Exposition : Nymphéas, l'abstraction américaine et le dernier Monet au Musée de l'Orangerie
Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet
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Du 13 avril au 20 août 2018
Musée de l’Orangerie, jardin des Tuileries, 75001 Paris
http://www.musee-orangerie.fr/
Une exposition qui possède le don d’installer une sorte de passerelle entre les Etats-Unis et la France, le fil conducteur côté français étant symbolisé par une figure hautement représentative de l’Impressionnisme : Claude Monet. Il apparait clairement que Claude Monet dans ses derniers tableaux consacrés aux Nymphéas qui peuvent être à juste titre considérés comme son testament pictural laissé aux générations futures, va d’une certaine manière ouvrir la voie à l’abstraction américaine. Cette jonction spectaculaire et surprenante entre le vieux monde et le nouveau monde va s’effectuer grâce aux grandes figures de l’abstraction américaine présentes dans cette exposition. Si d’emblée deux grands peintres servent un peu de figures emblématiques dans ce parcours, (Mark Rothko et Jackson Pollock), Morris Louis, Clyfford Still, Ellsworth Kelly, Joan Mitchell, Philip Guston, Helen Frankenthaler, Mark Tobey, Sam Francis, peuvent tout autant revendiquer une place de choix dans l’édification de ce mouvement puissant et incontournable que représente l’abstraction américaine. Si cette exposition ne présente qu’un nombre relativement réduit de tableaux, répartis entre ceux de Monet et ceux de l’abstraction américaine il en va par contre tout autrement sur le plan de la qualité des œuvres rassemblées à cette occasion. En effet, seules des œuvres majeures, soigneusement choisies, y figurent. Mark Rothko est présent avec plusieurs tableaux, dont le magnifique Blue and Gray, affichant parfois une austérité affirmée alors que Jackson Pollock offre au regard des tableaux mettant en pratique sa fameuse technique du dripping. Il ne faudrait pas trop négliger la peinture de Philip Guston peut-être un peu oubliée alors que d’autres peintres tels que Sam Francis affichent ici quelques grands formats. On peut aussi apprécier à leur juste valeur les immenses tableaux d’Helen Frankenthaler sans pour autant ne pas succomber à la puissance de ceux de Morris Louis et de Jean-Paul Riopelle. De même que Paul Cézanne annonçait le cubisme dans ses derniers tableaux, Claude Monet avec ses Nymphéas va d’une certaine manière influencer l’abstraction américaine et le témoignage d’Ellsworth Kelly reconnaissant sa dette envers le peintre français ne fait que confirmer cette idée. Cécile Debray, directrice du musée de l’Orangerie, révèle à travers cette exposition les liens qui unissent avec une singularité étonnante la France et les Etats-Unis à travers le dernier Monet et le vaste univers de l’abstraction américaine.
Michel Jakubowicz