Skip to main content
PUBLICITÉ
  • Jean-Pierre Robert
  • Musique

CD : Les deux premiers trios pour piano de Dvořák par le Busch Trio

Busch Trio Dvorak

  • Antonín Dvořák : Trio pour piano, violon et violoncelle op. 21. Trio pour piano, violon et violoncelle op. 26
  • Busch Trio
  • 1 CD Alpha : Alpha 466 (Distribution : Outhere Music)
  • Durée du CD : 66 min 49 s
  • Note technique : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile grise (4/5)

Ce CD est le quatrième et ultime volume de l'intégrale de la musique de chambre pour piano et cordes de Dvořák par le Busch Trio. Il présente les trios pour piano, violon et violoncelle op. 21 & 26, les deux premiers de leur auteur. Dans une interprétation qui confirme les appréciations élogieuses suscitées par les autres disques (Quatuors pour piano, Quintettes pour piano).

LA SUITE APRÈS LA PUB

Dvořák compose en 1875 son Trio pour piano et cordes op. 21 en si bémol majeur, peu avant la Sérénade pour cordes. Celui-ci marque le début de l'affirmation du beau style mélodique qui sera le sien dans ses œuvres futures. Comme il apparaît à l'Allegro qui, après un début nonchalant du violon, rompu par l'entrée plus énergique du piano, installe un mouvement imposant alternant passages affirmés et plus calmes, et ménageant un bel équilibre entre les trois instruments. À l'Adagio molto, une mélodie mélancolique est défendue par le violoncelle puis par le violon, qui progresse dans une émotion contenue pour atteindre un climax et terminer dans une fin sereine sur les seuls accords du piano. L'Allegretto scherzando trace une polka d'un bel entrain communicatif et en même temps insaisissable. Le trio dispense quelque mélancolie voilée dans le dialogue cello-piano. Au finale, Allegro vivace, le contraste est apporté par un mode agité. Introduit par le piano, il impose un climat agréablement allant sous-tendu par le piano, pour atteindre un sommet ''Grandioso'' quoique, comme au premier mouvement, mêlé de vaillance et d'apaisement. Une fière coda termine l'œuvre.

Le Trio op. 26 en sol mineur date de 1876. Composé par Dvořák après la perte subite d'une fille, il est d'une couleur bien différente du précédent, conférant un rôle prépondérant au violoncelle, l'instrument de l'épanchement. Les trois voix sont encore mieux traitées. L'Allegro moderato est sobre. Introduit par des accords secs, il développe deux thèmes mélodiques, l'un déterminé et doux, l'autre affirmé énoncé par le cello, lequel revient en boucle, lancinant, comme obsédant. Le discours se partage entre tension et mélancolie jusqu'à une coda apaisée. Le Largo porte encore plus avant le sentiment de tristesse, en particulier par le piano sur des notes comme sanglotant du violon. Le mouvement se conclut dans une plus grande sérénité. Le Scherzo presto contraste par son agilité, que traverse un trio évoquant une chanson enfantine. L'Allegro final voit tout chagrin dissipé et offre quelque optimisme dans un mouvement de danse de polka introduit par le violon et de jolies gammes du piano. Le traitement des trois instruments est magistral au fil d'un développement aisé, nanti de changements rythmiques fréquents, et la conclusion sera joliment bondissante.

Encore une fois, on ne peut que louer la fine musicalité du Busch Trio. Formé en 2012, il s'est vu rapidement proposer une résidence à la Chapelle Musicale Reine Élisabeth, un haut lieu de la musique de chambre en Belgique. Ses trois membres, Omri Epstein (au piano), Mathieu van Bellen (au violon) et Ori Epstein (au violoncelle) ont travaillé avec l'altiste Miguel Da Silva et le pianiste András Schiff. Au raffinement instrumental de chacun s'ajoute un sympathique sens de l'ensemble. Leur vision, justement, ne cherche pas à solliciter quelque lyrisme facile. On est frappé au contraire par une retenue de bon aloi et un sens du rythme slave idoine. Belle conclusion de la collection des quatre CD regroupant l'entièreté de la musique de chambre pour piano et cordes de Dvořák, qui figure désormais au rang des interprétations choisies de ces pièces. 

Les enregistrements, dans la salle de la Chapelle musicale Reine Elisabeth à Bruxelles, offrent une image large et immédiate, les instruments pourvus d'un espace généreux. L'équilibre entre les trois voix est satisfaisant. 

Texte de Jean-Pierre Robert

LA SUITE APRÈS LA PUB

Disponible sur Amazon en CD et MP3



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ