Tempête sous un crâne d'après Les Misérables de Victor Hugo au Théâtre Gérard Philipe
Adaptation par Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière
Mise en scène de Jean Bellorini
avec Mathieu Coblentz, Karyll Elgrichi, Camille de La Guillonnière, Clara Meyer, Céline Ottria, Marc Plas, Hugo Sablic
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Du 11 mars au 10 avril 2016
Durée : Ire époque :1h30/entracte :15mn./2e époque :2h
Théâtre Gérard Philipe, salle Roger Blin
Centre dramatique national de Saint-Denis
www.theatregerardphilipe.com
Les Misérables, le roman de Victor Hugo nous conte le destin de plusieurs personnages imaginés par un auteur aux idéaux élevés dont le but primordial est de se mettre au service des déshérités, de châtier les criminels et de remettre dans le droit chemin ceux qui par suite de circonstances malheureuses ont durement et injustement subi de terribles châtiments.
C’est le cas d’un personnage central des Misérables : Jean Valjean, sorte de colosse héroïque, ancien forçat ayant purgé sa peine mais que certaines circonstances font à nouveau sombrer dans le vol… Mais de bonnes âmes rédemptrices existent de par le monde, comme cet évêque Monseigneur Myriel, qui recueille un soir Jean Valjean sortant du bagne. Au lendemain, les gendarmes ramènent Jean Valjean, muni de couverts d’argent dérobés chez Monseigneur Myriel, qui stupéfie la maréchaussée en reprochant presque à Jean Valjean éberlué de ne pas avoir également emporté des chandeliers d’argent qu’il lui destinait. Le choc émotionnel ressenti par Jean Valjean face à une telle générosité va faire de celui-ci un être qui se jure dorénavant de se mettre au service des faibles, de leur porter secours, bref de changer leur destin. Débutant une nouvelle existence, le protagoniste va changer d’identité car l’inspecteur Javert, fin limier et habitué à inlassablement traquer ceux qui tentent par tous les moyens de se soustraire à la justice, est à ses trousses. Entre Jean Valjean et l’inspecteur Javert va s’engager une lutte sans merci, sorte de combat incessant, obsessionnel, qui doit fatalement se conclure par la mort de l'un d'entre eux. Malgré cette lutte permanente qu’il doit mener contre cette traque impitoyable subie de la part de l’ignoble inspecteur Javert, Jean Valjean, affublé de différentes nouvelles identités (Madeleine, Leblanc) va mettre en pratique ce qu’il s’est juré de réaliser : lutter contre l’injustice et sauver ceux qu’un sort funeste menace constamment. C’est ainsi qu’il arrachera des griffes des abominables Thénardier la petite Cosette qui n’est autre que la fille de la pauvre Fantine. Il saura aussi sauver Marius, laissé pour mort lors d’un combat mené sur les barricades en le transportant au péril de sa propre vie dans les égouts de Paris…
Ce roman de Victor Hugo aux rebondissements multiples a bien entendu séduit de nombreux metteurs en scène dans le monde du cinéma. Les versions filmées sont innombrables mais seule l’une d’elles a laissé un souvenir durable : celle de Raymond Bernard tournée en 1935 avec dans les rôles principaux Harry Baur dans celui de Jean Valjean et Charles Vanel dans celui de l’inspecteur Javert. Jean Bellorini ne fait aucun usage de moyens comparables au cinéma dans sa version présentée au Théâtre de Saint-Denis. Il se contente du moins dans la première partie de laisser deux acteurs réciter avec beaucoup de réalisme les différentes péripéties du roman de Victor Hugo. Donc pas de décor coûteux, pas de costumes d’époque. Jean Bellorini base tout son spectacle sur un seul élément : la force intrinsèque du roman de Victor Hugo, qui charrie sa fureur, sa violence en un seul mouvement perpétuel. Son adaptation est servie par une troupe de comédiens dynamiques réellement concernés par l’intensité du récit, donnant à chaque scène une force peu commune, malgré des moyens scéniques volontairement réduits au minimum.
Michel Jakubowicz
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