Skip to main content
PUBLICITÉ

Théâtre : "Retours" suivi de "Le Père de l’Enfant de la Mère" de Fredrik Brattberg, au Théâtre du Rond-Point

Retours

  • Retours
  • Le Père de l’Enfant de la Mère
  • Textes : Fredrik Brattberg
  • Mise en scène : Frédéric Bélier-Garcia
  • Avec : Jean-Charles Clichet, Camille Chamoux, Dimitri Doré
  • Théâtre du Rond-Point
    2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
    75008 Paris
  • Du 4 juin au 30 juin 2019, à 21H
    www.theatredurondpoint.fr

Deux textes plutôt déstabilisants et étranges de Fredrik Brattberg mis en scène par Frédéric Bélier-Garcia.

LA SUITE APRÈS LA PUB

Dans la première pièce intitulée Retours, Fredrik Brattberg nous entraîne sur les bords de la folie, de l’irrationnel, en centrant sa pièce sur un phénomène paranormal : le retour inespéré de l’être aimé, en la circonstance présente le fils disparu, entraîné par une avalanche mortelle. Les parents du disparu guettent depuis toujours à la fenêtre, dans l’espoir fou de voir se produire l’impensable : le retour de ce fils de 23 ans que la Mort leur a ravi. Pourtant, un beau jour, on frappe à la porte et le disparu réapparaît. À peine installé sur une chaise de cuisine, il se jette avec une férocité gloutonne sur la nourriture mise à sa disposition. Le père et la mère, bouleversés par cette incroyable et fantastique réapparition, se mettent en quatre pour accéder à ses moindres désirs et réinstaller un train-train quotidien semblable à celui qui précédait la mort soudaine de ce fils chéri. Pourtant toute cette normalité va progressivement se lézarder, car le fils revenu d’entre les morts va être rapidement sujet à de subites absences, proches de l’état de mort, obligeant ses parents à de fréquents allers-retours à l’hôpital pour y emmener un fils sujet à une sorte de défaillance chronique permanente. Les absences de ce fils miraculeusement retrouvé vont avoir une fâcheuse tendance à se renouveler sans cesse, provoquant chez ses parents une attitude pouvant aisément prendre la forme d’un rejet de ce fils qui peu à peu va se transformer en une sorte d’ectoplasme répugnant dont il faut à tout prix se débarrasser. La deuxième pièce de Fredrik Brattberg, Le Père de l’enfant de la mère, nous conte un récit hors du commun : la lutte sans merci que se livre un couple pour capter de manière unilatérale, définitive et exclusive l’amour d’un petit enfant. La concurrence pour obtenir l’amour exclusif et total de cet enfant va déclencher au sein de ce couple une sorte de folie malveillante qui pourrait bien aller jusqu’à l’élimination de celui ou de celle qui atteindrait cet objectif si ardemment convoité.

Malgré l’utilisation un peu systématique de séquences se répétant de manière cauchemardesque (Le Père de l’enfant de la mère), ces deux pièces parfaitement interprétées par trois acteurs très performants (Camille Chamoux, Jean-Charles Clichet et Dimitri Doré) trouvent leur rythme grâce à la mise en scène souvent percutante de Frédéric Bélier-Garcia.

Texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


Théâtre du Rond-Point

PUBLICITÉ