Audition : un film emblématique de la J-Horror (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Shigeharu Aoyama, un producteur de films, veuf depuis sept ans, accepte sur les conseils de son collègue Yoshikawa, d'organiser une audition pour un film imaginaire afin de trouver une nouvelle épouse. Il déniche la perle rare en la personne d'Asami Yamasa¬ki, une jeune femme douce et intelligente. Il en tombe aussitôt amoureux mais lors d'une escapade, Asami disparaît : l'enquête d'Aoyama va révéler un angoissant secret…
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• Titre original : Odishon ( オーディション)
• Support testé : Blu-ray
• Genre : horreur, thriller
• Année : 1999
• Réalisation : Takashi Miike
• Casting : Ryo Ishibashi, Eihi Shiina, Tetsu Sawaki, Jun Kunimura, Renji Ishibashi, Miyuki Matsuda, Toshie Negishi, Ren Osugi
• Durée : 1 h 55 mn 37
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 japonais - DTS-HD MA 2.0 français
• Bonus : Digipack avec étui avec le Blu-ray (115 mn 37) et le DVD du film (111 mn) - La J-Horror, entretien avec Stéphane du Mesnildot (2023, 24 mn 00)
• Éditeur : The Jokers
Commentaire artistique
Audition (1999) est un des films emblématiques de la J-Horror (cf. bonus) avec Jaganrei (1988), Cure (1997), Ring (1999), Ju-on (2000) et Dark Water (2002). Le scénario de Daisuke Tengan, qui adapte un roman de Ryū Murakami, est réalisé par Takashi Miike. Le cinéaste, parfois décrié pour son penchant pour la violence ultra sanglante et sa misogynie, donne pourtant le beau rôle (de psychopathe) à la fluette Asami Yamazaki, incarnée par Eihi Shiina. Dans une société nipponne très paternaliste, la jeune femme se venge des hommes de son passé avec une froide méticulosité et un raffinement dans la cruauté (seringue, aiguilles, fil scieur) digne d’un bourreau masculin. Si l’on s’éloigne de la subtilité spectrale chère à Hideo Nakata (Ring, Dark Water), Audition se rattache sensiblement au genre par son personnage féminin toujours vêtu de blanc et les cheveux noirs tombant sur ces épaules selon le modèle ancestral remontant au 8ème siècle de l’onryō, un esprit vengeur au physique très codifié. Le film est clairement structuré en deux parties très différentes : la première invite le spectateur à suivre l’histoire romanesque d’un producteur veuf, Shigeharu Aoyama joué par Ryo Ishibashi, en quête d’une nouvelle épouse, du stratagème qu’il utilise et de sa folle passion qui en découle avec la découverte de la perle rare, la douce et jolie Asami Yamazaki. Mais cette bluette n’a qu’un temps puisque le film bascule ensuite dans le Grand Guignol, l’horreur pure, quand Miss Asami révèle sa vraie nature de psychopathe terrifiante avec une fixation, scie à l’appui, pour les hommes dépourvus de pieds à l’image de son paternel abusif... Ce changement de genre dans la narration, qui passe de la magnifique histoire d’amour aux sévices insoutenables, fait l’effet d’une douche froide et traumatisera bien des spectateurs : c’est la preuve que pour son réalisateur Audition n’avait rien en commun avec l’épouvante surnaturelle en demi-teinte des films fondateurs de la J-Horror. Ce changement dramatique en cours d’intrigue (qui ne fonctionne qu’à la première vision du film) a pu être compris par certains comme une apologie extrême du féminisme - la femme qui se venge des turpitudes masculines - mais les auteurs ont fermement nié cette interprétation visiblement occidentale et à l’opposé de la culture japonaise. Le traitement des supplices dans Audition est cependant sujet à débat car le montage, avec cauchemars et flash-backs ambigus, laisse éventuellement croire que la réalité des tortures subies par Shigeharu Aoyama est psychologique, mais la fin (très différente de celle du roman) semble suffisamment explicite pour ne pas en douter. Au terme de ce film éprouvant, qui conserve intact son potentiel traumatisant, la question du réel propos du film reste en suspens. Takashi Miike aurait-il eu l’intention d’aborder des thèmes existentiels universels comme ceux de la condition féminine asservie dans les sociétés patriarcales et de la quête du bonheur dans une civilisation qui isole, toujours un peu plus, les individus ? Ou plus trivialement Audition n’a d’autre but que de choquer gratuitement, mais efficacement, son public ? Quelle que soit l’opinion qu’on peut en avoir, Audition a marqué son époque et à certainement favorisé la vague des films d’exploitation mixant torture et horreur. Si l’impact du film est toujours aussi tangible aujourd’hui, c’est grâce aux atouts de sa réalisation : une actrice (mannequin) absolument fascinante par sa beauté froide angélique et son inquiétant babillage (kiri kiri kiri), une mise en scène totalement maitrisée, composée de sages plans fixes, qui ne s’octroie le luxe que d’une séquence au montage syncopé, et une narration implacable qui dit et montre tout. Glaçant.
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Commentaire technique
Restauration image en 2K par Arrow Films à partir d'un interpositif 35 mm et son restauré à partir des bandes magnétiques d'origine, par Deluxe Restoration à Londres.
Image : copie HD, bonne définition mais piqué variable selon les plans, texture argentique fine (tournage en 35 mm, Master Format 2K), image propre, gestion naturaliste du contraste, image lumineuse aux noirs soutenus, étalonnage chaud, colorimétrie naturelle aux teintes nuancées en première partie qui virent partiellement aux couleurs primaires ensuite (jaune, bleu), tons saturés
Son : mixage japonais 5.1, dialogues clairs et équilibrés, bonne dynamique sur les ambiances et sur la musique composée par Kōji Endō, spatialisation naturaliste aux effets surrounds discrets et LFE ponctuels ; VF 2.0, claire, bonne dynamique, doublage artificiel très détaché des ambiances, à déconseiller
Notre avis
Image : (4/5)
Mixages sonores : 
(4/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0235198/
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