angle relativement resserré sur les côtés. Un tel microphone est efficace pour enregistrer une interview ou un podcast avec deux personnes placées face à face.
  • Cardioïde : c’est le type de microphone le plus utilisé pour la voix. Celui-ci permet de capter presque uniquement les sons venant de l'avant, avec un angle assez resserré. De par sa structure, il capte toujours légèrement le son venant de l'arrière. Dans notre sélection, nous avons uniquement opté pour ce type de microphones.
  • Hypercardioïde : dérivé du genre cardioïde, ce profil affiche un angle encore plus resserré vers l'avant. Les côtés sont encore plus atténués, mais le phénomène de captation arrière est légèrement amplifié.

La réponse en fréquences peut donner un indice sur les capacités du microphone, puisque certains modèles décrochent au-dessus de 16 kHz ou en-dessous de 80 Hz, mais cela est surtout important pour l'enregistrement d'instruments. Dans le cadre d'une utilisation gaming/streaming, une bande passante de 100 Hz à 16 kHz est déjà bien suffisante.

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Caractéristique la plus parlante pour un microphone, la réponse en fréquences (ici d'un Shure SM7B) montre la personnalité sonore d'un appareil, à une distance donnée.

Pour les microphones XLR, la sensibilité, exprimée en –x dB, ou en mV/Pa à 1 kHz (millivolt de tension généré par Pascal), désigne la capacité d'un microphone à générer un signal électrique à une pression donnée. Plus cette sensibilité est faible, plus le microphone nécessite une amplification (ou préamplification) puissante du signal afin d'être utilisable. La plupart des microphones ne posent pas de problème pour les interfaces modernes, mais quelques exceptions bien connues, comme le SM7B, demandent une préamplification puissante pour être exploités au mieux. Les modèles à condensateur ont généralement une bien meilleure sensibilité que les microphones à capsule dynamique. En USB, étant donné que le constructeur adapte les circuits de son appareil à une tension de 5 V/1 A, un manque de sensibilité est presque impossible à observer. L'étage de préamplification étant déjà intégré au microphone, le problème ne se pose généralement pas.
Le SPL max (niveau sonore max) donne également un indice sur la capacité du microphone à encaisser les hauts niveaux sonores sans saturer. Cette mesure est souvent effectuée avec un gain faible. Toutefois, certains constructeurs donnent ce SPL max sur plusieurs plages de gain, ce qui est plus pertinent. Certains microphones dynamiques sont capables de dépasser les 150 dB voire 160 dB. De quoi hurler à quelques cm de la capsule sans aucune saturation.
Le rapport signal/bruit est un concept un peu difficile à exploiter, puisqu'il ne peut s'appliquer aux microphones "passifs", qui ne génèrent pas d'eux-mêmes un bruit de fond. Ce rapport signal/bruit est davantage applicable dans le cas des microphones XLR raccordés sur alimentation fantôme et bien sûr des microphones USB, qui constituent un ensemble électronique à part entière. Néanmoins, cette valeur n'est pas systématiquement pertinente, car presque toujours mesurée à gain max. Elle ne donne pas forcément d'indice sur un éventuel bruit résiduel.



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