Dark Water 4K 20ème anniversaire : un film magistral de la J-Horror (en UHD et Blu-ray)
Note artistique : 
(4,5/5)
Synopsis
En instance de divorce, Yoshimi et sa fille de six ans Ikuko emménagent dans un immeuble vétuste de la banlieue de Tokyo. Alors qu'elles tentent de s'acclimater à leur nouvelle vie des phénomènes mystérieux se produisent. Qui est cette fillette en ciré jaune qui se promène dans les couloirs ? Pourquoi un petit sac pour enfant rouge ne cesse d'apparaître entre les mains d'Ikuko ? Quelle est l'origine de ces ruissellements qui s'étendent sur les murs et le plafond de leur appartement ? Une menace venue de l'au-delà va tenter de séparer la mère de sa fille.
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• Titre original : Honogurai mizu no soko kara (仄暗い水の底から)
• Support testé : UHD
• Genre : horreur
• Année : 2002
• Réalisation : Hideo Nakata
• Casting : Hitomi Kuroki, Rio Kanno, Mirei Oguchi, Asami Mizukawa, Fumiyo Kohinata, Yu Tokui
• Durée : 1 h 41 mn 08
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,85/1 (HRD 10, Dolby Vision)
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 et 2.0 japonais - DTS-HD MA 5.1 français
• Bonus : Digipack avec étui avec l’UHD et le Blu-ray du film - pas de bonus sur l’UHD
• Bonus sur le Blu-ray : interview de Hideo Nakata (2016, 26 mn 03) - interview de Junishiro Hayashi, directeur de la photographie (2016, 19 mn 16)
• Éditeur : The Jokers
Commentaire artistique
Après les immenses succès de Ring (1998) et Ring 2 (1999), le cinéaste Hideo Nakata réalise en 2002 une nouvelle pépite de la J-Horror, Dark Water. Le scénario est à nouveau adapté de l’œuvre du romancier Kōji Suzuki mais, cette fois-ci, c’est la nouvelle «L’eau flottante» publiée en 1996 qui est la «source» d’inspiration. Si Dark Water convoque à nouveau un spectre comme dans Ring, le traitement du film est tout autre : aucune scène frontale d’horreur n’est vraiment montrée, remplacée, au contraire, par une succession de séquences suggestives qui font croître l’angoisse. Le cinéaste joue sur les ambiances, avec l’eau comme élément omniprésent (pluie, infiltrations, robinetterie, réservoir), et sur un mixage sonore sophistiqué, pour distiller la frayeur. Car, cette fois ci, le fantôme juvénile n’est pas revanchard mais juste désorienté et en quête d’amour maternel. Les seuls effets spéciaux, d’ailleurs très efficaces, sont consacrés aux incursions liquides plus ou moins spectaculaires qui accompagnent l’action très mesurée vécue par Yoshimi Matsubara (Hitomi Kuroki) la mère et par Ikuko Matsubara (Rio Kanno) sa fillette qui viennent d’emménager dans un immeuble décrépi en bordure du fleuve. Loin du film à rebondissements, ponctué de scènes chocs, Dark Water prend le temps d’installer une histoire très concrète : celle d’une jeune mère en instance de divorce dont les comportements semblent parfois à la limite de la rationalité. C’est véritablement la dimension psychologique des personnages qui l’emporte sur les scènes d’épouvante, ce qui les rend d’autant plus intense, car les deux héroïnes, portraiturées avec subtilité et incarnées avec une justesse admirable, suscitent rapidement l’empathie. Mais l’originalité de Dark Water réside dans son fantôme : ce n’est pas du tout le spectre stéréotypé provoquant l’effroi, mais juste une fillette perdue dans les limbes qui inspire la pitié. Sa caractérisation, avec son sac en plastique rouge et son ciré de pluie jaune, est d’ailleurs nettement moins sinistre que dans Ring. On devine au fil de l’intrigue que le film dresse le portrait d’une frange de la société japonaise en difficulté à travers le combat pour l’emploi (gardien, Yoshimi…) et pour un semblant de bien-être (immeuble délabré en périphérie, solitude, école maternelle). C’est au milieu de ces adultes en souffrance et dans ces espaces glauques et déserts que la tragédie de l’innocence et de la séparation s’est installée : la disparition d’une fillette jamais retrouvée et qui hante l’immeuble. Avec habileté et par petites touches efficaces (le sac, les bruits de pas, l’eau qui suinte), Hideo Nakata évoque la présence du fantôme, ses aspirations et son influence sur la fibre maternelle de Yoshimi. Encore plus magistralement que dans Ring, le cinéaste compte, avec virtuosité, sur le pouvoir de la suggestion. Dark Water réussit le tour de force, sans jamais rien montrer d’horrifique, de faire peur par la simple apparition de fantômes anodins et mélancoliques. Magistral et mémorable.
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Commentaire technique
Restauration en 4K à partir du négatif original 35 mm par Kadokawa au laboratoire japonais IMAGICA.
Image : copie UHD, bonne définition et piqué variable mais très bon sur les gros plans, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm avec caméras Arriflex 35 BL4, Master Format 4K 2022 restauré), image très propre et compression sans reproche, gestion HDR du contraste respectant les ambiances en demi-teinte et les basses lumières saisies par Jun'ichirō Hayashi, noirs soutenus, étalonnage froid à dominante magenta, colorimétrie sans éclat aux teintes naturelles nuancées mais sans vivacité
Son : mixage japonais 5.1, excellente clarté des dialogues centrés et équilibrés, très belle dynamique sur les ambiances et la musique suggestive composée par Kenji Kawai et Shikao Suga, superbe spatialisation immersive aux effets surrounds spectaculaires (pluie, jaillissement de l’eau, ascenseur) qui environne le spectateur et le plonge dans le «bain» de l’intrigue, LFE solide aux graves spectaculaires ; VF 5.1, soignée, dynamique, ouverte, très bon doublage mais qui ne peut rivaliser avec les intonations nipponnes
Notre avis
Image : 
(4/5)
Mixages sonores : 
(5/5)
Bonus : (0/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0308379/
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