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Exposition : Berthe Morisot au Musée d’Orsay

Berthe Morisot Orsay

  • Berthe Morisot (1841-1895)
  • Commissaires : Sylvie Patry, conservatrice générale, directrice de la conservation et des collections du musée d’Orsay
    Nicole R.Myers, The Barbara Thomas Lemmon Senior Curator of European Art au Dallas Museum of Art avec l’Assistante pour la présentation au musée d’Orsay, Lucile Pierret, chargée d’études documentaires
  • Exposition organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris, le Musée des Beaux-Arts, Québec, la Fondation Barnes, Philadelphie et le Dallas Museum of Art, Dallas
  • Du 18 juin au 22 septembre 2019
  • Musée d’Orsay
    1,rue de la Légion d’Honneur
    75007 Paris
    www.musee-orsay.fr

Berthe Morisot n’avait eu droit qu’à une rétrospective de son œuvre en 1941. En 2019, il était grand temps de lui consacrer une véritable exposition. Le Musée d’Orsay relève le défi avec panache !

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En consacrant une exposition à Berthe Morisot, d’une certaine manière le Musée d’Orsay prolongeait la rétrospective de 1941 à l’Orangerie, qui marquait le centenaire de la naissance de l’artiste. Berthe Morisot n’hésite nullement à participer à la première exposition impressionniste en 1874, alors que tous ceux qui se revendiquent tels (impressionnistes) sont voués aux gémonies, raillés, vilipendés et conspués par la critique qui leur prédit un avenir sombre. Classée dans la catégorie « peintre de figure », Berthe Morisot usera d’une thématique encore plus large en ajoutant à son palmarès les scènes d’intérieur, ainsi que des personnages s’insérant dans des paysages ou des jardins. Un autre élément fait également partie de son œuvre : l’extrême importance qu’elle réserve à la mode et aux scènes reliées au quotidien, à l’éphémère et que le pinceau doit pouvoir saisir dans toute leur instantanéité.

Partisane convaincue du sujet pris sur le vif dans un paysage, Berthe Morisot n’en pratique pas moins un travail d’atelier sur ses tableaux initialement conçus à l’extérieur, mais qui exigent quelques retouches nécessaires de la part d’une artiste certainement éprise de perfection. L’artiste explore aussi un domaine plutôt réservé aux peintres masculins : la toilette féminine. Berthe Morisot produira environ vingt tableaux dans ce genre. Un autre thème lui tient à cœur : celui des bonnes, servantes, nourrices qui font partie de l’environnement quotidien des familles bourgeoises de cette dernière partie du XIXe siècle. Berthe Morisot peint avec beaucoup d’humanité ce petit monde à l’activité incessante, dont ses tableaux content avec générosité le dévouement sans bornes. Expérimentant de nouvelles techniques (grattages, utilisation limitée de la totalité du tableau, coups de pinceaux suggérant l’utilisation du pastel plus que la peinture) Berthe Morisot va ainsi ouvrir de nouveaux espaces à sa propre créativité, en refusant toute stagnation dans les techniques du passé, se tournant ainsi délibérément vers de nouveaux et fructueux horizons.
Disparue prématurément à l’âge de 54 ans seulement, dans un de ses derniers tableaux « Jeune fille au lévrier » (Julie Manet et sa levrette Laërte) datant de 1893, Berthe Morisot nous livre une sorte de condensé de l’extrême maîtrise obtenue dans sa peinture : le personnage (sa propre fille Julie) semble pratiquement intégré au décor (divan, fauteuil), le tout exprimé dans une totale liberté d’exécution loin de tout académisme forcément figé et obsolète.

Une exposition qui révèle enfin une saisissante personnalité du monde de la peinture qu’il faut de toute urgence redécouvrir.

Texte de Michel Jakubowicz

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