Théâtre : Des Souris et des Hommes de John Steinbeck
Adaptation de Marcel Duhamel
Mise en scène de Jean-Philippe Evariste et Philippe Ivancic
Direction d’acteurs : Anne Bourgeois
Avec Jacques Herlin ou Jean Hache (Candy), Jean Philippe Evariste (George), Philippe Ivancic (Lennie), Agnès Ramy (La femme de Curley), Henri Déus (Le patron), Jacques Bouanich (Carlson), Emmanuel Dabbous (Curley), Philippe Sarrazin (Slim), Augustin Ruhabura (Crooks), Hervé Jacobi (Whit)
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Théâtre 14
Direction Emmanuel Dechartre
Du 13 novembre au 31 décembre 2012
Relâche exceptionnelle mardi 25 décembre
réservation 01 45 45 49 77 du lundi au samedi de 14h à 18h
représentations : mardi, vendredi, samedi à 20h30,
mercredi, jeudi à 19h
matinée samedi à 16h
John Steinbeck, tout comme dans son inoubliable roman Les Raisins de la colère, dépeint dans Des souris et des Hommes l’Amérique de la récession qui suit immédiatement le krack boursier de 1929. Il y décrit le même univers impitoyable où le plus faible devient trop souvent la proie du plus fort. Lennie le simplet ne doit en fait sa survie que grâce à son ange gardien, George, qui tant bien que mal, tente en permanence de soustraire Lennie au lynchage ou même à la mort, lorsque ce dernier s’est rendu involontairement coupable d’une faute grave. Embauchés non sans mal par un patron soupçonneux ils croient enfin avoir trouvé l’endroit rêvé qui leur permettra une fois l’argent amassé de réaliser un vieux rêve caressé depuis longtemps par George : acheter une petite ferme et y vivre et y travailler comme bon leur semble, échappant du même coup au terrible patron, qui ne pardonne pas la moindre faute. Bien entendu ce rêve va s’écrouler car le destin facétieux et pervers va réunir deux êtres qui à aucun prix n’auraient dû se rencontrer : Lennie, le simplet et la provocante et fantasque femme de Curley. Car Lennie, sorte de colosse innocent ignore sa force, transformant les souris et les chiots sur lesquels il met imprudemment la main, en pantins rapidement étouffés et disloqués. Inutile de préciser que la malheureuse femme de Curley subira le même sort que les mascottes adoptées très provisoirement par Lennie, déclenchant du même coup une abominable chasse à l’homme à laquelle George mettra fin en optant pour une solution terrifiante, dont il prendra la mort dans l’âme toute la responsabilité.
La pièce de John Steinbeck est d’un pessimisme absolu, pas d’échappatoire, seule la réalité brute est proposée aux différents personnages de ce drame se déroulant en vase clos, avec comme seul horizon la morne perspective d’immenses champs d’orge que comme des forçats, ils chargent incessamment dans les véhicules de l’aube au crépuscule…
Redoutable efficacité de la mise en scène et de la direction d’acteurs assumées d’une part par Jean-Philippe Evariste et Philippe Ivancic et par Anne Bourgeois. Quant à la distribution, il faut signaler la remarquable composition du personnage de Lennie incarné à la perfection par Philippe Ivancic qui partage aussi la mise en scène de la pièce de John Steinbeck avec Jean-Philippe Evariste. Le reste de la distribution est aussi d’un très haut niveau (étonnant George, campé magistralement par Jean-Philippe Evariste). Bien entendu, le reste de la distribution n’est pas en reste, donnant aux autres personnages de la pièce de Steinbeck, toute l’épaisseur psychologique et humaine qu’elle nécessite.
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