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Théâtre : « J’ai pris mon père sur mes épaules » de Fabrice Melquiot au Théâtre du Rond-Point

Jai pris mon pere sur mes epaules

  • J’ai pris mon père sur mes épaules
  • Texte Fabrice Melquiot
  • Mise en scène : Arnaud Meunier
  • Avec (par ordre d’apparition) : Rachida Brakni (Anissa), Philippe Torreton (Roch), Maurin Ollès (Enée), Vincent Garanger (Grinch), Frederico Semedo (Bakou), Bénédicte Mbemba (Céleste), Riad Gahmi (Mourad), Nathalie Matter (Betty, La Mort)
  • Du 13 février au 9 mars 2019, 20h30
  • Théâtre du Rond-Point, Salle Renaud-Barrault
    www.theatredurondpoint.fr

Une approche résolument contemporaine d’un échantillon d’humanité confronté à la maladie et la mort.

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Arnaud Meunier qui met en scène « J’ai pris mon père sur mes épaules » d’après le texte de Fabrice Melquiot reconstruit avec une minutie proche de la perfection l’univers des protagonistes de ce drame. En effet, que nous conte-t-il ? Simplement l’existence de quelques habitants d’un immeuble de béton situé vraisemblablement dans une banlieue présumée lointaine… Il nous dépeint une petite communauté qui pratique l’amitié, l’entraide, la solidarité, bref tout ce qui peut apporter un minimum d’espérance et d’espoir face à un monde où chaque jour peut amener son lot de surprises, souvent mauvaises, sans crier gare. Parmi ces mauvaises surprises figurent bien entendu les attentats de 2015 à Paris mais l’épicentre de la pièce s’articule sur un tout autre sujet puisque c’est à partir de la détection d’un cancer développé par Roch que tout va s’enchaîner. Désespéré par cette nouvelle qui lui tombe sans préavis sur la figure, son fils (Enée) va tenter de lui offrir pour le bref laps de temps qui lui reste à vivre, un séjour au Portugal grâce à un petit pécule de trois mille euros patiemment amassé. Mais ce qui aurait dû devenir une visite paradisiaque dans un pays de rêve va se transformer en cauchemar lorsque le père et le fils s’aperçoivent que le petit magot soigneusement mis de côté a disparu… Le nom du coupable apparaît clairement. C’est celui de Grinch qui pourtant sur la seule révélation de la maladie de Roch, se met à vomir et se tordre de douleur… Malgré ce handicap terrible, le père et le fils tenteront de relever le défi, se traînant sur les routes en direction de l’Espagne et du lointain Portugal qui tel un mirage ne cesse de reculer. La pièce de Fabrice Melquiot ne conte pas uniquement le destin de ce père et de ce fils lancés dans une folle course vers ce mythique et inatteignable Portugal. Elle nous révèle aussi des personnages entretenant entre eux des liens proches de l’indissoluble et du fraternel. C’est ainsi que les existences d’Anissa, Bakou, Céleste, Mourad sont évoquées avec justesse, saisies dans toute leur complexité et toute leur fragilité. En résumé, cette pièce adaptée d’après le texte de Fabrice Melquiot semble littéralement portée par Philipppe Torreton qui donne à son personnage (Roch) toute l’épaisseur psychologique nécessaire, permettant de croire à celui qu’il incarne. Vincent Garanger (Grinch) endosse un personnage complexe, torturé par le poids de ses contradictions.

Bref, un spectacle marqué par le sceau du tragique à ne pas négliger, nous remettant en mémoire de sinistres évènements encore tout proches… En dehors des performances d’acteurs évidentes de Philippe Torreton et de Vincent Garanger, il serait opportun de signaler les excellentes prestations d’acteurs réalisées par le reste de la distribution : Rachida Brakni, Maurin Ollès, Frederico Semedo, Bénédicte Mbemba, Riad Gahmi et Nathalie Matter.

Philippe Torreton et Vincent Garanger donnent à ce spectacle édifié sur un texte de Fabrice Melquiot toute sa force, toute son humanité.

Texte de Michel Jakubowicz

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