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Exposition : le Cercle de l’Art moderne - Collectionneurs d’avant-garde au Havre (au Musée du Luxembourg Sénat)

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du 19 septembre 2012 au 6 janvier 2013
19 rue de Vaugirard - 75006 Paris

LA SUITE APRÈS LA PUB

Cette exposition n’aurait peut-être jamais existé si cinq grands collectionneurs éclairés et au goût prononcé pour l’avant-gardisme n’avaient dès la fin du XIXe siècle accumulé avec un très grand discernement et beaucoup d’audace, les tableaux présentés dans cette exposition.

Parmi ces collectionneurs il faut d’abord citer le plus important d’entre eux puisqu’il s’agit d’Olivier Senn qui eut le privilège grâce à sa très longue existence ( 1864-1959) d’acquérir de nombreux  chefs-d’œuvre présents précisément dans cette exposition. Mais quatre autres collectionneurs Havrais s’imposent aussi grâce à leurs collections. Il s’agit de Georges Dussueil (1848-1926),Charles-Auguste Marande(1858-1936),Franz Edouard Lüthy(1847-1919) et Pieter van der Velde(1848- 1922).Ces collectionneurs passionnés fondent donc au début du XXe siècle ce fameux Cercle de l’Art moderne qui sera parrainé par la plus grande figure du monde musical français : Claude Debussy dont l’opéra Pelléas et Mélisande va susciter de nombreuses réactions dans le monde musical avec ses ardents défenseurs mais aussi ses non moins nombreux détracteurs…Bien entendu, ces collectionneurs vont entretenir avec le monde de la peinture  et en particulier avec les peintres dont la carrière s’annonce des plus brillantes, des relations intenses et fructueuses. Les peintres Marquet, Monet, Boudin et Pissarro feront l’objet de toutes leurs attentions et réaliseront au Havre et dans ses environs de nombreux tableaux dont heureusement plusieurs figurent dans cette exposition. Bien que dédiée exclusivement à la peinture cette exposition rend aussi hommage à la photographie dont l’existence ne remonte qu’à 1839, et il faut saluer ici la présence de photographies splendides et magiques de Gustave Le Gray( Bateaux quittant le port du Havre, La Reine Hortense, yacht de l’Empereur au Havre).Mais bien entendu, Gustave Le Gray n’est pas le seul photographe de cette exposition ; il ya également Auguste Autin avec La Jetée du Havre, ainsi que des photographies de Jean-Victor Warnod, Louis-Cyrus et Hippolyte dits « les frères »Macaire. C’est le moment de parler d’Eugène Boudin à propos de six huiles sur papier d’un format très modeste puisque n’excédant guère 10x16 cm ! Pourtant c’est peut-être dans ces six miniatures intitulées, Medium5 heures, Ciel, 4 heures, levant, Ciel gris flou, Ciel tumultueux, Frais et tout calbotté et Ciel, coucher de soleil, qu’Eugène Boudin révèle  la partie la plus secrète de son génie pictural fait de sensibilité et de spontanéité. Bien sûr , Claude Monet est très présent grâce notamment à Soleil d’hiver où l’univers semble pétrifié et mort, mais il faut citer tout particulièrement Le Parlement, effet de brouillard datant de 1903  où la maîtrise de l’artiste atteint des sommets annonçant peut-être déjà en filigrane les Nymphéas à venir…Mais il faudrait aussi parler des précurseurs de l’impressionnisme qui figurent également dans cette exposition ;il  s’agit  de trois peintres d’exception : Camille Corot, Eugène Delacroix et Gustave Courbet. Pour le premier d’entre eux, Camille Corot il s’agit d’un tableau de format modeste intitulé Dunkerque, remparts et porte d’entrée du port, alors que le tableau d’Eugène Delacroix Paysage à Champrosay peint vers 1849 atteint la dimension de 40x71 cm. Mais Gustave Courbet dont on connaît le destin funeste nous transporte vers Les Bords de la mer à Palavas grâce à un tableau qui atteint tout de même 60x73,5 cm ! Si Auguste Renoir, Johan Barthold Jongkind , Camille Pissarro, Alfred Sisley, constituent un pan important de cette exposition, il faut signaler également Albert Marquet non seulement pour ses tableaux célébrant Le Havre comme Le Bassin du Roy au Havre ou Le 14 juillet au Havre, mais également pour ses tableaux superbes montrant son attachement à Paris( Quai de la Seine, Quai des Grands Augustins, Notre-Dame). Un aspect peu connu d’Albert Marquet figure aussi dans cette exposition : ses tableaux rendant hommage au sud de la France comme Le Port de Collioure ou Le Port de la Ponche à Saint-Tropez. Il serait injuste de faire l’impasse sur les tableaux de Félix Vallotton avec en particulier cet étrange tableau datant de 1893 intitulé La Valse qui bien sûr nous fait irrésistiblement songer à une autre Valse, musicale celle-là : celle de Maurice Ravel ! De cet artiste singulier il serait également dommage de ne pas signaler la présence d’un curieux tableau intitulé Le Rayon qui surprend par l’audace de sa composition et  par l’intrusion spectaculaire de couleurs violentes ! N’oublions pas de citer également les tableaux d’Armand Guillaumin, Raoul Dufy, André Derain, Paul Sérusier, Edouard Vuillard, Amedeo Modigliani, Pierre Bonnard, Kees Van Dongen et un peintre un peu oublié : Charles Camoin présent ici avec deux nus : La Blonde au miroir et La Saltimbanque au repos. Avec cette exposition, Annette Haudiquet, commissaire général de cette exposition aura réussi son pari : celui d’avoir rendu hommage à cinq grands collectionneurs qui auront permis l’éclosion d’œuvres superbes qui sans leur générosité , leur instinct artistique formidable, n’auraient tout simplement jamais existé.



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