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Théâtre : Julie des Batignolles

julie-des batignolles-affichede Pascal Laurent
mise en scène : Eric Métayer
avec Philippe Lelièvre, Viviane Marcenaro, Thierry Liagre, Manon Gilbert, Kevin Métayer
au Théâtre La Bruyère
à partir du 28 août 2012

Que font ces petits truands débarquant impromptu dans cette cabane en planches qui se révèle être une planque de chasseurs tirant le canard sauvage ?

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Petit à petit, la vérité nous est dévoilée : ces truands (Paulo et Riton) auxquels va se joindre Greta viennent de kidnapper Julie afin d’en tirer une substantielle rançon qui leur permettra ultérieurement de s’attaquer à une cible d’une tout autre envergure : dévaliser un centre de Loterie nationale ! Alors que notre petite bande de truands est en train de peaufiner la mise au point ultime de leur kidnapping afin d’empocher au plus vite la rançon, fait irruption dans la cabane, à la grande terreur des trois protagonistes,  un gendarme ! Il n’est là que par le plus grand des hasards et prétend n’être présent que pour une chasse au canard prévue de longue date. D’aspect jovial et étalant volontiers ses états de service, ce gendarme va mettre en confiance les trois truands, fort occupés à tenter de neutraliser leur captive qui se manifeste de plus en plus bruyamment dans le réduit où elle est cloîtrée. A partir de la pièce de Pascal Laurent, Eric Métayer qui signe la mise en scène nous rappelle que cet univers de truands n’est guère éloigné du film noir français des années cinquante et soixante où Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, Bernard Blier, Jean-Paul Belmondo, imposaient leur empreinte d’une manière indélébile, donnant aux personnages qu’ils incarnaient une stature et une réalité confinant au légendaire. Menée à un train d’enfer, la mise en scène d’Eric Métayer va nous mener jusqu’au dénouement ultime qui verra bientôt s’écrouler leur rêve : le magot du casse de la Loterie Nationale va en effet stupidement leur échapper pour cause d’affrontement avec un autre gang (américain celui-là) venu se venger de l‘emprunt illicite du fusil à tirer dans les coins que Paulo a « oublié » de leur signaler ! S’ensuivra un terrible canardage qui permettra à Julie (ou plutôt Marie) de s’éclipser  emportant avec elle un numéro gagnant de la Loterie Nationale pesant tout de même la bagatelle de trente millions de centimes. Elle retrouvera peu après Riton dont elle s’est amourachée. Ils pourront dignement fêter leur victoire après avoir abandonné à son triste sort le reste de la bande à laquelle s’est agrégé le gendarme « ripoux » Chapon. Excellente distribution, dominée par Philippe Lelièvre  grâce à un argot venu, dirait-on, en droite ligne de la rue de Lappe, mais il serait dommage de ne pas signaler la composition faussement débonnaire de Thierry Liagre, incarnant avec quelquefois pas mal de férocité le gendarme à multiples facettes, Chapon. Enfin, Viviane Marcenaro impose son personnage (Greta) avec beaucoup d’énergie et de conviction, sans oublier Kevin Métayer dans le rôle de Riton et la piquante Manon Gilbert dans le rôle de Julie. Ce soir de la première, le public réagissait avec passion face à ce déluge d’argot et d’atmosphère de film noir « Made in France ».



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