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Pièce de théâtre : "Dépendances", au Studio Hébertot à Paris

Affiche Dependances Studio Hebertot

Au tout début de la pièce, alors qu’aucun des deux protagonistes de ce spectacle n’a encore fait son apparition, les spectateurs subissent l’assaut furieux d’une énorme vague qui, tel un maelström monstrueux, menace d’engloutir toute la salle. Peu après ces préliminaires, plutôt inquiétants, Tobias et Henri font leur apparition dans cet appartement familial dont ils doivent régler la succession. Les deux frères ne se sont pas vus depuis pratiquement deux ans et leur réunion n’est pas dénuée d’animosité et d’hostilité réciproques. Ils attendent en fait un troisième larron, qui n'est autre que le troisième frère, et dont la spécialité consiste visiblement à se faire attendre.

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Dépendances
Une pièce écrite et mise en scène par Charif Ghattas

Avec :
Thibault de Montalembert
Francis Lombrail

Au Studio Hébertot
78 bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris
du 19 au 29 avril 2018 à 19h ; 17h le dimanche

 www.studiohebertot.com

Au fur et à mesure de la discussion qui s’engage tant bien que mal entre les deux frères, apparaît plus ou moins bien esquissée la psychologie de l’absent, qui plus que jamais tarde à les rejoindre. La tension monte d’un cran lorsque l’absence de Carl - c'est ainsi que se prénomme le troisième de la fratrie - commence à atteindre le cap d’une heure. Les deux frères Tobias et Henri en arrivent presque aux mains dans un bref mais violent affrontement qui heureusement, finit par tourner court.

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Un élément irrationnel s’introduit dans la pièce, matérialisé par des coups de téléphone mystérieux provenant théoriquement de Carl. Étrangement, ces appels n’aboutissent à aucun dialogue, comme si l’interlocuteur invisible choisissait délibérément le mutisme le plus total, refusant définitivement toute possibilité d’entrer en contact avec celui qui désespérément l’appelle en vain. L’un des deux frères perd patience et décide brutalement de mettre fin à cette attente qui confine à l’absurde. Il lui semble évident que le fameux Carl, comme à son habitude, ne viendra pas, les laissant tous deux s’étriper, remâcher de sombres et terribles secrets de famille dont Carl semble être l’objet.
Peu à peu une idée farfelue, peu rationnelle, commence à germer dans la tête du spectateur : Carl, le mystérieux frère dont on attend vainement la soudaine apparition durant plus d’une heure ne serait-il finalement qu’une fiction que se renvoient sans cesse au visage Tobias et Henri ? La vérité sera plus brutale, définitive, claquant comme une sèche détonation, laissant le spectacle se conclure dans une atmosphère glauque, poisseuse, renvoyant impitoyablement Tobias et Henri vers leur destin. Les frères se retrouvent à nouveau confrontés aux amers souvenirs venus d’un passé qui s’obstine à incessamment resurgir. Bonne prestation des deux acteurs (Thibault de Montalembert et Francis Lombrail) incarnant avec beaucoup d’intuition les deux frères, excellemment dirigés par le metteur en scène Charif Ghattas.

Texte de Michel Jakubowicz 



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