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Le Salaire du Diable : un drame progressiste entre western et film noir (en Blu-ray et DVD)

Blu ray Le Salaire du diable 00

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Ben Sadler est le shérif d'une petite ville, cernée de terres appartenant au puissant Virgil Renchler, propriétaire d'un ranch florissant où travaillent de très nombreux clandestins mexicains. Un soir, le contremaître du ranch tue l'un des employés. Renchler va tout mettre en œuvre pour empêcher le shérif de mener l'enquête.

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• Titre original : Man in the Shadow
• Support testé : Blu-ray
• Genre : drame, thriller, western
• Année : 1957
• Réalisation : Jack Arnold
• Casting : Jeff Chandler, Orson Welles, Colleen Miller, Ben Alexander, Barbara Lawrence, John Larch, James Gleason, Royal Dano
• Durée : 1 h 20 mn 10
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 CinemaScope Noir et Blanc
• Sous-titrage : français
• Pistes sonores : DTS-HD MA 2.0 monophonique anglais, français
• Bonus : boîtier Digipack avec étui contenant le Blu-ray et le DVD du film - entretien avec Florent Fourcart, spécialiste de l'Histoire au cinéma (6 octobre 2021, 22 mn 55) - film annonce (VO, 2 mn 16)
• Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

Film hybride oscillant entre le film noir et le western, Le Salaire du diable, au titre VF moins explicite que celui de la version américaine, Man in the Shadow (l’homme dans l’ombre, autrement dit un témoin) a été réalisé par Jack Arnold, cinéaste admiré par tous les amateurs de série B cultes d’horreur et de science-fiction comme Le Météore de la nuit (1953, tourné en 3D), L’Étrange créature du lac noir (1954), et sa suite, et Tarantula (1955). D’ailleurs, il dirige un classique de science-fiction L’Homme qui rétrécit la même année que Le Salaire du diable. Dans ce dernier, scénarisé par Gene L. Coon, ce n’est guère l’enquête policière qui le préoccupe mais bien l’exploration de la société d’un bourg agricole lâchement soumise aux diktats économiques d’un gros propriétaire : si les codes du western sont bien présents (shérif, ranch, saloon, barbier, chevaux et pistolets), la tension de l’action - un juste qui défend ses idéaux contre une communauté qui a perdu les siens - s’apparente beaucoup plus à l’atmosphère du film noir des années 50. La superbe photographie aux éclairages tranchés d’Arthur E. Arling, mémorable dès le premier meurtre avec le balancement de la lampe, va largement dans ce sens et sert admirablement une mise en scène sobre sans afféteries. Jack Arnold peut d’ailleurs compter sur l’interprétation puissante de ses deux vedettes masculines, Orson Welles (Virgil Renchler) et Jeff Chandler (Ben Sadler). Le premier, qui tirait toujours le diable par la queue, a accepté de jouer en raison d’impôts à honorer, ce qui ne l’empêcha pas de livrer une composition saisissante de ce potentat local fringant mais impitoyable avec tous, y compris sa fille Skippy (Colleen Miller). Cinéaste de génie, il aurait pu déstabiliser Jack Arnold mais, hormis quelques infimes interventions (dialogues, costume), la réalisation du film n’a pas souffert de la présence de cet illustre acteur ! C’est pendant ce tournage qu’Orson Welles préparera (cf. bonus) avec le producteur Albert Zugsmith son futur chef-d’œuvre, La Soif du mal (1958). Jeff Chandler, qui prête son imposante stature au personnage du shérif, a joué dans un nombre incalculable de films des années 50 mais il reste surtout connu pour avoir incarné Cochise à plusieurs reprises après l’avoir d’abord interprété dans La Flèche brisée (1950). Dans Le Salaire du diable, il fait la preuve d’une belle subtilité de jeu et réussit à être très convaincant en homme épris de justice. Ce drame, aux accents très contemporains, met en lumière l’immigration mexicaine, par ailleurs traitée dans d’autres films contemporains, et le programme Bracero (1942-1964) destiné à suppléer au manque de bras dans les états limitrophes du sud des USA. Clairement Jack Arnold a été conscient de la dimension métaphorique de son film dans lequel il expose sa vision critique manifestement politique. Il est en effet facile de relever une multitude de symboles de privation de liberté (bourgade au blocage politico-économique, ranch interdit d’accès, grands espaces et clôture grillagée, chien de garde, etc.) et une atteinte aux droits les plus élémentaires (sort des braceros, loi du plus fort, asservissement économique). Excluant tout pathos, efficacement réalisé, bien interprété et magnifiquement photographié, Le Salaire du diable se révèle bien plus qu’une série B anodine et mérite d’être vu et considéré à sa juste valeur, celle d’un drame imprégné d’un contenu engagé novateur que peu de productions du genre ont osé aborder. Remarquable.

 

Blu ray Le Salaire du diable

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Commentaire technique

Image : copie HD, Master HD, excellente définition sauf sur le Matte Painting du ranch, superbe piqué sur les détails, texture argentique fine et homogène (tournage en 35 mm CinemaScope), format respecté, image propre avec très peu de défauts et stable, gestion naturaliste des contrastes respectant les éclairages expressionnistes ponctuels, noirs denses, blancs nuancés, gamme des gris harmonieuse

Son : mixage anglais 2.0 monophonique, dialogues clairs et équilibrés, léger bruit de fond constant, bonne dynamique sur les ambiances et la musique ; VF 2.0 monophonique, doublage très soigné mais ancien, niveau plus élevé que la VO, aucun souffle et voix décollées des ambiances donc moins naturelles

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile demi bleueetoile grise(3,5/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt0050680/

 

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