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Spectacle : "J'ai des doutes" par François Morel au Théâtre du Rond-Point

Jai des doutes

  • J’ai des doutes : textes Raymond Devos
  • Un spectacle de et avec François Morel
  • Composition musicale : Antoine Sahler
  • Musique et interprétation : Romain Lemire, en alternance avec Antoine Sahler
  • Assistanat à la mise en scène : Romain Lemire
  • Théâtre du Rond-Point ; du 4 décembre 2018 au 6 janvier 2019, à 18H30
    Salle Renaud- Barrault
    www.theatredurondpoint.fr

François Morel rend ici hommage au poète lunaire, farfelu, décalé, prince de l’imaginaire : Raymond Devos.

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Pour son début de spectacle intitulé « J’ai des doutes », François Morel n’y va pas par quatre chemins. En effet, il apparaît tout de sombre vêtu, dans une atmosphère dantesque où tonnerre et éclairs déchaînent fracas et assourdissement. Dans cette première scène époustouflante, François Morel dialogue sans complexe avec un Dieu à la fois débonnaire et montant volontiers sur ses ergots lorsqu’on lui conteste un seul iota de sa puissance forcément divine. L’ensemble du spectacle reprend quelques sketches célèbres du grand humoriste Raymond Devos, grand spécialiste s’il en fut de l’absurde, de l’étrangeté et de l’humour noir. Si le sketch célèbre « J’ai des doutes » qui donne son titre au spectacle de François Morel fait bien partie de cet hommage rendu à l’inimitable Raymond Devos, il en est un qui vire carrément à l’absurde le plus total : celui de voitures tournant sans cesse dans un circuit fermé, clôturé de sens interdits barrant ainsi la route aux malheureux condamnés à tourner éternellement dans un certain sens giratoire… Un des sommets de ce spectacle (rassurez-vous, il y en a de nombreux) est peut-être le sketch du chien qui se prend pour un homme et vice-versa. L’art de Raymond Devos va ici encore plus loin, transcendant les notions de réalité et d’imaginaire, nous entraînant dans un cercle inquiétant où nous commençons à remettre en question notre identité et où les fondements supposés sûrs de notre réalité tangible menacent de se fissurer… Comme dans ses précédents spectacles récemment donnés au théâtre du Rond-Point, La Vie (2016), La fin du monde est pour dimanche (2015), dans ce dernier spectacle célébrant la mémoire de Raymond Devos, François Morel manie la subtilité en expert, évitant toute surcharge, allant à l’essentiel de l’œuvre poétique de celui-ci, prouvant ainsi que ce créateur bien que nous ayant faussé compagnie, continue tranquillement à exister par le biais du monde magique du théâtre… Mentionnons aussi l’indispensable présence de Romain Lemire (en alternance avec Antoine Sahler) apportant avec son piano la touche musicale si précieuse pour intensifier la magie d’un spectacle dédié à Raymond Devos, cet habitant éternel d’un monde parallèle où règnent l’absurde et l’inconnu…

Au terme de ce spectacle, François Morel, qui ici se met au service d’une très grande pointure de l’humour et de l’absurde, Raymond Devos, nous permet finalement de sortir sans encombre de ce labyrinthe soigneusement tissé par un magicien du bizarre…

Texte de Michel Jakubowicz



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