Skip to main content
PUBLICITÉ

Théâtre : El Tigre

el-tigre1livret et mise en scène : Alfredo Arias
composition musicale : Bruno Coulais
collaboration artistique : René de Ceccatty
avec Denis D’Arcangelo, Carlos Casella, Arielle Dombasle, Alejandra Radano, Andrea Ramirez, Alexie Ribes
violons : Christophe Guiot et Elisabeth Pallas
alto : Françoise Gneri, violoncelle : Jean-Philippe Audin

au Théâtre du Rond-Point
du 17 décembre 2013 au 12 janvier 2014,21h

LA SUITE APRÈS LA PUB

Alfredo Arias n’est jamais à court d’inspiration lorsqu’il veut faire revivre certains quartiers de Buenos Aires. Dans ce spectacle le metteur en scène de « Peines de cœur d’une chatte anglaise » s’ingénie avec toute la fantaisie débridée dont il est capable à nous faire découvrir ce quartier totalement insolite et singulier que constitue El Tigre, situé dans la région Nord de Buenos Aires aboutissant au terminus d’une ligne de chemin de fer nommée El tren de la Costa.

Ce train suivait un parcours assez incroyable puisqu’il longe le Rio de la Plata. Dans ce spectacle qui oscille en permanence entre l’opérette, le monde éphémère du cinéma et de ses artifices, le conte burlesque, la parodie et la caricature, Alfredo Arias articule presque exclusivement l’attention du spectateur sur une actrice mythique : Lana Turner. Ainsi le célèbre film de Douglas Sirk de 1959 « Mirage de la vie » (Imitation of life) dans lequel Lana Turner avait comme principal partenaire masculin John Gavin, sert de fil conducteur dans le spectacle d’Alfredo Arias, permettant au metteur en scène de côtoyer le mélodrame sans jamais sombrer dans ce genre  effectivement mis en scène par Douglas Sirk. Bien entendu, Alfredo Arias ne cherche nullement à piéger le spectateur dans un pseudo-réalisme conventionnel ; bien au contraire il s’emploie sans relâche à faire se télescoper dans une frénésie assez trépidante les différents personnages qui surgissent brusquement de manière parfois assez déconcertante. Il n’hésite pas non plus à longer parfois les frontières du fantastique lorsqu’il introduit un personnage féminin semblant surgir du fond d’une crypte impie : Vampira. Mais  l’univers d’El Tigre c’est aussi l’évocation du monde des travestis représentés par Madame Holy et Dark, alors  que la fée Fatafatale tente de distiller ses sortilèges. Cette farandole coloriée, aux images contrastées semblant provenir d’un album de bandes dessinées des années quarante à cinquante, possède une cohésion qui s’articule pour une bonne partie sur la présence d’Arielle Dombasle dont au passage on peut apprécier les qualités vocales certaines et qu’accompagne avec brio un ensemble entièrement dévolu aux cordes. Mais la réussite d’un spectacle tient aussi essentiellement à la qualité de l’équipe qui entoure une star et  Denis D’Arcangelo, Carlos Casella, Alejandra  Radano , Andrea Ramirez et Alexie Ribes , qui apportent eux-aussi leur contribution décisive au spectacle imaginé par Alfredo Arias, sont parfaitement à leur place dans leurs personnages frisant parfois l’extravagance et la démesure.
Une fois de plus, Alfredo Arias dans El Tigre, nous prouve qu’il est le conteur infatigable de cette ville insaisissable et incertaine : Buenos Aires.
Michel Jakubowicz

www.theatredurondpoint.fr



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ