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Le Mariage de Figaro au Théâtre 14 (Paris)

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de Beaumarchais
mise en scène : Jean-Paul Tribout
Avec
Figaro : Eric Herson-Macarel
La Comtesse : Marie-Christine Letort
Marceline : Claire Mirande
Suzanne : Agnès Ramy
Chérubin : Thomas Sagols
Bazile, Double-Main : Marc Samuel
Fanchette : Alice Sarfati
Le Comte Almaviva : Xavier Simonin
Don Gusman Brid’oison : Jean-Marie Sirgue
Antonio : Pierre Trapet
Bartholo : Jean-Paul Tribout

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du 6 janvier au 21 février 2015 au Théâtre 14
Direction Emmanuel Dechartre
20 avenue Marc Sangnier - 75014 Paris
www.theatre14.fr

Beaumarchais devra attendre que s’écoulent plusieurs années pour voir enfin représentée à l’Odéon sa comédie Le Mariage de Figaro le 24 avril 1784 car la censure veille à ce que la contestation disparaisse et à ce que les idées révolutionnaires n’échauffent davantage les esprits.

Cette pièce de Beaumarchais remet en question de nombreux et scandaleux privilèges que la noblesse tente contre vents et marées de conserver coûte que coûte. Déjà en 1775, Beaumarchais s’attaquait à ces privilèges dans sa pièce Le Barbier de Séville ou la précaution inutile. Quelques années plus tard, Mozart et son librettiste Lorenzo da Ponte s’emparant à leur tour de la pièce de Beaumarchais livrent au public Les Noces de Figaro, un opéra qui respecte fidèlement le déroulement de la pièce .On peut dans cette pièce admirer l’habileté de Beaumarchais qui oppose deux stratagèmes. Celui (scélérat) du Comte Almaviva qui complote directement contre Figaro en tentant secrètement de faire de Suzanne sa maîtresse et celui ourdi par Figaro qui, averti par Suzanne, va imaginer un plan destiné à confondre ce dernier. Mais c’est finalement le plan improvisé par la Comtesse elle-même qui triomphera des turpitudes de son époux, le Comte Almaviva, en le couvrant de ridicule au terme d’un étrange ballet nocturne dans lequel se retrouve dupé celui qui croyait par ses perfides intrigues arriver à ses fins. Qu’a voulu exactement démontrer Beaumarchais dans cette pièce ? Que les idées de la bourgeoisie allaient bientôt renverser les privilèges éhontés que s’arrogeait la noblesse ? Mais il faut aussi tenir compte des idées de liberté et de justice que Beaumarchais avait apprises dans son propre milieu familial (son père était plutôt ce qu’on pourrait appeler un libre penseur).Il est évident que Beaumarchais répercute cet état d’esprit dans sa pièce et tente, à sa manière, de participer activement  à l’abolition des privilèges détenus par une noblesse attachée à sauvegarder indéfiniment ses possessions et autres avantages détenus de droit divin. Jean-Paul Tribout, le metteur en scène de ce Mariage de Figaro (et qui endosse lui-même le rôle de Bartholo) nous propose ici une mise en scène solide et d’une rare efficacité du chef-d’œuvre de Beaumarchais. Une mise en scène sans esbroufe, qui respecte à la lettre l’esprit de Beaumarchais et privilégie avant tout ce que tente de dire l’auteur du Mariage de Figaro .Avec Jean-Paul Tribout pas de faux pas du genre anachronismes et embardées déplacées artificiellement dans notre présent. Il se contente si l’on peut dire de veiller scrupuleusement au déroulement patiemment organisé de la comédie de Beaumarchais, dévoilant adroitement la scélératesse du Comte Almaviva, l’astuce de Figaro et l’habileté des femmes, promptes à tout mettre en œuvre pour confondre et faire expier le Comte Almaviva empêtré dans ses stratagèmes voués à l’échec. Habilement  dirigés par Jean-Paul Tribout, les comédiens investissent avec force chacun de leur personnage, donnant à cette comédie lucide et dénonciatrice de Beaumarchais  un aspect visionnaire, anticipant ainsi la Révolution qui s’annonce à l’horizon. Notons également l’efficacité d’un beau décor unique dû à Amélie Tribout et aussi les superbes costumes d’Aurore Popineau.

texte de Michel Jakubowicz

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