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Exposition Edward Hopper au Grand Palais

expo-edward-hooper-grand-palais-2012

entrée Champs-Elysées
10 octobre 2012 - 28 janvier 2013
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et
le musée Thyssen- Bornemisza, Madrid, en partenariat avec le Centre Pompidou
Commissaire : Didier Ottinger

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C’est au début du vingtième siècle qu’Edward Hopper rejoint l’atelier de Robert Henri à la New York School of Art ; il y acquiert un certain sens du réalisme qu’il mettra en pratique jusqu’à la fin de ses jours. Mais l’élément peut-être le plus formateur de son apprentissage de la peinture lui viendra de ses trois séjours qu’il effectuera à Paris de 1906 à 1910.

De ces séjours, il retiendra les fructueuses leçons reçues de l’impressionnisme, subissant les influences de Camille  Pissarro, Auguste Renoir et Alfred Sisley. C’est aussi à Paris qu’à l’instar d’Albert Marquet, il peindra en plein air les quais de la Seine, s’imprégnant ainsi de cette atmosphère parisienne si présente précisément dans les célèbres tableaux d’Albert Marquet. Si la peinture d’Edward Hopper s’élabore en partie à partir de la peinture impressionniste française, il ne faudrait peut-être pas oublier qu’Edward Hopper subit aussi des influences littéraires. Comme par exemple celle d’Edgar Allan Poe dont il illustre plusieurs poèmes dans une série de dessins exécutés à l’encre en 1903. Lorsqu’en 1936, Joséphine, l’épouse d’Edward Hopper lui offre les douze volumes de l’histoire de la guerre de Sécession illustrée par des photographies de Mathew Brady, ce recueil semble provoquer un choc émotionnel chez l’artiste qui le consulte fréquemment jusqu’aux années cinquante. Il n’est peut-être pas à exclure qu’Edward Hopper mette en parallèle avec cette histoire de la guerre de Sécession, les extraordinaires et cruels ou ironiques récits dus à l’écrivain américain Ambrose Bierce, consacrés à cet affrontement meurtrier entre le Nord et le Sud des Etats-Unis. Ceci pour clore le chapitre des influences littéraires qui ont certainement et de manière souterraine nourri  l’inconscient d’Edward Hopper. Didier Ottinger, qui est le commissaire de l’exposition Edward Hopper, procède à un découpage rigoureux de l’œuvre du peintre américain en deux parties, allant des années de formation à la maturité, nous offrant aussi l’occasion d’aborder trois aspects fondamentaux de l’œuvre du peintre. Elle nous permet d’entrer en contact avec l’œuvre gravé d’Edward Hopper qu’une œuvre comme « Night Shadows » qui date de 1921, illustre avec éclat. Edward Hopper, sur ce format fort modeste (17,5x21 cm) recrée l’immensité des ténèbres qui vont peut-être submerger l’imprudent promeneur solitaire s’aventurant sur ce trottoir désert. Une autre partie nous met au contact d’une  autre discipline pratiquée par Edward Hopper, il s’agit de l’aquarelle. L’une d’elles présentée dans cette exposition, « House at the Fort, Gloucester, 1924 »marque parfaitement le degré de perfection atteint par l’artiste. Edward Hopper dans cette aquarelle de 33,9 sur 49,6 cm exprime l’intense sentiment de solitude généré par cette maison qui sue la tristesse par tous ses pores, semblant subir le châtiment de l’abandon total. C’est peut-être aussi à présent le moment de parler de trois tableaux peints durant l’année fatidique de 1939. Il s’agit de Cape Cod, Evening et Ground Swell, qui, par leur étrangeté, leur aspect presque sournoisement menaçant, semblent annoncer les catastrophes qui vont très bientôt déferler sur l’Europe, sous forme de l’invasion de la Pologne, de la France et de l’URSS par les troupes d’Hitler qui a pris le pouvoir en Allemagne dès 1933. Un tableau encore plus singulier d’Edward Hopper peut surprendre le visiteur de cette exposition. Il s’agit de «Sun in an Empty Room» qui date de 1963. Le peintre a peint méticuleusement une chambre totalement vide, désertée par ses habitants. Seul élément qui apporte un peu de vie dans ce vide proche de l’absolu, l’intrusion de la lumière fournie par le soleil qui illumine pour un laps de temps inconnu, ce lieu désormais sinistré. Le tableau crée chez celui qui l’observe un sentiment de malaise, indiquant aussi une forte inclination vers une sorte d’abstraction. Enfin, l’exposition Edward Hopper se termine par son dernier tableau datant de 1966 « Two Comedians » où deux personnages viennent de façon pathétique saluer une dernière fois un public que l’on devine plutôt clairsemé. Les deux acteurs semblent minuscules par rapport à la scène gigantesque, disproportionnée, accroissant encore l’impression de tristesse induite par ces adieux insolites et empreints d’un noir sentiment d’abandon. Après ce parcours étonnant au pays de l’étrangeté, celle inventée de toutes pièces par Edward Hopper, on ne peut regarder qu’avec appréhension chaque façade aveugle qui semble nous ramener comme dans un cauchemar vers la sinistre maison de «Psychose» d’Alfred Hitchcock, sortie directement d’un tableau d’Edward Hopper.

Plus d'infos et réservation : www.rmngp.fr


Expo Hopper : entre réalisme et abstraction par Rmn-Grand_Palais

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