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Théâtre : Les Evaporés de Delphine Hecquet au Théâtre de La Tempête

Les Evapores

  • Les Evaporés
  • Écriture et mise en scène : Delphine Hecquet - Traduction : Akihito Hirano
  • Avec : Hiromi Asai, Yumi Fujitani, Akihiro Nishida, Marc Plas, Gen Shimaoka, Kyoko Takenaka, Kana Yokomitsu
  • En vidéo : Kaori Ito, Oscar Suzuki Vuillot, Tokio Yokoi
  • Scénographie : Victor Melchy
  • Lumières : Jérémie Papin
  • Musique : Philippe Thibault
  • Costumes : Oria Steenkiste
  • Réalisation des séquences filmées : Akihiro Hata - Surtitrage : Satoko Fujimoto - Dispositif vidéo : Melchior Delaunay
  • Collaboration artistique et dramaturgie : Lara Hirzel
  • Régie : Gilles David et Yann Nedelec
  • Du 5 au 23 juin 2019
  • Théâtre de La Tempête, Cartoucherie
    route du Champ-de-Manœuvre
    75012 Paris
    www.la-tempete.fr

Dans cette pièce dont elle est l’auteure, Delphine Hecquet s’attaque à un phénomène totalement ignoré en France : la disparition volontaire de cent mille personnes par année au Japon.

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La pièce de Delphine Hecquet tente de cerner un étrange phénomène concernant la société japonaise : celui de la disparition et de l’effacement volontaire de ceux que la société a rejetés ou qui pour de multiples raisons ont subi un déclassement social. La seule échappatoire pour ces êtres malmenés par une existence précaire est donc de disparaître, rejetant tous liens familiaux, gommant à jamais leur identité précédente. Tous les personnages qui hantent cette pièce errent sans but, retrouvant dans l’anonymat où ils se sont engouffrés une sorte de paix factice qui leur permet provisoirement d’oublier brièvement la honte et le déshonneur qui les ont poussés à s’exclure volontairement d’une société brutale, inhumaine, où l’individu se retrouve broyé impitoyablement lorsque la chance lui fait défaut. Delphine Hecquet s’attache à suivre avec beaucoup de tact et d’humanité ces parias de la société. Elle analyse avec une grande lucidité le comportement de ces êtres fragilisés par la vie et qui parfois ont des velléités vite abandonnées de renouer avec leur passé. Ces tentatives de lier à nouveau des liens avec leurs enfants tournent court et se terminent en échecs cuisants, les replongeant encore davantage dans les ténèbres de l’anonymat.

La mise en scène de Delphine Hecquet, qui est aussi l’auteure du texte de la pièce, est brillante et semble prendre ses références dans le cinéma japonais, en particulier celui de Yazushiro Ozu mais en y insérant une tendance à y intégrer des éléments mélodramatiques. Excellemment dirigés par Delphine Hecquet, les sept comédiens qui incarnent les personnages de cette pièce parviennent à faire vivre avec un réalisme étonnant les différentes individualités présentes sur le plateau. Un spectacle examinant avec minutie un phénomène inquiétant au Japon concernant la disparition de cent mille personnes par an !

Texte de Michel Jakubowicz



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