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Théâtre : Michel-Ange et les fesses de Dieu

MichelAnge

de Jean-Philippe Noël
Mise en scène : Jean-Paul Bordes
François Siener, Jules II
Jean-Paul Bordes, Michel-Ange
Jean-Paul Comart, Mattéo
César Dabonneville, Modèle

LA SUITE APRÈS LA PUB

du 9 janvier au 24 février 2018 au Théâtre 14
www.theatre14.fr

Si les murs de la Chapelle Sixtine sont décorés par les peintres italiens les plus en vue puisque parmi eux on peut relever les noms illustres de Rosselli, Pinturicchio, Ghirlandaio, Le Pérugin et Botticelli, la voûte ne possède qu’un fond bleu parsemé d’étoiles attendant en vain semble-t-il le peintre qui donnera une âme à cet espace désespérément vide. C’est le pape Jules II, subjugué par le génie de Michel-Ange qui passe commande à cet artiste dont pourtant la renommée éclatante s’établit sur la sculpture où il règne en maître.

Devant ce défi colossal que lui demande de relever le pape Jules II, Michel-Ange en proie au doute va longuement hésiter avant de s’atteler à cette tâche surhumaine, tenté aussi bien par la somme allouée à ce gigantesque travail que par le symbole religieux très fort qui s’attache à cette réalisation. Se jetant à corps perdu dans cet ouvrage titanesque, Michel-Ange va être confronté à d’énormes difficultés matérielles, qu’il va finir par surmonter malgré le refus absolu d’embaucher des auxiliaires qui auraient pu lui faciliter la tâche mais dont la présence l’aurait aussi exposé à un espionnage incessant de la part d’autres peintres jaloux à qui avait été refusée cette offre fantastique. Bien que protégé par Jules II, qui fréquemment vient s’enquérir de la progression des travaux, Michel-Ange vit constamment dans la peur de se faire assassiner par des concurrents malchanceux, tentant vainement de convaincre son fidèle serviteur Mattéo du bien-fondé de ses craintes. Bien entendu, la voûte qu’il peint dans des conditions terribles, à vingt mètres au-dessus du sol lui cause de terribles soucis avec une formation de salpêtre sur les enduits utilisés, le pire étant les apparitions toujours plus fréquentes de Jules II, s’inquiétant du piétinement évident de la fresque qui semble s’éterniser, menaçant de ne jamais être achevée...

La pièce de Jean-Philippe Noël relate tous ces épisodes avec un sens du rythme impressionnant, dessinant avec un réalisme certain les rapports souvent conflictuels s’établissant ente le pape Jules II et Michel-Ange. Jean-Philippe Noël tout en axant essentiellement l’intérêt de la pièce sur les deux personnages principaux (Jules II et Michel-Ange) n’en oublie pas pour autant de ménager un rôle non négligeable à Mattéo, le fidèle serviteur de Michel-Ange, lui octroyant ainsi une place de choix dans cette course effrénée vers la gloire dans laquelle Michel-Ange s’est lancé…

La mise en scène de Jean-Paul Bordes qui endosse le rôle de Michel-Ange est d’une grande sobriété, mettant en lumière les ressorts dramatiques qui déterminent les actions de chacun des personnages de la pièce. Le rôle du pape Jules II est admirablement tenu par François Siener qui donne à son personnage toute la puissance désirée face au personnage de Michel-Ange endossé avec vigueur par Jean-Paul Bordes. Jean-Paul Comart donne également à son personnage (le valet Mattéo) une stature qui force l’adhésion…Un spectacle qui démarre en fanfare l’année 2018 pour le Théâtre 14 !

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Michel Jakubowicz

Extrait de la pièce :



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Jean-Philippe Noël

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