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Théâtre : Cassé de Rémi De Vos

casse-Theatre

mise en scène Christophe Rauck
Au TGP : Théâtre Gérard Philipe
Centre Dramatique National de Saint-Denis
Du 12 janvier au 12 février 2012

LA SUITE APRÈS LA PUB

La pièce de Rémi De Vos débute par un long monologue que déroule d’un ton volontairement monocorde Christine qui vient d’être licenciée de Prodex. Durant ce long monologue à peine troublé par les interventions de son amie Cathy, Christine trace un portrait flatteur de sa boîte lui attribuant toutes les qualités, enjolivant d’une certaine manière jusqu’au délire les avantages considérables liés à son appartenance à ce temple de l’électroménager ! Peu à peu elle et son mari, Frédéric, poussés par la terreur liée au chômage vont tenter de mettre au point un invraisemblable scénario, basé sur le pseudo-suicide de Frédéric afin de récupérer une assurance-vie contractée quelque temps auparavant. A partir de ce faux suicide la pièce va tourner au cauchemar et à l’absurde et la seule résidence obligatoire de Frédéric sera un placard assez exigu qu’il sera obligé de regagner précipitamment à la moindre alerte.
S’ensuit  un ballet infernal et virant souvent au cocasse car dans cette pièce on sonne fréquemment à la porte et n’importe quel visiteur inopportun peut à tout moment faire irruption chez Christine que tout le monde veut à tout prix consoler ! Comme dans toute intrigue secrète il y a néanmoins un témoin ; il s’agit de Fabrice amoureux inconditionnel de Christine qui a signé un faux acte de décès authentifiant la « mort » de Frédéric. Jusqu’à la fin de la pièce il poursuivra de ses assiduités Christine qui aura bien du mal à stopper ses ardeurs…
On aurait tort de prendre la pièce de Rémi De Vos pour une pièce de boulevard malgré des enchaînements  comiques , car à travers ce périple de personnages lancés dans l’inconnu et obligés d’user de subterfuges plutôt périlleux pour survivre, s’esquisse une critique de l’exploitation du prolétariat et une description sans fard de sa mise au rebut. La mise en scène de Christian Rauck par son rythme forcené, sa façon de faire se télescoper des scènes burlesques, évite toute dérive vers ce qui pourrait de près ou de loin ressembler à un théâtre de pur divertissement. La distribution rassemble des comédiens remarquables avec en particulier Virginie Colemyn tout simplement formidable dans le rôle de Christine. Il faudrait bien sûr ne pas oublier Grégory Gadebois assumant le « prisonnier du placard », Frédéric, ainsi que Philippe Hottier( Jean-Bernard)ami et délégué syndical, Emeline Bayart( Cathy), Dominique Parent( le médecin) et également Yveline Hamon( la mère de Christine)et Juliette Plumecocq-Mech( Franck, voisin sans travail).Ne pas oublier non plus la présence de Michel Robin dans le rôle du père de Christine qui assure avec justesse et sobriété cette « fonction »… Bien qu’un peu grinçante cette pièce  époustouflante déclenche souvent l’hilarité d’une salle conquise tant par le propos de l’oeuvre que par sa dénonciation d’un monde du travail guetté  par la déshumanisation.



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