Faust de Goethe au Théâtre Le Ranelagh
Traduction, Gérard de Nerval ; adaptation et mise en scène, Ronan Rivière
Théâtre Le Ranelagh : 5, rue des Vignes - 75016 Paris
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Jusqu'au 26 mars 2017
www.theatre-ranelagh.com
Le thème de Faust a depuis longtemps sollicité l’imaginaire des compositeurs puisque Charles Gounod nous livrera son opéra Faust en 1859. Hector Berlioz sera lui aussi fasciné par le texte de Goethe en composant sa légende dramatique : La Damnation de Faust qui sera donnée à l’Opéra Comique en 1846.
Mais L’Italie sera elle aussi attirée par ce thème sulfureux puisque Arrigo Boïto composera un opéra Mefistofele qui lors de sa création déclenchera de terribles remous et des violences incroyables. Toujours dans le domaine musical italien Ferrucio Busoni (1866-1924) livrera son opéra Doktor Faust injustement peu représenté de nos jours. Mais le cinéma a depuis longtemps lui-aussi jeté son dévolu sur ce thème porteur axé sur l’immortalité et l’irrationnelle présence du démon éternellement embusqué dans les ténèbres et toujours prompt à fondre sur sa proie lorsque les circonstances le lui permettent. C’est d’abord le cinéaste allemand, F.W Murnau qui ouvre le bal en tournant au temps du cinéma muet Faust(1926) avec dans les deux rôles principaux Gösta Ekman(Faust) et Emil Jannings dans celui de Méphisto.
En France, il ne faut pas oublier que Claude Autant-Lara tourna en 1955, Marguerite de la Nuit avec dans les rôles principaux Michèle Morgan et Yves Montand. Enfin toujours dans le domaine du cinéma français n’oublions pas la diabolique composition de Michel Simon incarnant Méphistophélès en compagnie de Gérard Philipe endossant celui de Faust, dans le film de René Clair La Beauté du Diable tourné en 1949.
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Ronan Rivière qui assure la mise en scène de ce Faust de Goethe a choisi un dispositif scénique assez ingénieux pour son spectacle. En effet, il ne fait appel qu’à un décor unique constitué d’un gigantesque escalier qui peut-être symbolise l’accès à deux univers totalement antagonistes le Ciel et l’Enfer. A partir de ce décor unique Ronan Rivière fait apparaître les trois personnages indissociablement réunis dans ce drame dont l’infâme Méphistophélès est le maître absolu.
Par sa ruse et ses promesses fallacieuses jamais tenues il va mener Faust là où depuis toujours il veut le conduire : en Enfer. Pour parvenir à ses fins, Méphistophélès dispose de Marguerite qui, bien malgré elle, va servir d’appât car Faust l’apercevant pour la première fois va en tomber éperdument amoureux. Les épisodes dramatiques vont s’enchaîner à la vitesse de l’éclair, constitués d’autant de traquenards imaginés par Méphistophélès n’ayant pour but que de précipiter dans le néant les deux amants traîtreusement manipulés par celui-ci. Tout comme dans la Damnation de Faust de Berlioz qui lui aussi s’appuie sur la traduction de Gérard de Nerval, la pièce se termine sur la chute dans l’abîme de Faust alors que miraculeusement Marguerite échappe de justesse à ce destin funeste.
Remarquable composition de Ronan Rivière qui incarne avec beaucoup de conviction un Méphistophélès cynique et impitoyable. Les autres excellents protagonistes de cette représentation donnée ce jeudi 15 décembre 2016 étaient Aymeline Alix, Romain Dutheil, Jérôme Rodriguez, Jean-Benoît Terral et Olivier Mazal, piano. Au total une diablerie imaginée par Goethe, bien menée par un metteur en scène optant pour la sobriété mais respectant à la lettre les données du drame.
Michel Jakubowicz
Avec : Aymeline Alix, Laura Chetrit, Romain Dutheil ou Anthony Audoux
Ronan Rivière, Jérôme Rodriguez ou Olivier Lugo, Jean-Benoît Terral
Au piano Léon Bailly ou Olivier Mazal
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