Le Baiser du tueur : une intrigue basique mais une réalisation déjà virtuose (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
À l'issue d'une nouvelle défaite sur le ring, le boxeur Davy Gordon décide, le temps de prendre du recul, de quitter New York pour le ranch de son oncle. En portant secours à Gloria Price, une taxi-girl dont abuse Vincent Rapallo, le patron de l'établissement où la jeune femme loue ses services en tant que danseuse, il s'attire de sérieux ennuis, l'amant éconduit comptant bien se venger. Si ce dernier croit avoir éliminé son rival, il se rend vite compte qu'il y a eu erreur sur la personne…
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• Titre original : Killer's Kiss
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame
• Année : 1955
• Réalisation : Stanley Kubrick
• Casting : Frank Silvera, Jamie Smith, Irene Kane, Jerry Jarrett, Mike Dana, Felice Orlandi, Shaun O'Brien, Barbara Brand
• Durée : 1 h 07 mn 25
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Piste sonore : LPCM 2.0 monophonique anglais
• Bonus : livret « Deuxième chance » (28 pages) - présentation du film par le scénariste Laurent Vachaud (2022, 46 mn 18)
• Éditeur : BQHL Éditions
Commentaire artistique
Considéré par son auteur comme une œuvre de niveau étudiant de cinéma, Le Baiser du tueur est le second film (assez court de 67 minutes) après Fear and Desire (1963) de Stanley Kubrick, photographe à Look devenu cinéaste. Après quelques courts métrages, dont le remarqué Day of the Fight (1961) sur le boxeur Walter Cartier qui a servi d’inspiration pour Le Baiser du tueur, il se lance dans le long métrage avec des financements familiaux. Le Baiser du tueur est le deuxième et dernier film du cinéaste à posséder un scénario original dont son auteur révèlera une coloration à la Mickey Spillane, auteur de polars populaires : l’intrigue développe le basique du triangle amoureux avec une Happy End imposée par le studio. La séduisante Gloria (Irene Kane dans son premier rôle au cinéma) est, en effet, tiraillée entre Vincent Rapallo (Frank Silvera), un souteneur brutal, et Davey Gordon (Jamie Smith), un boxeur déchu. Si le classicisme de l’intrigue est loin d’anticiper ses brillantes productions futures, la réalisation du jeune Stanley Kubrick, 27 ans, atteste déjà de son aptitude à diriger des films qui comptent. Le Baiser du tueur anticipe, par exemple, les pratiques de la Nouvelle Vague (cf. bonus) avec un tournage urbain à la sauvette (sans autorisation), des travellings sans chariot (en camionnette) et une caméra portative (Eyemo) cachée. Comme il n’arrivait pas à concilier certains éclairages avec la perche à micro, il tourne son film sans prise de son ce qui le contraignit (comme pour Fear and Desire) à postsynchroniser tout son métrage et à effectuer lui-même les bruitages : comme son actrice Irene Kane (Gloria) est alors indisponible, il l’a fait doubler par Peggy Lobbin. Culminant avec une impressionnante séquence de combat dans un entrepôt de mannequins féminins nus (qui posa problème à la censure), Le Baiser du tueur est un drame noir efficace qui concentre son récit sur un nombre limité de personnages, dont Iris, la sœur de Gloria jouée par la première épouse du réalisateur Ruth Sobotka et Albert, le manager au sort tragique incarné par Jerry Jarret. Stanley Kubrick, qui n’aimait pas se déplacer (cf. bonus), a situé toute son histoire dans les rues et immeubles tristounets du sud de Manhattan à New York qu’il filme avec talent (poursuite sur les toits). Déjà perfectionniste, tout en appliquant son goût pour les éclairages tranchés et l’optique grand-angle, il cherche aussi l’innovation : séquence onirique en négatif, transgression de la règle des 180 degrés qu’il réitérera dans The Shining en 1980 (ligne qui unit les regards de deux personnages que la caméra ne doit pas franchir). Si l’intrigue est très codifiée avec ses stéréotypes de film noir, Le Baiser du tueur atteste de la virtuosité technique de son réalisateur dont la maestria débutante n’est pas un vain mot. Dommage que, tout comme le blu-ray de L’Ultime razzia, cette édition du film Le Baiser du tueur ne profite pas de la version UHD 4K, éditée aux USA le 26 juillet 2022 par Kino Lorber, avec un nouveau Master obtenu à partir du négatif original.
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Commentaire technique
Image : copie HD, bonne définition et piqué correct mais parfois limité par la texture argentique omniprésente et assez épaisse (tournage en 35 mm avec caméras Eyemo, Master Format 2K 2015 probablement), image propre, gestion homogène des contrastes, noirs soutenus, gris étagés, blancs non brûlés
Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues et ambiances postsynchronisés clairs mais manquant de relief, bonne dynamique, pas de distorsion ou de défauts notoires
Notre avis
Image : (3,5/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging : (3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0048254/
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