Meurtre à Montmartre : une ténébreuse affaire de faux tableaux (en Blu-ray et DVD)
Note artistique : 
(3,5/5)
Synopsis
Marc Kelber, un marchand d'art expérimenté, se fait berner par Jacques Lacroix, un escroc qui lui vend un faux Gauguin. Lorsqu'il découvre la supercherie, il part à sa recherche. Lacroix lui propose alors un marché : s'allier avec sa bande qui comprend un peintre faussaire, Claude Watroff, faire exécuter à ce dernier des copies d'originaux de Gauguin dont Lacroix a hérité, et réussir à les vendre à des experts. Kelber accepte. Mais, très vite, Watroff a des remords et se met à boire. Kelber et Lacroix planifient alors d'éliminer leur comparse.
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• Titre original : Meurtre à Montmartre
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, policier
• Année : 1956
• Réalisation : Gilles Grangier
• Casting : Michel Auclair, Paul Frankeur, Giani Esposito, Annie Girardot, Lucien Nat, Gib Grossac, Franck MacDonald, Philippe Dumat, Marcel Bozuffi
• Durée : 1 h 32 mn 17
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,37/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français, anglais
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : édition limitée à 3000 exemplaires avec le Blu-ray et le DVD du film - Gilles Grangier, Meurtre à Montmartre, entretiens avec François Guérif et Valérie Paulin (2022, 31 mn 21) - actualité Pathé : exposition de faux chefs-d’œuvre au salon de la police (1954, 1 mn 22)
• Éditeur : Pathé !
Commentaire artistique
D’abord sorti sous le titre Reproduction interdite emprunté au roman de Michel Lenoir dont il est l’adaptation, Meurtre à Montmartre (qui se déroule en fait surtout à Montparnasse) a été réalisé en 1957 par Gilles Grangier assisté de Jacques Deray. Le cinéaste a coécrit le scénario avec René Wheeler qui a aussi dialogué le film. Comme indiqué dans le bonus, Gilles Grangier aimait travailler avec des comédiens qu’il connaissait bien : ce fut le cas de Paul Frankeur qui avait noué une solide amitié avec Jean Gabin et Lino Ventura, deux acteurs familiers du réalisateur puisque Gilles Grangier dirigera Jean Gabin dans douze longs métrages et Lino Ventura dans trois. Rarement en tête d’affiche, Paul Frankeur était pourtant une pointure et Meurtre à Montmartre fut l’occasion de le prouver : son incarnation du marchand de tableaux Mark Kelber est si subtile et si convaincante qu’on pourrait presque excuser son fourvoiement tragique ! Solidement ancré dans un réalisme cher au réalisateur, l’intrigue nous plonge dans le quotidien de ce personnage au sein d’une famille recomposée avec une femme aimée Clara (Jacqueline Noëlle) et d’un beau-fils moins accepté. L’attachement du cinéaste à la classe moyenne s’exprime par le portrait attachant du boucher voisin (Albert Dinan), plus vrai que nature. Le rôle du grand manipulateur escroc Jacques Lacroix est tenu par Michel Auclair, remarquable comme à l’accoutumée. Il a été noté (cf. bonus) la méticulosité de Gilles Grangier à représenter le travail avec une réelle authenticité : on pourra admirer comment le film présente les détails techniques d’une expertise menée par Martinaud (Lucien Nat) et des essais du peintre falsificateur incarné par Giani Esposito, un acteur plutôt habitué à jouer dans des films d’auteur. Meurtre à Montmartre est aussi l’un des premiers films d’une toute jeune comédienne, Annie Girardot, qui interprète Viviane, la maitresse du peintre, avec déjà cette classe qui caractérisera sa longue carrière. Avec ce casting admirable, Gilles Grangier a pu mener efficacement le récit tortueux de son film noir, qui vaut plus pour son approche sociale que pour son histoire d’escroquerie au vrai Gauguin pas vraiment cohérente ! Comme ses autres films (Échec au porteur, 1958 et 125 rue Montmartre, 1959, restaurés par Pathé), Meurtre à Montmartre apparaît comme un témoignage édifiant sur certains aspects de la société française : cellule familiale, petit commerce, intérieurs bourgeois, etc., complétés par plusieurs séquences filmés en décors naturels (Paris et région parisienne). Le cheminement psychologique fatal du marchand d’art contraint à la pire extrémité afin d’assurer le maintien de son confort bourgeois et de sa réputation est admirablement exposé grâce à la clarté de la mise en scène et à la prestation exceptionnelle de Paul Frankeur. Un film noir à découvrir sans attendre dans sa belle restauration.
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Commentaire technique
Version restaurée en 4K par Eclair Classics en 2021 sous la supervision de Pathé avec le soutien du CNC
Image : copie HD, très belle définition, excellent piqué sur les détails et les gros plans, texture argentique fine (tournage en 35mm, Master Format 4K 2021), gestion naturaliste du contraste, basses lumières nuancées, noirs soutenus, gris harmonieux, image propre et stable
Son : mixage français 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, dynamique élevée sur les ambiances sonores (extérieurs) et la musique de Jean Yatove, pas de distorsion ni de défaut, haut du spectre un peu limité
Notre avis
Image : (4/5)
Mixage sonore : 
(3,5/5)
Bonus : (3/5)
Packaging ((3/5)
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0160758/
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