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Théâtre : Moi je crois pas ! (de Jean-Claude Grumberg)

grunberg.12.2.16

au Théâtre du Rond-Point (Paris) à 18h30, du 4 février au 24 mars 2012
Mise en scène de Charles Tordjman
avec Pierre Arditi et Catherine Hiegel

LA SUITE APRÈS LA PUB

Un couple devise dans un espace assez peu défini qui s’apparente davantage à une sorte de no man’s land qu’à un petit intérieur bourgeois. L’homme débute le dialogue avec sa femme par une longue dissertation sur la flatulence occasionnée par l’absorption de légumes féculents. Peu à peu, le dialogue s’étoffe, l’homme aborde des sujets plus bizarres encore comme l’existence du yéti pour finalement s’orienter vers un thème nettement plus métaphysique : la vie avant la mort et après celle-ci.

Les points de vue de l’homme et de la femme s’opposent et l’on frôle presque l’affrontement dans cette conversation qui commence lentement à basculer vers l’étrange et le crépusculaire. Le véritable sujet de la pièce de Jean-Claude Grumberg ne serait-il pas finalement  le temps, cette chose impalpable qui nous file sous les doigts, s’écoulant invariablement vers le néant et la dissolution ? Jean-Claude Grumberg ne répond à aucune de ces interrogations. Il préfère laisser ce couple discuter sans fin sur des problèmes existentiels sans jamais intervenir sur le sens de leur trajectoire hasardeuse, sans but, sans objectif concret. La mise en scène de Charles Tordjman qui ne se contente pas de monter les œuvres de Molière, Goldoni et Shakespeare mais aussi Samuel Beckett, choisit la sobriété, en limitant au maximum la présence du décor réduit ici à sa plus simple expression. Il permet ainsi aux deux personnages de la pièce de Jean-Claude Grumberg de s’exprimer dans une totale liberté, débarrassés d’une certaine façon d’un environnement trop pesant. Ils sont directement mis en cause par leurs propos qui tissent graduellement un réseau inextricable dont ils ne sortiront jamais indemnes ! Le jeu à la fois subtil et très stylisé de Pierre Arditi et Catherine Hiegel se prête à merveille à ce type de mise en scène pratiquée par Charles Tordjman qui nous entraîne finalement vers une conclusion assez sombre  alors que les personnages  semblent s’enfoncer  dans la pénombre et le silence.
Le spectateur qui riait joyeusement au début et espérait une atmosphère proche du théâtre de boulevard en est pour ses frais car le propos final de Jean-Claude Grumberg vient contredire cette fausse impression.



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