Skip to main content
PUBLICITÉ

Le Grand inquisiteur : Vincent Price magistral en faux pourfendeur de sorcières (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Grand inquisiteur 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

En Angleterre, en 1645, tandis que la guerre fait rage entre les troupes républicaines de Cromwell et l'armée fidèle au roi Charles II, l'inquisiteur Matthew Hopkins et son redoutable assistant sillonnent les routes du pays, convoqués par les notables des villages pour mettre fin à l'activité de celles ou ceux qu'ils considèrent comme des sorcières et suppôts de Satan. Entre la potence et le bûcher, au terme d'abominables tortures, peu échappent à la sanction suprême. S'estimant au-dessus des lois, Hopkins commet l'erreur de s'attaquer à un prêtre et à sa nièce, dont le fiancé, un soldat, fait vœu de vengeance…

LA SUITE APRÈS LA PUB

• Titre original : Witchfinder General (titre alternatif US : The Conqueror Worm)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur, historique
• Année : 1968
• Réalisation : Michael Reeves
• Casting : Vincent Price, Ian Ogilvy, Rupert Davies, Hilary Dwyer, Robert Russell, Nicky Henson, Tony Selby, Bernard Kay
• Durée : 1 h 26 mn 50
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : LPCM 1.0 monophonique anglais, français
• Bonus : Le Grand Inquisiteur de Michael Reeves, par Bruno Terrier de la boutique Metaluna (2020, 27 mn 28) - La Soif du sang, les Films de Michael Reeves (1999, The Blood Beast The Films of Michael Reeves, 23 mn 50, réalisation Andy Starke & Pete Tombs) - Crimes sanglants, Sorcellerie présenté par Bryan McKenney (2013, Bloody Crimes Whitchcraft, 23 mn 39, réalisé par Eddie Anderson) - scènes alternatives de la version export (5 mn 08) - versions alternatives des génériques de début et de fin (6 mn 23) - livret (20 pages) « Les enfants du bon dieu »
• Éditeur : BQHL

Commentaire artistique

Le Grand inquisiteur  est film sur les dérives de la religion lorsqu’elle est détournée par certains à leur seul profit matériel, un message toujours d’actualité (dieu reconnaitra les siens). Une pensée tout d’abord pour Hilary Dwyer qui débuta au cinéma en incarnant Sara Lowes dans Le Grand inquisiteur : la comédienne britannique qui partagea avec Vincent Price l’affiche de trois films d’horreur est morte début 2020 des suites de la Covid-19. Le Grand inquisiteur a été réalisé par le jeune Michael Reeves en 1968 à partir d’un scénario qui adapte un roman de Ronald Bassett sur les « exploits » sanglants de Matthew Hopkins, inquisiteur autoproclamé qui fit exécuter pour sorcellerie plus de 300 personnes, des femmes pour l’essentiel, en l’espace d’une dizaine d’années et mourut (pas comme dans le film) dans son lit en 1647 ! La terreur inspirée par ce personnage et son acolyte John Steame a marqué les consciences, suscitant chansons, livres et ce film britannique dirigé par un petit génie du cinéma mort prématurément d’abus de médicaments et de drogue à l’âge de 25 ans. Le Grand inquisiteur était son troisième film qui laissait augurer d’une carrière prometteuse. À sa sortie son long métrage, estampillé film d’horreur, est favorablement accueilli par la critique qui salue la maestria de la mise en scène et l’excellence de l’interprétation. Mis en musique par John Ferris, Le Grand inquisiteur est un film au budget modeste mais magnifiquement photographié par John Coquillon dans les décors naturels verdoyants de l’est de l’Angleterre. Généralement remarqué pour le sadisme de ses scènes, le film offre un superbe rôle à Vincent Price dont la gravité et l’allure confèrent au pseudo-inquisiteur une austérité puritaine effarante. On sait que le réalisateur avait en tête Donald Plaisance (qui aurait été pas mal non plus) mais qu’il fut obligé d’accepter le choix du studio : les rapports avec son acteur seront détestables mais l’extrême tension qui en résulta semble avoir une influence bénéfique sur la densité assurément dramatique du film. Le portrait ambigu de l’inquisiteur issu de leur collaboration est fascinant : faux homme d’église, corrompu, misogyne, profiteur, Matthew Hopkins ne livre jamais le fond de sa pensée et restera énigmatique sur ses motivations jusqu’au plan final. Michael Redgrave a choisi le parti pris de la sobriété : hormis quelques scènes de tortures (et de rares plans de femmes dénudées dans la version export : cf. bonus), c’est la rigueur qui domine, profitant à l’efficacité des situations plutôt tendues qui structurent le film et à la minutie de la reconstitution historique. Ainsi la guerre civile qui ravage la contrée, entre les partisans du roi Charles Ier et les têtes rondes commandées par Oliver Cromwell, n’est traitée que comme un contexte lointain, même si le futur Lord protecteur, joué par Patrick Wymark, apparaît le temps d’une courte séquence. Si l’on peut reprocher à ce film l’étalage de violence, qui a d’ailleurs subi les foudres de la censure, elle reste toute symbolique avec son hémoglobine de cinéma et n’apparaît jamais comme gratuite cherchant à démontrer comment elle pervertit irrémédiablement l’humanité : seule l’héroïne, subtilement incarnée par Hilary Dwyer semble y échapper… Le Grand inquisiteur est un de ces films de genre, singuliers et mémorable à l’instar de The Wicker Man (1973) de Robin Hardy, qui méritent surement d’être vu, surtout dans cette excellente édition hexagonale haute-définition à la hauteur avec ses suppléments copieux et son livret didactique. Recommandable.

 

Blu ray Le Grand inquisiteur

LA SUITE APRÈS LA PUB

Commentaire technique

Image : copie HD, excellente définition et très bon piqué sur les gros plans, grain argentique discret très cinéma (tournage en 35 mm), image nettoyée très propre, gestion homogène du contraste restituant les éclairages subtils du tournage dans la campagne anglaise, étalonnage chaud et homogène (comparer avec les variations de teintes sur les extraits de la version export donnés en bonus) , colorimétrie naturaliste aux teintes nuancées et tons soutenus

Son : mixage anglais LPCM 1.0 monophonique, dialogues clairs, excellente dynamique, pas de saturation, bon équilibre général ; VF LPCM 1.0 monophonique claire et dynamique, doublage soigné mais voix détachées manquant de naturel

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(45)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0063285/

 

LA SUITE APRÈS LA PUB

Blu-ray et DVD disponibles sur Amazon



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ