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Urfaust de Goethe au Théâtre de la Tempête jusqu'au 5 février

Affiche Ur Faust

du 11 janvier au 5 février 2017
au Théâtre de la Tempête
Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre
75012 Paris
www.la-tempete.fr

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Avant le Faust de Goethe que nous connaissons et qui a servi de support littéraire à de nombreux compositeurs comme Gounod, Berlioz, Busoni, Boïto, il existe un Urfaust datant de 1775 dont le manuscrit ne sera retrouvé que plus de cent ans plus tard en 1887.

URFAUST illustheatreGoethe dans cette première version de Faust s’y révèle radical, presque brutal et sa deuxième version que nous connaissons actuellement apparaît par comparaison comme atténuée. Dans cette première version de 1775, Faust engage avec ce suppôt du diable (Méphisto) surgi de nulle part un combat inégal face à une créature prête à user de tous les moyens les plus déloyaux pour s’emparer de son âme. C’est en effet par ruse et autres manœuvres infâmes que Méphisto va berner Faust en lui plaçant comme appât, l’innocente Marguerite, manipulée par ce démon, ravi de posséder ainsi une pauvre créature qui bien malgré elle fera chuter dans l’abîme sans fond de l’enfer, Faust. Marguerite, éprise de Faust va devenir une double criminelle en provoquant sans le vouloir le décès de sa mère et celui de son enfant dont le père n’est autre que Faust. Condamnée à mort, Marguerite git dans un sombre cachot et en proie à une sorte de folie elle ne reconnaît pas Faust qui vient avec l’aide de Méphisto la délivrer. Cette dernière scène, particulièrement dramatique, l’oppose violemment à Faust qui soudainement lui fait horreur car elle perçoit avec une terrible lucidité que celui qui est devenu l’ombre servile de Faust (Méphisto) n’est que l’émissaire du mal dans toute sa hideuse puissance. Elle préfère la mort à la liberté que lui offre Faust, désespéré par son refus de le suivre. La pièce (inachevée) se termine abruptement sur cette atroce confrontation ultime entre les deux amants mais nous laisse entrevoir que Marguerite sera sauvée des flammes de l’Enfer alors que Faust y sera précipité. La mise en scène de Gilles Bouillon est remarquable non seulement pour sa fidélité à ce texte initial de 1775 mais aussi pour la direction de ses acteurs qui incarnent à la perfection leurs personnages respectifs .Ainsi, le personnage de Faust joué par Frédéric Cherboeuf acquiert une réalité impressionnante, opposant sa lucidité au maléfique Méphisto incarné avec force par Vincent Berger qui donne à son personnage une dimension inquiétante. Mais il serait injuste de ne pas souligner la superbe performance d’actrice que réalise Marie Kauffmann incarnant avec justesse le rôle de Marguerite. Bref, tous les ingrédients nécessaires à la résurrection de cette première version de Faust de 1775 de Goethe sont présents dans cette mise en scène exemplaire de Gilles Bouillon, invitant ainsi les spectateurs à une redécouverte d’un texte mythique dont la descendance est multiple.

Texte de Michel Jakubowicz

Urfaust de Goethe

traduction : Jean Lacoste et Jacques Le Rider
mise en scène : Gilles Bouillon

avec :
Vincent Berger : Méphisto
Baptiste Chabauty : Wagner, Valentin, un buveur
Frédéric Cherboeuf : Faust
Etienne Durot : L’étudiant, Lise, un buveur
Marie Kauffmann : Marguerite
Juliette Poissonnier : Marthe, un buveur

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