La Nuit des maléfices : un film emblématique du genre « horreur folklorique » (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : 



(3,5/5)
Synopsis
Angleterre, XVIIIème siècle. Dans un petit village, un jeune homme affirme avoir vu le Diable. Le juge du comté n'y prête pas attention. Mais soudain, des événements anormaux se déroulent : les villageois sombrent dans la folie, et des jeunes femmes se voient affligées de marques sur le corps. C'est alors qu'un groupe mené par la jolie Angel Blake pratique d'étranges cérémonies funèbres.
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- Titre original : Blood on Satan's Claw
- Support testé : Blu-ray
- Genre : horreur
- Année : 1971
- Réalisation : Piers Haggard
- Casting : Patrick Wymark, Linda Hayden, Barry Andrews, Michele Dotrice, Wendy Padbury, Anthony Ainley, Charlotte Mitchell, Tamara Ustinov, Simon Williams, James Hayter, Howard Goorney, Avice Landone, Robin Davies
- Durée : 1 h 36 mn 27
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,85/1
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : Digipack Collector limité avec le Blu-ray du film (97 mn ) et le DVD du film (94 mn ) - livret « Sous le soleil de Satan » (24 pages) - interview de Olivier Père, directeur de l'Unité Cinéma de ARTE France (2025, 42 mn 06)
- Éditeur : Rimini Entions
Commentaire artistique
Le titre français La Nuit des maléfices donné au film Blood on Satan's Claw (Du sang sur la griffe de Satan), très passe-partout, est bien peu évocateur du contenu de cette production britannique qui allait consacrer la dénomination « horreur folklorique » inventé en 1970 par un critique de Kine Weekly et entériné plus tard par le réalisateur Piers Haggard (arrière-petit neveu du romancier H. Rider Haggard). Ce sous-genre se démarque du gothique classique, popularisé par les films de la Hammer, par son naturalisme rural exploitant le thème de la sorcellerie ancrée dans les croyances campagnardes. La Nuit des maléfices est, avec Le Grand Inquisiteur (Witchfinder General, Michael Reeves, 1968) et The Wicker Man (Robin Hard, 1973), un des films britanniques emblématiques de ce sous-genre. Le scénario initial « Satan's Skin » de Robert Wynne-Simmons était une anthologie inspirée en partie de la « famille Manson » et des meurtres infantiles perpétrés par Mary Bell âgée de onze ans. Elle se composait de trois histoires, reliées par les restes exhumés de Satan, se déroulant séparément dans un hameau : une femme enfermée dans un grenier par sa tante abusive, un groupe d'enfants qui trouvent une carcasse monstrueuse dans un champ, un homme dont la main coupée est possédée par le démon. Mais quand le réalisateur Piers Haggard a été recruté, la production a décidé de fusionner les récits en une seule intrigue linéaire au sein d’une communauté agricole du début du 18ème siècle tout en incluant des aspects à succès du film précédent, Le Grand Inquisiteur, comme le Livre des sorcières et l’immersion pour détecter une sorcière, et tout en adoucissant la fin prévue (extermination de tout le village dans un grand bain de sang). Après deux semaines de répétitions, le tournage de deux mois de The Devil’s Touch (titre provisoire) a été efficace et rigoureux. Il s’est fait en partie dans le village de Bix Bottom (Oxfordshire) avec les ruines suggestives de l'église Saint-Jacques (abandonnée en 1875) qui avait servi de décor pour Pacte avec le Diable (The Witches, 1966). Avec son directeur de la photographie Dick Bush, Piers Haggard a cherché à retrouver le style « pictural » d'Ingmar Bergman avec des contre-plongées audacieuses sur les acteurs. Le casting réunit de nombreuses jeunes interprètes comme la sexy Linda Hayden (Angel), Michele Dotrice (Margaret), Wendy Padbury (Cathy), Simon Wiliams (Peter) et même la fille de Peter Ustinov, Tamara (Rosalind). Le seul acteur en vue, qui joue le juge, était Patrick Wymark après le désistement de Peter Cushing et de Christopher Lee : il décédera avant la sortie du film en salle qui sera un échec. Le mélange de superstition et d’érotisme de La Nuit des maléfices n’a pas convaincu le public malgré l’intelligence de l’histoire qui montre la montée au 18ème siècle du scepticisme des classes instruites envers la sorcellerie. Dans la première partie de son second long métrage, Piers Haggard décortique avec habileté le fossé intellectuel qui divise la société (époque des Lumières) et la force des croyances ancestrales dans un milieu rural peu instruit. Son film bascule ensuite vers une horreur plus triviale, gore et érotique, nettement moins pertinente et plus confuse. Pour sa place dans le genre plus restreint du film d’horreur britannique non gothique et pour sa réalisation efficace, La Nuit des maléfices mérite d’être connu. Dommage que cette édition se limite au Blu-ray alors qu’un UHD4K restauré est sorti en 2024 en Angleterre avec quantité de bonus…
Commentaire technique
Image : copie HD, belle définition et piqué sur les visages, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 2K), copie bien nettoyée, excellente gestion du contraste, images lumineuses, noirs solides, étalonnage chaud, colorimétrie chatoyante aux teintes naturelles et tons saturés
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Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs sans distorsion, pas de souffle, excellente dynamique sur les effets sonores et sur la musique atmosphérique et étrange du compositeur australien Marc Wilkinson ; VF 2.0 monophonique, claire, dynamique, doublage d’époque trop détaché des ambiances et assez artificiel
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : (3,5/5)
Bonus : (3,5/5)
Packaging : (3,5/5)
IMDb : https://www.imdb.com/fr/title/tt0066849/
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