L'Odyssée du sous-marin Nerka : un fleuron du genre avec ses stars hollywoodiennes (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
En 1942, dans l’Océan Pacifique, le sous-marin du commandant Richardson est coulé par un destroyer japonais, l'Akikaze. Richardson en réchappe avec quelques hommes. L'année suivante, il se voit confier la responsabilité d'un autre sous-marin, le Nerka. Hanté par le souvenir du précédent naufrage, le commandant n'a qu'un obsession : retrouver l'Akikaze et se venger…
- Titre original : Run Silent, Run Deep
- Support testé : Blu-ray
- Genre : guerre, drame
- Année : 1958
- Réalisation : Robert Wise
- Casting : Clark Gable, Burt Lancaster, Jack Warden, Brad Dexter, Don Rickles, Nick Cravat, Joe Maross, Mary LaRoche, Eddie Foy III, Rudy Bond
- Durée : 1 h 32 mn 57
- Format vidéo : 16/9
- Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
- Sous-titrage : français
- Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
- Bonus : Digipack limité avec le Blu-ray (92 mn 57) et le DVD du film (89 mn 14) - entretien avec Laurent Aknin, historien du cinéma (2023, 22 mn 54) - bande annonce (VO, 3 mn 03)
- Éditeur : Rimini Éditions
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Commentaire artistique
L’Odyssée du sous-marin Nerka a été réalisé en 1958 par l’excellent réalisateur Robert Wise qui avait triomphé la même avec son drame intense Je veux vivre ! (sorti récemment en blu-ray). Comme détaillé dans le supplément, ce film constitue une étape majeure dans le sous-genre «sous-marin durant la Seconde guerre mondiale» : si il est précédé par le film ambitieux et couteux de Dick Powell Torpilles sous l’Atlantique (1957), sa réalisation quasi documentaire (filmé en noir et blanc sur l’USS Redfish, acteurs entrainés par de vrais sous-mariniers) demeure d’une efficacité redoutable. On pourrait ergoter sur le choix d’un casting trop âgé (stars de plus de 44 ans jouant des officiers de moins de 30 !) et sur la limite des effets spéciaux usant de modèles réduits, mais la mise en scène de Robert Wise est suffisamment intense pour captiver. Le scénario s’inspire vaguement d’un roman de fiction à succès « Run Silent, Run Deep » (et titre original du film) écrit en 1955 par Edward Latimer Beach, Jr., officier de sous-marin. Le film a été produit par la Hecht-Hill-Lancaster juste après l’échec de leur film précédent Le Grand chantage (1957) : hélas L’Odyssée du sous-marin Nerka n’attirera pas les foules et la société sera dissoute en 1960. Huis clos intense qui se déroule entièrement à bord du sous-marin, le film de Robert Wise bénéficia de la photographie de Russell Harlan, maitre en cadrages sophistiqués et en éclairages contrastés. Le titre anglais du film est une allusion à une tactique d’attaque sous-marine furtive en eau peu profonde avec torpillage de face pour éviter l’éperonnage. Même si le film a déçu le romancier Edward Latimer Beach, Jr., l’adaptation écrite par John Gay reprend les divers personnages et le thème du conflit larvé entre le vieux capitaine Richardson (Clark Gable) et son lieutenant Jim Bledsoe (Burt Lancaster) en insistant sur la loyauté de rigueur et en inventant le désagréable Gerald Cartwright (Brad Dexter). Alors âgé et fatigué, Clark Gable a demandé que dans l’intrigue son personnage tombe malade pour ne pas le paraitre à l’écran plus que nécessaire. Si L’Odyssée du sous-marin Nerka a fait un flop à sa sortie, il donne, de l’avis général, une idée très juste du quotidien âpre d’un équipage de sous-marin en plein conflit et des techniques de combat avec tous les termes spécifiques, tout en ménageant un bonne dose de suspense. A condition d'aimer la guerre sous-marine et la perspective d’un film d’hommes en huis clos (hormis une brève séquence d’exposition avec Laura Richardson jouée par Mary LaRoche), L’Odyssée du sous-marin Nerka est, une fois encore, l’exemple de la rigueur et du talent indubitable de mise en scène de Robert Wise qui excelle, dans le genre, bien avant Das Boot (1971), A la poursuite d’Octobre Rouge (1990), USS-Alabama (1995) et Le Chant du loup (2019).
Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition sur les visages et les détails du sous-marin, piqué excellente, texture argentique régulière (tournage en 35 mm, Master Format 2K), pas de défaut notoire, gestion lumineuse et appuyée du contraste, image naturelle aux noirs soutenus, blancs nuancés, gris bien étagés
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et sans distorsion, excellente dynamique sur les ambiances sonores (intérieur du submersible, mines, torpilles) et sur la musique enlevée de Franz Waxman, bruit de fond réduit et pas de saturation ; VF 2.0 monophonique, claire, doublage soigné avec les voix de Serge Nadaud (derniers films de Clark Gable) et Claude Bertrand (24 films de Burt Lancaster), mais pas assez intégrées aux ambiances
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0052151/
LA SUITE APRÈS LA PUB
|