Bug ! au Théâtre de la Tempête jusqu'au 27 octobre
de Jean-Louis Bauer et Philippe Adrien
mis en scène par Philippe Adrien
avec : Stéphane Dausse, Alain Gautré, Manon Kneusé, Katarzyna Krotki, Bernadette Le Saché, Pierre Lefèbvre, Guillaume Marquet, Laurent Ménoret, Tony Mpoudja, Juliette Poissonnier, François Raffenaud, Jean-Charles Rieznikoff, Joe Sheridan
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LA SUITE APRÈS LA PUB
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Dès le début de ce spectacle, nous sommes plongés dans une ambiance relevant nettement de la science-fiction. Deux personnages mi-hommes, mi-singes (en réalité deux talentueux informaticiens) font leur apparition, cherchant vainement à réintégrer leur identité humaine perdue accidentellement par suite d’un bug survenu lors de la présentation au public, d’un logiciel informatique qu’ils ont créé.
Tour à tour dans une sorte de ronde infernale vont se succéder d’étranges personnages dont un savant fou prêt aux pires expérimentations, une vieille femme clouée sur un lit d’hôpital et veillée par sa petite-fille, etc… Deux thèmes vont bientôt s’imposer au sein de cette farandole qui commence très sérieusement à s’emballer : d’une part le génocide des Juifs (la Shoah) et de manière plus précise encore, un génocide beaucoup plus proche de nous , celui des Tutsis perpétré au Rwanda en 1994 par les Hutus. Plus le spectacle commence à prendre de la vitesse et plus les deux créatures apparues au début du spectacle voient leur métamorphose s’accélérer, résultante certaine des agissements du savant fou, lui-même cloné et bénéficiant ainsi d’une quasi-ubiquité ! Alors que conclure de ce spectacle qui brasse plusieurs enjeux majeurs de l’humanité, par exemple spéculer sur l’immortalité - les expériences abominables du savant fou tendent à le prouver amplement - ou tracer un chemin destiné à sortir la civilisation de la catastrophe programmée vers laquelle elle semble foncer aveuglément ? Le spectacle ne propose pas vraiment de réponse définitive sur ce problème épineux, multipliant plutôt les fausses pistes, obligeant les protagonistes de l’action à s’agiter frénétiquement afin de mettre ainsi peut-être un terme à leur angoisse ! La mise en scène de Philippe Adrien ne s’interdit aucune audace en multipliant les effets spéciaux, jetant les personnages dans un maelström infernal dont elles ont un mal inouï à s’extraire ! Pour réussir ce tour de force consistant à rendre crédible cette indescriptible folie où se télescopent d’incroyables univers contradictoires, Philippe Adrien a fait appel à une troupe de comédiens parfaitement en phase avec ce spectacle. C’est ainsi qu’il faut saluer les performances d’acteurs de Guillaume Marquet incarnant le Chimpanzé et de Juliette Poissonnier, incarnant la Chimpanzée. Mais il faudrait aussi citer Stephane Dausse interprétant Günther et Jeff Koons, ainsi que Laurent Ménoret dans le rôle de Günther 2 et 3 et aussi de Jean Genet. La liste des acteurs mentionnés ne pourrait s’achever sans aussi citer les performances d’acteurs d’Alain Gautré, Manon Kneusé, Katarzyna Krotki, Bernadette Le Saché, Pierre Lefèbvre, François Raffenaud, Jean-Charles Rieznikoff et Joe Sheridan ! Il faudrait aussi signaler la remarquable scénographie de Jean Haas, les lumières de Pascal Sautelet assisté de Maëlle Payonne, la partie vidéo étant assurée par Olivier Roset assisté de Michaël Bennoun !
En définitive un spectacle qui, tel un puzzle éclaté, délirant, se livre à un jeu de massacre de personnalités un peu trop voyantes relevant autant du monde de la finance que de celui de l’art contemporain !