125 rue Montmartre : une plongée dans le milieu des crieurs de journaux (en Blu-ray et DVD)

Note artistique : (4/5)

Synopsis

Pascal, un vendeur de journaux bourru, sauve un jour un inconnu, Didier, de la noyade. Peu à peu, le sauveur s'attache à son protégé. Lorsque le mystérieux Didier se dit victime d'une sombre machination, il vole à son secours…

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• Titre original : 125 rue Montmartre
• Support testé : blu-ray
• Genre : policier
• Année : 1959
• Réalisation : Gilles Grangier
• Casting : Lino Ventura, Andréa Parisy, Robert Hirsch, Dora Doll, Alfred Adam, Jean Desailly, Jean Juillard, Pierre Collet
• Durée : 1 h 26 mn 51
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 1,66/1 Noir et Blanc
• Sous-titrage : français, anglais
• Piste sonore : DTS-HD MA 2.0 monophonique français
• Bonus : entretiens autour du film (43 mn 12, réalisation Roland-Jean Charna) - actualités Pathé d'époque : grand cocktail parisien pour la sortie du film (1959, 0 mn 25), retour sur la carrière de Michel Audiard (1969, 3 mn 39), Buster Keaton fait le show au cirque Medrano (1947, 5 mn 17) - DVD du film - boîtier Digipack avec fourreau
• Éditeur : Pathé !

Commentaire artistique

Quoiqu’en partie filmée dans une fausse maison bourgeoise de studio mais réputée être construite à Poissy dans une rue Mandel imaginaire, la 125 rue Montmartre du titre était l’adresse où les crieurs (vendeur de journaux) venaient prendre leurs exemplaires. Le scénario qui adapte un roman policier d’André Gillois raconte en effet les mésaventures de Pascal, vendeur de France-Soir, impliqué dans un engrenage machiavélique destiné à le piéger. Gille Grangier, le réalisateur de 125 rue Montmartre, y dirige Lino Ventura et Robert Hirsch dans une production soignée, typique de ce cinéma français de qualité qui sévissait dans les années 60 et qui privilégiait le scénario ficelé, la rigueur d’écriture, le tournage en studio, les décors soignés, les jeux de comédiens très préparés excluant toute improvisation : tout le contraire de la Nouvelle Vague ! Néanmoins ce polar s’autorise une vision plus naturaliste, proche du documentaire, avec plusieurs scènes filmées par Jacques Lemare dans les rues de Paris qui ont, aujourd’hui, valeur de documents historiques. Outre l’intrigue captivante imaginée par le romancier, son adaptation cinématographique donne lieu à une intéressante étude sociale sur le milieu particulier de la distribution de presse. Les séquences de prises de journaux ou de vente dans les rues de la capitale sont tout à fait intéressantes, presque autant que l’intrigue elle-même qui est un peu trop prévisible mais magnifiquement emmenée par ses acteurs ayant le privilège d’interpréter les dialogues savoureux de Michel Audiard. L’excellent casting contribue à la réussite de ce film noir qui délaisse l’enquête policière assez secondaire, malgré la prestation de Jean Dessailly, Pierre Mirat et Henri Crémieux, au profit d’une belle étude de caractères au cœur d’une sombre manipulation : les personnages féminins sont finement observés tels que Catherine (Andréa Parisy) et Mémène (Dora Doll), les protagonistes sont pittoresques (Alfred Adam, Lucien Raimbourg) mais c’est le duo Ventura/Hirsch qui capte l’attention. Le premier incarne Pascal avec une subtilité de jeu et une tendresse qui tempèrent savamment la force de sa carrure naturelle. Le second, un autre très grand acteur, ne cesse de déployer des trésors d’expressivité qui réunissent à rendre très convaincant son personnage complexe. Polar méconnu, 125 rue Montmartre est représentatif d’un certain cinéma français bien écrit et bien joué doté d’une mise en scène classique et efficace. Splendidement restauré, ce film combine le plaisir de suivre une histoire attrayante servie par de remarquables comédiens mais surtout, avec le recul, d’apprécier la superbe étude sociale au sein d’un milieu populaire aujourd’hui disparu. Séduisant.

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Commentaire technique

Image : copie HD, version restaurée en 2K à partir du négatif original sous la supervision de Pathé, magnifique définition et une remarquable niveau de piqué dans les détails, léger grain argentique, excellent contraste, noirs profonds, gamme de gris nuancée, défauts nettoyés

Son : mixage français monophonique 2.0 clair et dynamique, dialogues et musique de Jean Yatove très bien mis en valeur, ambiances équilibrées, pas de distorsion ou de souffle audible