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Démocratie jusqu'au 27 octobre au Théâtre 14 - Jean-Marie Serreau

democratie-theathre-14

de Michael Frayn
version française Dominique Hollier
mise en scène : Jean-Claude Idée
avec Jean-Pierre Bouvier (Willy Brandt), Xavier Campion (Ulrich Bauhaus), Emmanuel Dechartre (Helmut Schmidt), Alain Eloy (Günter Guillaume), Jean-François Guilliet (Herbert Wehner), Frédéric Lepers (Horst Ehmke), Frédéric Nyssen (Reinhard Wilke), Freddy Sicx (Arno Kretschmann ), François Sikivie (Günter Nollau), Alexandre von Sivers (Hans-Dietrich Genscher )
Direction Emmanuel : Dechartre

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La pièce de Michael Frayn dresse un portrait sans concession du chancelier allemand social-démocrate Willy Brandt qui succède à Kiesinger en 1969.

En effet, la pièce de Michael Frayn ne fait pas mystère des travers du chancelier Willy Brandt et son inclination pour les femmes et la boisson ne sont ici, nullement occultés. Mais la pièce souligne aussi les qualités du chancelier : sa force visionnaire entièrement dévouée au rapprochement avec l’Allemagne de l’Est qui tout au long de son mandat restera sa constante obsession.  Malheureusement pour Willy Brandt,  l’Allemagne de l’Est voit d’un très mauvais œil l’action de ce chancelier et pour faire avorter au plus vite sa politique  aux idées un peu trop démocratiques à son goût, lui envoie un espion. Cet espion (Günter Guillaume) par cercles concentriques très contrôlés va finir par gagner la confiance de Willy Brandt puisque celui-ci va finir par en faire son homme de confiance et devenir son assistant personnel. On peut donc affirmer que les rapports parfois amicaux mais aussi quelquefois conflictuels entre les deux hommes constituent le pivot central de la pièce. Le portrait de l’espion Günter Guillaume est dépeint avec subtilité par Michael Frayn qui souligne le caractère presque intenable d’un traître plusieurs  fois tenté  d’avouer à Willy Brandt qu’il est à la solde de l’Allemagne de l’Est et qu’il ne mérite en rien la générosité que lui prodigue sans restriction Willy Brandt qui croit sans réserve à la loyauté de Günter Guillaume. La pièce de Michael Frayn s’achève sur l’arrestation de Günter Guillaume et la démission de Willy Brandt en 1974. Nous franchissons une quinzaine d’années pour assister à  l’écroulement du Mur de Berlin qui va préluder aussi à la dislocation totale de l’Empire Soviétique… La mise en scène de Jean-Claude Idée évite tout schématisme en structurant cet enchevêtrement d’actions complexes qui unissent les différents protagonistes de cet épisode historique trouble où domine encore largement  le principe bien établi de guerre froide entre deux blocs. Jean-Claude Idée a de plus un très bon réflexe de metteur en scène : celui de caractériser avec le plus d’efficacité possible chacun des acteurs de ce chassé-croisé où toute vérité n’est pas forcément bonne à avouer… Il réussit d’autant mieux dans cette entreprise en confiant à Jean-Pierre Bouvier le rôle de Willy Brandt et à Alain Eloy  celui de Günter Guillaume, Emmanuel Dechartre s’avérant également décisif dans le rôle d’Helmut Schmidt.
Une pièce qui pose un regard neuf sur des évènements historiques majeurs impulsés en grande partie par l’action souterraine d’un grand chancelier dont l’énergie visionnaire a fini par ébranler tout un système basé sur le mensonge et la peur.



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