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Eurydice de Jean Anouilh au Théâtre 14 jusqu'au 22 février

Eurydice-theatre-14

Mise en scène : Jean-Laurent Cochet/Sam Richez
avec : Jean-Laurent Cochet (le père), Sam Richez (Orphée), Vincent Simon (Mr Henri)
Maryse Flaquet (la belle caissière), Fabrice Delorme (le garçon du buffet), Norah Lehembre ( Eurydice) Catherine Griffoni (la mère), Jean-Pierre Leroux (Vincent), Julien Morin (Mathias)
Jean-Claude Eskenazi (Dulac), Jacques Ibranosyan (le petit régisseur), François Pouron (le garçon d’hôtel), Anthony Henrot (le chauffeur d’autocar), Pierre Ensergueix (le secrétaire du commissaire)interprétation au violon : Anne-Marie de Bisgisson

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du 7 janvier au 22 février 2014 au Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier - 75014 Paris

Monteverdi, Offenbach, Cocteau, ont abordé chacun avec son génie propre le mythe légendaire d’Eurydice. Jean Anouilh aborde ce thème en 1941 alors que la France endure le sort funeste que subissent la plupart des pays d’Europe, submergés par la vague déferlante du nazisme triomphant.

Il faut peut-être attribuer à cette période lourde de dangers et de menaces, l’atmosphère souvent sombre et tendue de cette pièce, malgré la volonté de Jean Anouilh d’adopter parfois un ton assez léger dans certaines scènes. Jean Anouilh situe le cadre de sa pièce dans un lieu où tout peut arriver puisqu’il s’agit d’un café de gare où Orphée qui a troqué sa harpe contre un violon se trouve avec son père. Tous deux gagnent leur vie tant bien que mal en jouant aux terrasses des cafés .Dans ce café se tient immobile une belle caissière, alors que s’agite avec diligence le garçon du buffet  et qu’un client silencieux tourne le dos à Orphée et son père avec une indifférence feinte. Le père d’Orphée ressasse avec nostalgie ses souvenirs concernant les petits restaurants qu’il a fréquentés dans sa jeunesse durant ses tournées en province. Un prétexte à de longues énumérations de menus alléchants plutôt pantagruéliques, dont il ne cesse de fournir de mirifiques détails qu’Orphée est obligé de subir. Tout va bientôt basculer dans le drame lorsqu’ apparaît une jeune fille inconnue dont immédiatement, Orphée fasciné et séduit va  tomber amoureux.  La mort se met en mouvement et obtient sa première victime : Mathias, qui est l’ex amant d’Eurydice (la mystérieuse jeune fille) qui désespéré et sans espoir de reconquérir Eurydice, vient de se jeter sous les roues d’un train entrant en gare. C’est ici que l’identité réelle du mystérieux client accoudé au buffet de la gare va peu à peu se dévoiler. Il suggère  à Orphée auquel il s’intéresse beaucoup de l’appeler Monsieur Henri, s’immisçant l’air de rien dans l’existence des deux amants dont il prétend d’une certaine façon devenir le serviteur dévoué. Mais on peut s’interroger sur ce Monsieur Henri et ses buts inavoués concernant le sort des deux amants ; ne serait-il pas une sorte d’ange de la mort miséricordieux pour ceux qu’il a choisis et qui  sont condamnés à mourir ? Monsieur Henri serait-il un double du personnage redoutable incarnant la Mort, du film Les trois Lumières de Fritz Lang qui alors que le film se termine invite les deux amants à le suivre dans le royaume des morts ? La mise en scène de Jean-Laurent Cochet  et Sam Richez s’avère plutôt efficace, révélant peu à peu l’étrange et inquiétante personnalité de Monsieur Henri qui sous ses aspects inoffensifs n’en apparaît que davantage le serviteur zélé et dévoué de la mort. Distribution exemplaire incarnée par Jean-Laurent Cochet excellent père débonnaire et perdu dans son passé, Eurydice parfaitement interprétée par Norah Lehembre ainsi qu’Orphée incarné par Sam Richez. Quant à Vincent Simon qui interprète Monsieur Henri, malgré son « dévouement inconditionnel » aux deux amants, il sait créer un sentiment diffus de peur jusqu’à la conclusion de la pièce.

www.theatre14.fr

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